Mattel : Elargissement des actions .. ou départ des actionnaires ?

(Crédit photo : Mattel)

Tunisie Telecom serait à un pas de céder ses parts dans la Mauritano-Tunisienne de Télécommunication (Mattel) à un autre opérateur. A Nouakchott, les responsables de la filiale tunisienne gardent encore le silence sur cette probable vente mais si l’on en croit le site Tunisia IT, la cession des parts de Tunisie Telecom est sur le point de se concrétiser.

Il avance même une date : la décision finale serait connue dans le courant du mois de novembre prochain.

Mattel pourrait élargir ses actions, à terme. Orange, l’opérateur français qui a déjà fait connaitre ses intentions de rachat des parts de Tunis Telecom, depuis 2011, ne devrait pas être seul en course. Il pourrait faire face à la concurrence du marocain Inwi, troisième dans le royaume chérifien, qui ambitionne de rivaliser avec Maroc Telecom en Mauritanie où le marché de la téléphonie connait un développement remarquable. D’ailleurs, des experts pensent que les chances de l’opérateur français face au marocain seraient minces aujourd’hui puisque le partenaire mauritanien de Tunisie Telecom, l’homme d’affaires Bouamatou, qui détient 39 % du capital préférerait, selon des sources concordantes, s’associer aux Marocains.

Evidemment, rien n’est encore joué pour le moment pour Inwi qui va devoir prendre son mal en patience jusqu’à ce que la décision finale soit rendue. En attendant la bataille bas son plein à Nouakchott entre les trois opérateurs qui multiplient promotions sur promotions en vue d’attirer les clients. A tel point que les mauritaniens ont tendance à avoir aujourd’hui trois portables chacun et même plus, avec les  » offres «  plus !

Une course folle dans laquelle Mattel étiqueté, à tort ou à raison, comme l’opérateur des  » riches «  parce qu’il est le premier arrivé sur le marché, perd du terrain.

Créé le 11 mai 2000 d’un partenariat mauritano-tunisien, Mattel dont le capital s’élève à 1.250 millions d’UM, dispose d’un centre d’appels au service de la clientèle, de plus de 23 agences commerciales et d’un effectif de 200 cadres et agents. Premier opérateur dans le pays, Mattel est performante. Son réseau qui couvre presque 70% des villes mauritaniennes compte plus de 1.500 lignes post-payées et de 700.000 lignes prépayées.

Actuellement en troisième position derrière Mauritel et Chinguitti Tel (filiale de Sudatel), Mattel avait occupé le premier rang il y a quelques années avant de céder du terrain à cause, entre autres, de la forte concurrence de la filiale de Maroc Telecom.

Une concurrence qui a fait comprendre aux opérateurs des télécoms chérifiens, à l’instar des banques du Royaume, que leur avenir se joue en Afrique. Selon un rapport d’enquête du cabinet d’études Business Wire (BW) publié début 2012, le continent africain est en effet  » l’un des seuls marchés, où la quasi-totalité des indicateurs est en nette progression, avec un accent très particulier pour la connexion mobile et le haut débit. Il est aussi l’un des marchés les plus concurrentiels et les plus avancés en termes d’innovation. « 

Il faut dire que le retard qu’a pris le continent en matière de développement des télécoms augure du potentiel énorme de ce secteur. A titre indicatif, l’étude de BW révèle que le taux de pénétration du mobile ne se hisse encore qu’à 41,4% sur le continent à fin septembre 2011 (pour plus d’1 milliards d’habitants). En outre, pour la seule année 2010, les abonnés mobiles ont progressé de 12,9% à 333 millions d’abonnés, alors que les abonnés Internet ont dépassé eux les 77 millions. Enfin, avec plus de 620 millions de connexions mobiles à fin septembre 2011, l’Afrique a dépassé l’Amérique latine pour devenir le deuxième plus grand marché mobile au monde, après l’Asie, rapporte l’étude. A la lumière de ces chiffres, inutile donc de se demander pourquoi les ambitions des opérateurs téléphoniques marocains les portent inexorablement vers le sud. Et plus particulièrement vers le voisin mauritanien.

Un marché florissant

Il faut qu’aujourd’hui l’appréciation quantitative et qualitative du marché des télécoms en Mauritanie, et plus particulièrement de la téléphonie mobile, relève de l’approximation sans que cela laisse tout de même le doute sur le rang qu’occupe chaque opérateur dans la répartition du marché. Les clients ont, quant à eux, leur petite idée là-dessus. Chaque opérateur a, pour ainsi dire, pour eux, ses avantages et ses inconvénients. Et en l’absence de statistiques fiables, l’on peut dire tout de même que deux mauritaniens sur trois utilisent aujourd’hui le téléphone portable, ce qui fait de la Mauritanie un phénomène à part. il est même très fréquent de trouver quelqu’un muni des trois téléphones (Mauritel, Mattel, Chinguittel), avec une préférence certaine pour l’un d’eux mais ne voulant pas rater, pour rien au monde, les  » avantages «  des deux autres !

Cette frénésie du portable, qui donne une idée précise des bénéfices énormes que réalisent les opérateurs, se voient aussi dans la vente des téléphones et des cartes de crédit qui ont suscité une vocation :  » vendeur de cartes « . Souvent jeunes, ils sont présents partout, aux abords des marchés, le long des avenues de Nouakchott, aux portes des ministères, mais leur  » siège «  social, c’est la BNM (Banque nationale de Mauritanie), à quelques pas de la très célèbre place  » Noughta Sakhina « . Ils ont remplacé par leur appel strident, à force de haut-parleurs, les adeptes d’un autre métier aujourd’hui pratiquement disparu,  » les boutiques 100  » qui ont utilisé la même approche commerciale avant de disparaitre de la scène.

Pour appâter leurs abonnés, les opérateurs ont convergé vers la même formule du succès : Les cartes prépayées. Plus souples, moins contraignantes que les abonnements, elles rallient chaque jour de nouveaux adeptes.

Néanmoins, ce sont les cartes prépayées qui remportent, haut la main, les faveurs des clients. Pas d’engagement, pas de factures, liberté de consommation, ce système exonère les consommateurs du poids et de la rigidité de l’abonnement.

Franc succès. Unanimement convaincus, les usagers ont opté pour ce service  » à la carte « . A partir de 100 UM, la première carte d’accès, les tarifs des recharges proposés vont ensuite jusqu’à 20000 UM (50 euros) voire 50.000 UM. Par ce service prépayé, les opérateurs peuvent cibler un large panel de consommateurs. Il y en a pour toutes les bourses. De plus en plus accessible, le service prépayé constitue le principal ingrédient du  » boum «  du marché mauritanien des télécoms.

MOMS

Source  :  L’Authentique le 29/10/2012{jcomments on}

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