Dans une démocratie, la meilleure solution pour régler les problèmes, c’est les urnes, déclare le Président de la République, dans une interview à Jeune Afrique

(Archives. Crédit photo : AFP)

Le Président de la République, Monsieur Mohamed Ould Abdel Aziz a indiqué que  » dans une démocratie, la meilleure solution pour régler les problèmes, c’est les urnes « .

Il a rappelé, dans une interview avec l’hebdomadaire Jeune Afrique (numéro du 9 au 15 décembre 2012), que pour  » garantir la transparence des élections législatives et municipales  » dans le pays, une  » Commission électorale nationale indépendante (CENI)  » et un  » état civil fiable biométrique  » ont été mis en place, précisant que  » plus de 78% d’électeurs potentiels  » ont été, à ce jour, recensés. Monsieur Mohamed Ould Abdel Aziz a aussi dit qu’il est  » prêt à recevoir les leaders  » de la Coordination de l’opposition démocratique (COD)  » s’ils le souhaitent  » et qu’il avait donné son accord pour les dirigeants de l’Union pour la République (UPR) pour dialoguer avec eux.  » Il ne faut pas y voir une trahison « , a-t-il précisé. Le Président de la République a ajouté que les élections législatives et municipales auront lieu  » le plus vite possible  » tout en soulignant que c’est la CENI qui doit en fixer la date, pas le gouvernement « . A une question relative à la formation d’un gouvernement d’union nationale, proposée par le Président de l’Assemblée nationale, Monsieur Messaoud Ould Boulkheir, le chef de l’Etat a qualifiée une telle idée de  » dépassée « .  » Mettre en place un tel gouvernement pour deux ou trois mois déstabiliserait le pays. Nous avons déjà un gouvernement stable. Cela ne rimerait à rien, et le peuple en souffrirait « , a-t-il expliqué.

S’agissant de l’intervention militaire envisagée au Mali, le Président de la République a dit que la Mauritanie ne veut pas s’y engager parce qu’elle n’aime  » pas faire la guerre « . Il a rappelé que  » dans le passé « , l’Armée nationale était intervenue  » ponctuellement dans le Nord-Mali, mais c’était uniquement pour sécuriser notre territoire  » et non pas  » par plaisir  » de franchir  » nos frontières  » et de perdre  » nos hommes « . Monsieur Mohamed Ould Abdel Aziz a préconisé, à ce sujet,  » d’essayer de résoudre les problèmes  » au  » lieu de faire la guerre à 60% du territoire malien « .  » Nous conseillons à l’Etat malien de discuter avec  » le Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA) et  » Ansar Eddine « , a-t-il dit, soulignant que ces deux groupes sont  » présents dans des régions où les populations se sentent parfois lésées « . Pour lui,  » on ne peut pas laisser cette situation perdurer « . Le chef de l’Etat a admis que les revendications du MNLA et d’Ansar Eddine  » sont parfois extrêmes  » mais  » en dialoguant « , a-t-il précisé,  » on peut les raisonner « .

Concernant les rapports entre la Mauritanie et la France dans la lutte contre le terrorisme au Sahel, le Président de la République a indiqué que notre pays n’est  » inféodé à personne  » et qu’il utilise ses armes, ses munitions, ses hommes et son aviation. « Il n’est pas question de la France là-dedans, même si nous partageons la même vision des choses et la même stratégie « , a-t-il assuré.

Revenant sur l’incident dont il a fait l’objet le 13 octobre dernier, Monsieur Mohamed Ould Abdel Aziz a réitéré que c’était un  » acte isolé de la part d’un officier qui a, sans doute, agi avec le souci de sécuriser une partie du territoire alors qu’il n’en avait ni les prérogatives ni les moyens « .  » En tant que président, je n’ai pas voulu m’arrêter à ce contrôle irrégulier « , a-t-il ajouté, précisant que l’enquête qui a été menée le soir même a révélé qu’à aucun moment il n’avait pensé ouvrir le feu sur le président « . Et de conclure sur ce point :  » il était inutile d’envenimer la situation « .

Au sujet de l’ampleur de la blessure et de la nature des soins, le chef de l’Etat a indiqué avoir perdu 2,5 litres de sang, ce qui a nécessité  » une première opération à Nouakchott car il fallait parer au plus pressé et arrêter l’hémorragie « .  » Après avoir été évacué vers la France, j’ai à nouveau été opéré. Je suis resté trente-cinq jours sans manger ni boire, cela a été très difficile. J’ai perdu pratiquement 20% de mon poids. De 80 kg je me suis retrouvé à environ 68 kg « , a-t-il précisé. Il a assuré avoir,  » depuis, remonté la pente « , affirmant que  » les choses sont rentrées dans l’ordre « .

Monsieur Mohamed Ould Abdel Aziz a également dit qu’il  » n’était pas nécessaire  » de déléguer ses pouvoirs dès lors qu’il a  » toujours gardé toutes  » ses  » facultés mentales et physiques « .  » Même blessé, après l’accident, j’ai continué à conduire moi-même mon véhicule. J’ai tout organisé. J’ai moi-même convoqué les médecins. J’ai marché jusqu’à l’hôpital, je n’ai jamais été sur une civière. Je ne me suis jamais senti affaibli « , s’est il félicité. Le Président de la République a aussi affirmé avoir  » continué à gérer le pays  » et à s’enquérir  » quotidiennement de la situation « , considérant qu’il n’avait  » pas à déléguer  » ses pouvoirs dans la mesure où il était  » conscient et en vie « .

Il a par ailleurs assuré que l’idée d’un  » coup d’Etat militaire pendant  » son absence ne l’a  » même pas effleuré « , expliquant que les nombreux coups d’Etat qu’a connus le pays par le passé étaient justifiés par le fait que  » l’armée était en déliquescence « .  » Ce n’est plus le cas « , a dit Monsieur Mohamed Ould Abdel Aziz qui a reconnu que  » la Mauritanie n’est pas à l’abri de quelques individus qui continuent d’agir de manière anarchique « . Ces individus, a-t-il constaté, prônent, dans leurs meetings ou dans la rue,  » la violence ou le changement par la force « .  » Mais cela n’a rien à voir avec l’armée « , a souligné Président de la République.

Source  :  AMI via Le Calame le 13/12/2012{jcomments on}

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