Point de presse du président : La communication est-elle passée?

(Crédit photo : AMI)

Le dialogue, organisé il y a quelques mois, entre les partis de la majorité présidentielle et des formations de l’opposition, a abouti à une plateforme centrée sur l’ancrage de la démocratie et la consolidation de la justice et la stabilité, comme la mise en place d’une Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) et l’amendement de la Constitution.

« Le moment venu on constatera si l’opposition participera ou non à ces élections qui seront transparentes pour permettre au peuple à choisir librement ses dirigeants à travers les urnes « , a indiqué le président.
Au sujet de l’initiative de Messaoud Ould Boulkheïr, le président a précisé que c’est l’opposition qui a refusé cette initiative et appelé au départ du président.Interrogé sur l’agression d’un homme politique et d’un journaliste, le président de la République a rappelé que, tous les jours, il subit, lui-même, des agressions morales. Toutefois, a-t-il dit, les services de sécurité sont là pour protéger les citoyens contre les agressions et si, il arrive qu’un citoyen soit agressé justice devra être scrupuleusement rendue.

Conditions de vie salaires, prix

Mohamed Ould Abdel Aziz a précisé que le Gouvernement s’est attelé, pendant la période passée, à mettre en œuvre des programmes visant à améliorer les conditions de vie des populations telles que les infrastructures, l’eau, l’électricité, la santé et l’éducation, sans parler des efforts déployés dans pour la réduction des prix, même si la Mauritanie importe tous ses besoins, ce qui la rend à la merci des fluctuations des prix dans le monde. Il a ajouté que dans le contexte de crise internationale que traverse toutes les nations, aucun pays au monde ne réduit les prix ni ne procède aux augmentations des salaires, signalant qu’en Europe, par exemple, la tendance est plutôt au licenciement des travailleurs et à la diminution des salaires.

« En dépit de cette conjoncture internationale particulièrement difficile, nous avons fait l’effort nécessaire pour augmenter les salaires, subventionner les produits de base au profit des plus démunis à travers l’élargissement et le développement de la composante « Boutiques » du projet Emel et promu l’emploi pour réduire le chômage. C’est dans ce cadre qu’une augmentation substantielle a été décidée à partie du 1er janvier 2013 » avant de préciser que la hausse l’indice des salaires et l’augmentation aujourd’hui sera plus significative que celles qui avaient été décidées auparavant. Le Président rappelle qu’en 2006, l’indice des salaires était de 184 ouguiyas aujourd’hui, il est de 363 ouguiyas, L’augmentation actuelle de 30% aura, de fait, une incidence bien plus importante sur les salaires que les augmentations antérieures. Il a par ailleurs révélé que l’impôt connu sous le nom d’ITS sera supprimé en tant que tel.

Au sujet du prix des hydrocarbures, Il a indiqué que les prix de ces produits sont tributaires des cours mondiaux du pétrole. La Mauritanie qui ne dispose pas d’une raffinerie, importe l’ensemble de ses besoins en carburant, même si elle produit entre 10.000 et 12.000 barils de brut.
Il a ajouté que « l’Etat subventionne à hauteur de 70 à 80 ouguiya chaque litre d’essence consommé dans le pays et qu’il dépense, chaque année, de 600 à 700 millions de dollars pour les importations de carburant. C’est la loi du marché qui dicte le prix et non un besoin de notre budget », a assuré Mohamed Ould Abdel Aziz.

Il a rappelé qu’en 2009, le prix du litre de carburant avait été réduit de 4 ou de 5 ouguiyas parce que la situation le permettait.

Concernant l’accord de pêche avec l’Union européenne, il a révélé que cet accord n’a pas été budgétisé pour cet exercice. La Mauritanie a conclu un accord qui garantit ses intérêts, notamment les clauses faisant passer le quota des Mauritaniens à bord des bateaux européens de 30% à 60% et interdisant la pêche des céphalopodes aux non Mauritaniens. Il a signalé que seuls 4 pays européens, la Lituanie, l’Espagne, l’Estonie et le Portugal, s’opposent à l’accord en question.

A une question relative à la zone franche de Nouadhibou, le président de la République a répondu qu’il s’agit d’une décision souveraine qui va être mise en œuvre mais qui ne concernera pas les produits alimentaires et les hydrocarbures. Ce sera une ville « ouverte aux investisseurs mais pas à l’anarchie », a-t-il souligné, rappelant que Nouadhibou n’est pas objet de litige même si elle n’est pas loin d’une zone conflictuelle.

Quelles incidences sur le budget ?

Le Président a précisé que l’augmentation précédente ne grevait le budget annuel de l’Etat que de 5 milliards 500 millions d’ouguiyas alors que la présente mesure coûtera annuellement 9 milliards au trésor public.

En réponse à une question relative au niveau de la liquidité publique, le président de la République a dit que les comptes du Trésor Public sont suffisamment alimentés et affiche un crédit de plus de 😯 milliards d’Ouguiyas, soit 240 millions de dollars.

Education et santé

S’agissant du secteur de l’éducation, le chef de l’Etat a indiqué que des commissions d’études sont à pied d’œuvre dans le cadre de la préparation des Etats- généraux de l’enseignement. Il a, de nouveau, évoqué la problématique de l’inadéquation Formation Emploi avec les, faisant remarquer que 83% des bacheliers de l’année dernière sont spécialisés en lettres alors qu’un très faible taux de bacheliers sont orientés vers les filières scientifiques.
Les étudiants orientés vers les filières techniques bénéficient désormais d’une bourse mensuelle de 10.000 ouguiyas destinée à encourager l’orientation vers ces filières.
Les professeurs ont, pour leur part, bénéficié ces dernières années d’augmentations conséquentes de salaires. Il a invité les enseignants à observer la rigueur de leur mission et de rompre avec l’absentéisme.
Des efforts sont également déployés en matière de lutte contre le chômage-qui est consécutif à l’inadéquation Formation / Emploi.

Le président de la République a indiqué qu’il continue d’accorder la priorité au secteur de la santé, assurant que tous les équipements de santé requis ont été acquis, faisant remarquer que ce secteur connaît un déficit en ressources humaines. Il a ajouté qu’une procédure est en cours pour permettre le recrutement des médecins étrangers. Une enquête indépendante avait été ordonnée, à ce propos, pour déterminer les circonstances dans lesquelles deux enfants sont morts au cours de la vaccination. Des mesures fermes seront prises en cas de responsabilité établie.

Infrastructures

Dans le domaine des routes, la priorité était de relier, dans un premier temps, toutes les wilayas au réseau routier national et de conduire un programme identique, dans un deuxième temps, pour relier les moughataa à ce réseau national. Ce dernier programme est déjà très avancé. L’ensemble des ces infrastructures a été réalisé sur fonds propres de l’Etat ou avec l’appui de bailleurs de fonds qui ont manifesté, ainsi, leur pleine confiance dans les perspectives de croissance et de développement du pays.

Par ailleurs le Génie militaire a été chargé d’exécuter le projet d’approvisionnement de la ville de Maghtaa Lahjar en eau potable à partir de la nappe de Bouhchicha parce que le financement promis par l’Espagne à ce projet a tardé à venir. C’est aussi l’occasion, a-t-il signalé, de développer les compétences du Génie militaire dans ce domaine. Ce dernier prendra en charge les travaux d’approvisionnement de la ville de Sélibaby à partir du Fleuve Sénégal, a aussi dit le chef de l’Etat qui a réitéré son encouragement aux entreprises nationales à participer à la mise en place des infrastructures dans le pays avec l’expertise nécessaires et le respect des délais d’exécution des projets.

Armée et terrorisme et Nord Mali

Au registre de la sécurité, le Président de la République a expliqué que la Constitution stipule clairement la mission assignée aux Forces armées. Celles-ci, a-t-il dit, sont composées de citoyens patriotes qui accomplissent avec fierté et courage cette mission de manière respectable, digne et honorable. Il a rappelé que depuis 2005, certaines pratiques ont fondamentalement changé telles que les nominations, par le passé, de militaires aux postes de direction d’entreprises, d’ambassadeurs, de ministres et autres postes de responsabilité civile ; précisant, qu’aujourd’hui, les militaires s’occupent exclusivement de leur mission régalienne de défense du pays et de garantie de sécurité des citoyens.
Evoquant le dossier malien, le président de la République a affimé que la Mauritanie ne participera pas à la guerre au Nord du Mali tant que la sécurité de ses citoyens et celle des étrangers résidant sur son territoire n’est pas menacée. La Mauritanie avait effectué des opérations en dehors de son territoire, quand elle a été agressée, (attaques de Limgheity, de Ghallawiya, de Tourine, l’assassinat et le rapt des étrangers résidant sur le territoire national).

Pour Mohamed Ould Abdel Aziz ce conflit aura des conséquences graves parce que les terroristes disposent d’armes et ont ne bonne connaissance du désert.

Au plan intérieur, le président note que l’opposition et le régime doivent unifier leur position en cas de menace pour la patrie.
Parlant de la présence du mouvement Ansar Eddine dans la localité de Léré, le président a précisé que nos forces sont prêtes à affronter les terroristes quand ils s’approchent du territoire national et qu’aucun pacte n’existe entre la Mauritanie et ce mouvement, rappelant qu’une base militaire avec des aéroports a été réalisé à Limreyé, localité qui était inhabitée et d’accès difficile.

S’agissant de l’affaire de Senoussi, le Président de la République a précisé qu’il y’a eu une puissance étrangère qui réclamé l’agent libyen. La Mauritanie a refusé et s’est opposée à sa livraison à la Libye avant la formation d’un gouvernement élu. Mais il s’agit, a-t-il dit, d’un étranger qui est entré illégalement dans le territoire.

Passif humanitaire
S’agissant du passif humanitaire, le Président de la République a rappelé les étapes qu’il a effectuées comme la prière de Kaédi, l’indemnisation des parents des victimes, des militaires, des fonctionnaires et des réalisations au plan économique dans les zones des réfugiés.

Au plan de la justice, Mohamed Ould Abdel Aziz a considéré que ce secteur a connu récemment des progrès appréciables et qu’il continue d’évoluer dans ce même sens. Il a expliqué que la présence des prisonniers salafistes à Nouakchott était utilisée pour le recrutement des jeunes pour la cause extrémiste et leur envoi vers des camps d’entraînement à l’étranger. Leur transfert en dehors de Nouakchott sert l’intérêt de la nation et les sert eux-mêmes, a-t-il souligné.

Incident 13 octobre

Concernant l’incident du 13 octobre dernier, Monsieur Mohamed Ould Abdel Aziz a dit qu’il n’y avait guère besoin de faire un communiqué sur ce qui s’est passé. « Le ministre de la communication et des relations avec le Parlement a relaté les faits quelques heures après avant que je ne me prononce moi-même, dès que j’ai pu le faire », a-t-il rappelé, affirmant que rien n’est caché et que les rumeurs propagées sont totalement infondées :

« J’ai fait une opération à Nouakchott et deux autres en France, mais je ne souffre d’aucun handicap maintenant et il n’y aura pas de séquelles à l’avenir. Je puis vous assurer que ma santé ne pose aucun problème », a –t-il dit.
 » Juste après l’incident, j’ai contacté les chefs d’Etats major et les médecins pour préparer l’intervention. Dans la même nuit, on m’a informé que l’auteur de l’incident a été arrêté », a indiqué le Président de la République avant d’ajouter qu’il s’agit d’une initiative malheureuse, car c’est un officier qui a agi de son propre gré et il n’a jamais été chargé de la sécurité. Je n’ai pas voulu faire du bruit sur cette affaire et j’ai aussitôt ordonné sa libération. J’ai également tenu à m’adresser aux populations pour les rassurer et je ne m’oppose point à et qu’une enquête puisse être diligentée au sujet de l’accident et je suis entièrement transparent à ce propos. Bien que rien dans la constitution ne m’astreigne à publier mon bulletin de santé, j’ai tenu à communiquer à ce sujet parce que je n’ai rien à cacher » a noté Mohamed Ould Abdel Aziz.

Le Président est retourné vendredi dernier, en France pour un contrôle médical et compléments d’analyses. Il devrait y rester une dizaine de jour.

Amadou Diaara

Source  :  Le Rénovateur le 01/12/2012{jcomments on}

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