Le Président mauritanien prêt à se remettre au travail

(Le Président Abdel Aziz a été accueilli par des milliers de partisans à son retour à Nouakchott après avoir passé plusieurs semaines dans un hôpital parisien.. Crédit photo : Jemal Oumar / Magharebia)

Dès son retour à Nouakchott, Mohamed Ould Abdel Aziz s’est dit prêt à consacrer ses efforts au possible conflit militaire au Mali et aux luttes politiques dans le pays.

Le chef de l’Etat mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz est rentré dans son pays, après avoir passé près de quarante jours en France, où il se remettait d’une blessure par balle.

Durant son absence, les tensions politiques sont montées de plusieurs crans, et ses adversaires ont parlé de « vacance du pouvoir » et de carence de transition. Mais à son retour à Nouakchott, le samedi 24 novembre, des milliers de partisans étaient venus se rassembler le long des trois kilomètres qui séparent l’aéroport de Nouakchott du palais présidentiel pour afficher leur soutien.

« Son retour souligne le besoin de finaliser une décision de la Mauritanie concernant la guerre contre les terroristes dans le nord du Mali et de définir comment le pays contribuera à cet effort », a expliqué le politologue Mohamed Ould al-Aqel.

Interrogé sur le rôle que la Mauritanie pourrait jouer, Abdel Aziz a déclaré samedi sur RFI : « Le problème est aujourd’hui entre les mains de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). »

« Pour l’heure, nous suivons cette évolution de très près et attendons », a déclaré Abdel Aziz.

« Je ne recommande pas la guerre avant que toutes les autres voies aient été épuisées », a-t-il déclaré.

Pour de nombreux citoyens, le retour du Président après plus d’un mois est un véritable soulagement.

« Le retour du Président est une occasion de lever cette ambiguité qui aura duré un mois, où nous ne savions pas où allait la Mauritanie », a expliqué à Magharebia Mohamed Mahmoud Ould Lemrabott, fonctionnaire du gouvernement.

« Nous préférons la stabilité aux changements entraînant des conséquences incalculées pour éviter de nous retrouver dans une situation similaire à celle de notre voisin malien, qui est encore secoué par sa propre crise interne », a-t-il déclaré.

Nebghouha Mint al-Salek, militante de la société civile, a également salué le retour du chef de l’Etat.

« Quelle que soit ma position concernant la politique menée par le Président et celle de son gouvernement, je suis aujourd’hui soulagée de son retour en ces temps difficiles et critiques. Nous sommes au seuil d’une guerre, et notre sécurité est menacée », a-t-elle ajouté.

« Les citoyens souhaitent avant tout la sécurité et la stabilité, puis s’intéressent à leurs moyens de subsistance, parce que lorsque le pays souffre de divisions et subit des atteintes à sa sécurité, il connaît la famine, et la criminalité et la pauvreté se propagent », a-t-elle conclu.

Même l’opposition semble adoucir quelque peu un ton d’habitude plus dur.

Le président de la Coordination de l’opposition démocratique (COD) Hanena Saleh Ould a déclaré dimanche lors d’une conférence de presse : « Le régime actuel n’a pas de vision politique et l’on assiste à une dérive démocratique. »

La COD parlait auparavant d’une « vacance du pouvoir » et avait demandé « la mise en place d’un dialogue inclusif pour préparer une transition ».

« Cette cérémonie est une illustration sincère et réelle de la solidarité et du soutien du peuple mauritanien au Président de la République. Cela montre que tout ce qui a été propagé au sujet de la vacance des pouvoirs ou de l’incapacité à gérer le pays s’est avéré faux », a déclaré le vice-président de l’Union pour la République (UPR) Mohamed Yahya.

Selon le journaliste Imam Cheikh Ould Ely, ancien directeur de la télévision nationale, le retour du Président met un terme à « cette campagne hystérique de désinformation dans le tourbillon de laquelle les Mauritaniens ont été pris en otage pendant des semaines ».

« Il redonne confiance à tout un peuple et trace le chemin menant aux futures victoires, pas celles nécessairement d’un camp contre un autre, mais celles que nous aurons le plaisir et la fierté de savourer ensemble, de quelque bord que nous soyons, celles du renforcement de la démocratie, des droits de l’Homme, de la lutte contre les maladies, l’ignorance, la pauvreté… de l’unité nationale », a-t-il ajouté.

Jemal Omar et Bakari Gueye

Source  :  Magharebia le 26/11/2012{jcomments on}

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