L’arrivée de Mohamed Ould Abdel Aziz au pouvoir a donné lieu à une lutte acharnée contre la gabegie. Mais dans cette guerre contre les prévaricateurs où les cibles semblent être bien marquées au fer du règlement de compte, les rapports entre l’homme fort et les grosses fortunes se sont quelque peu détériorés.
Certains groupes politico-financiers ont mesuré les effets de cette campagne aux allures d’un acharnement pour aller investir ailleurs tout en gardant le profil bas sur ces certaines ambitions contrariées par le changement des cartes.
Des hommes d’affaires qui avaient pignon sur rue, tenant les cordons de la bourse sous les régimes antérieurs n’ont plus les privilèges d’antan leur donnant autrefois des faveurs dans les marchés de gré à gré. Les temps sont donc devenus difficiles pour cette High classe remplacée par de nouveaux favoris qui constituent aujourd’hui un petit cercle fermé. Nous avons vu comment le richissime homme d’affaire Ould Bouamatou, un homme d’affaire qui a fait fortune dans la filière de la cigarette, du gaz butane tombé en disgrâce juste après la campagne politique qu’il avait menée pour son cousin président. Depuis plus de deux ans, il vit au Maroc. Son déplacement en France lors de l’hospitalisation du président à Percy au-delà du devoir consanguin serait une occasion de dépasser le coup de froid qui avait entamé les relations entre les deux cousins. Le richissime banquier et homme d’affaire a -t-il préféré s’éloigner du cercle des marchés réservés désormais à une nouvelle junte affairiste en attendant des jours meilleurs ? L’autre grand capitaine financier, le banquier Mohamed Ould Noueiguet qui lui est resté près de ses affaires a aussi eu sa part dans cette guerre contre certains poids lourds des affaires. Son groupe qui était présent dans certains pays de la sous-région s’est investi dans les marchés de la Guinée d’Alpha Condé mais aussi au Sénégal. Il continue d’explorer des opportunités d’investissement en Afrique. De plus en plus les hommes d’affaires nationaux se voient tenus en concurrence par d’autres investisseurs étrangers dans le domaine de la pêche, du bâtiment, des mines. Une orientation qui n’encourage pas les grosses fortunes à placer leur trésor à la banque centrale. Avec le temps la fuite des capitaux conjuguée pourrait avoir des répercussions graves sur l’économie nationale et favoriser la spéculation dans les marchés noirs.
Amadou Diaara
Source : Le Rénovateur le 05/12/2012{jcomments on}
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