Armada de minibus, taxis, voitures particulières arborant les posters de Mohamed Ould Abdel Aziz et klaxonnant à tout va. Cris et Youyous.
Le retour du président, hier, a assurément réchauffé la cour de ses partisans. Fini le doute sur son état de santé, exit le débat sur la vacance du pouvoir.L’heure était à l’accueil.
Le président Mohamed Ould Abdel Aziz a été l’objet d’un accueil grandiose en ce 24 novembre, après une absence de 40 jours. Durant la matinée du samedi les principaux axes de la capitale ont vibré au rythme d’un concert de klaxons qui créaient l’animation dans une ville qui commençait à peine à se soustraire d’un week-end finissant. L’annonce de l’arrivée du président a déclenché une véritable atmosphère de campagne politique animée par les ténors des différents partis de la majorité. Personne ne voulait rester en dehors de cette messe populaire rendue encore plus vive par les défilés de voitures de toutes sortes qui prenaient d’assaut les avenues du centre ville pour converger vers l’aéroport où des foules criaient sans ménagement leur vivat en signe de solidarité à l’homme fort. Partout des portraits géants se dressaient majestueusement sur les flancs de bâtiments, les murs, les panneaux publicitaires des opérateurs de téléphonie mobile. Sans compter les habillages de voitures et autres autocollants portant les effigies recyclées du Président qui avaient servi pendant sa dernière campagne ou durant ses multiples déplacements dans le pays. Les fidèles de Mohamed Ould Abdel Aziz ont sorti les gros moyens pour faire du tapage autour de l’événement sans doute pour effacer les traces de la dernière sortie de la COD.
Toutes les grandes sociétés privées étaient de la partie en affichant leurs présences dans ce grand show d’hospitalité réservée au « guide », un qualificatif qui a fait son retour dans le jargon des banderoles. Les forces de sécurités déployées dans tous les axes qui mènent à l’aéroport ont rencontré une pression vive d’une foule en liesse difficile à contenir. Cette situation allait se prolonger jusqu’à l’arrivée du président, vers 16 heures.
Le président a été salué à sa descente d’avion par le Premier ministre Moulaye Ould Mohamed Laghdaf, les ministres, le directeur du cabinet du président de la république, le président de l’Assemblée nationale, les chefs d’état-major des forces armées et de sécurité ainsi que les membres du corps diplomatique. Le cortège présidentiel s’est, par la suite, ébranlé vers le palais. Vêtu d’un costume noir et d’une cravate grise sur une chemise blanche, le chef de l’Etat a salué la foule, venu nombreuse lui souhaiter la bienvenue. Nul doute, l’accueil a été intense et à la hauteur des préparatifs que certains trouvent excessifs. Ce retour revêt un caractère particulier, dans un contexte de tension opposition/majorité. Il recadre surtout le débat, en remettant les extrémistes tous bords-qui s’étaient laissés aller à des débordements inutiles pour certains et à une fidélité frisant la servilité pour d’autres-à leurs places.
Amadou Diaara
Source : Le Rénovateur le 25/11/2012{jcomments on}
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