Mauritanie: Ould Aziz sous la pression de l’opposition

(Crédit photo : anonyme)

Le 2ème congrés du Parti mauritanien de Regroupement National pour la Réforme et le Développement se tient actuellement à Nouakchott en présence de l’ancien président Sidi Ould Cheikh Abdallahi

ainsi que d’éminentes personnalités de partis islamiques maghrébins et de la Palestine et d’Afrique au lendemain du grand rassemblement du RFD, le principal parti d’opposition qui réclame le départ de Ould Aziz. Un conclave du parti islamiste modéré qui intervient dans un contexte de crise politique qui résulte de l’absence d’un dialogue inclusif entre le pouvoir et l’opposition depuis les accords de Dakar en 2009.Pour le président de Tawassoul Ould Mansour et le chef du RFD Ould Daddah, l’enjeu est social et sociétal dans un pays où plus de la moitié de la population vit dans la pauvreté et dans l’ignorance.

En attendant les résultats du congrés d’un des partis de l’opposition le plus ancré dans les quartiers populaires de Nouakchott et à l’intérieur du pays, le parti islamiste modéré Tawassoul dirigé par Jemil Ould Mansour, l’opposition est aujourd’hui dans tous ses états après la pause faisant suite à deux mois d’hospitalisation du président mauritanien en France. Le mouvement de contestation sous la houlette de la Coordination de l’Opposition Démocratique (COD) né des accords de Dakar en 2009 intensifie ses sorties dans la rue depuis maintenant plus d’une année pour le départ de Ould Aziz mais sans résultats. Le RFD en solo a repris du poil de la bête cette semaine pour traduire dans les faits ses promesses de faire chuter le numéro un mauritanien qui vient juste à peine d’être remis de son suivi médical dans la capitale française. Ce sont donc des manifestants déterminés à en découdre avec lui et à leur tête Ould Daddah qui a profité de l’occasion pour insister sur la lutte contre la pauvreté et l’ignorance et la nécessité de partager équitablement les richesses du pays qui ne sont pas utilisées aujourd’hui pour améliorer les conditions de vie des populations selon ses propres termes . Ce rassemblement s’est déroulé cette fois-ci sans heurts pour faire oublier la manifestation interdite par les forces de l’ordre il y a plus d’une semaine pour commémorer le 52ème anniversaire de l’indépendance de la Mauritanie et perçue comme une atteinte à la liberté d’expression. Depuis l’incident de Tweila hormis le sit-in du Mouvement citoyen du 25 février qui réclamait le 16 décembre dernier la traduction devant la justice des présumés gabegistes du régime de Ould Aziz c’est le premier test de confrontation avec les autorités de Nouakchott. Sans doute un nouveau tournant principalement pour la COD qui entend relancer la transition politique consensuelle par la rue et cette fois-ci pour de bon. Une façon de presser Ould Aziz à revenir sur la table de négociation parce qu’ayant exclu toute idée de gouvernement d’Union nationale une initiative du président de l’assemblée nationale Ould Boulkheir approuvée par la majorité de l’opposition et qui paraît à ses yeux saugrenue dans le cadre de la suite de son quinquennat. Cette surenchère politique menée surtout par le RFD se justifie par le vide juridique parlementaire en l’absence d’élections législatives depuis juillet 2009. Le RFD et l’UFD du moins officiellement n’envisagent pas de participer aux prochaines consultations dans ces conditions de non transparence faute d’un fichier électorale fiable et de diktat du régime en place qui a mis en place une CENI de séniors pour la plupart et incapable de se décider. Un gouvernement qui a du mal à achever une opération de recensement biométrique qualifié de partial et partiel voire parcellaire par l’opinion publique servant de prétexte au régime pour reporter sans cesse les élections législatives et municipales. Malgré certaines bonnes volontés de médiation à l’initiative même des Oulémas et Imams mauritaniens Ould Aziz ne recule pas d’un iota et fait comprendre à ses détracteurs que la démocratie se négocie seulement aux urnes .Ce qu’il n’avait pas fait en 2008 en déposant par force un président élu démocratiquement Sidioca. L’objectif visé par l’opposition est de lui rendre la monnaie. Une démarche que le locataire du palais de Nouakchott rejette sous toutes ses formes. A partir de maintenant l’opposition ne ratera aucune occasion pour donner des coups. Une nouvelle guerre est déclarée.

Bakala Kane{jcomments on}

(Reçu à Kassataya le 20/12/2012)

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