L’officier qui a tiré sur le président Aziz raconte…

(Capture d'écran TVM)

Le lieutenant El haj Ould Hmoudy Ould Hmeida, l’officier qui a tiré par méprise sur le président mauritanien, Mohamed Ould Abdel Aziz, le 13 octobre dernier, déclaré que son moral « est bas parce que l’homme qu’il a pris pour cible est le président de la République et commandant suprême des forces armées », affirmant que c’est « le contraire de ce qu’il avait l’intention de faire pensant avoir affaire à un terroriste», selon son propos.

Le lieutenant qui est en activité à la direction de l’aviation militaire a ajouté que, d’un autre côté, son moral est bon « puisque le commandement n’a pas pris de mesures coercitives contre lui puisqu’elle a compris qu’il s’agit d’une méprise ». Il a nié avoir été arrêté et qu’une demie heure a suffit pour se rendre compte de ce qui s’est réellement passé. Dans le même cadre, le colonel Tiyib Ould Brahim, directeur de la Communication et des relations générales, a indiqué, dans un entretien avec la TVM, que le lieutenant a été convoqué à l’état-major où il a été entendu par le chef d’état-major avant de regagner son corps. Le colonel Ould Brahim a confirmé qu’aucune mesure disciplinaire n’a été prise contre l’officier auteur du tir sur le président de la République, malgré, dit-il, que ce qu’il a fait « manque de professionnalisme puisqu’il n’était pas dans une tenue militaire et utilisait une voiture personnelle ». Concernant l’incident lui-même, le directeur de la communication de l’armée a déclaré que « l’unité qui a tiré sur le véhicule présidentielle appartient à l’aviation militaire et est en entrainement de manière ponctuelle », récusant du coup qu’il s’agisse d’un poste de contrôle. Il a ajouté que les postes de contrôles fixes « portent des uniformes militaires et ont des équipements connus », précisant que s’il s’agissait d’un poste de contrôle le président serait le premier à le savoir et respecterait les consignes de sécurité ». Il a indiqué que cette unité a seulement pour mission « d’assurer sa propre sécurité et celle de son pourtour » et que celle de la zone relève de la compétence de la Sixième Région Militaire ». Racontant les faits, le lieutenant dira : « Aux environs de 20 heures, j’ai vu des voitures venant de l’est ; j’ai alors donné l’alerte et tenté d’intercepter ces voitures à bord de ma voiture personnelle de type Avensis », précisant que la tenue qu’il portait n’était pas complète. Il poursuivit en disant qu’à quelque 25 mètres de la voiture, elle s’est arrêtée ou presque, qu’il a eu des doutes sur ses occupants à cause de leurs turbans mais qu’il ne les a pas visé à ce moment, se contentant de leur demander de descendre du véhicule. A ce moment, poursuit le lieutenant, ils ont tourné un peu et ont accéléré en passant à côté de moi. C’est à ce moment que j’ai commencé à tirer sur la voiture déjà à quelque 70 mètres de moi et à 5 kilomètres de la route bitumée ». Il ajoute : « J’ai eu la conviction que les occupants de la voiture étaient suspects, ce qui a provoqué ma peur parce que devant eux, il y avait la 6ème Région militaire et la route d’où je venais et sur laquelle ils pouvaient rencontrer des éléments de la caserne ». Il poursuit sa relation des faits en disant : « après avoir tiré, j’ai essayé vainement de joindre le capitaine. J’ai alors téléphoné au directeur adjoint de l’aviation militaire et l’ai informé que j’ai tiré sur une voiture ou essayé de toucher ses pneus », selon son expression. Ici, le colonel Ould Brahim a pris la parole pour souligner que le lieutenant « avait une voiture civile avec une immatriculation étrangère et portait des vêtements civils et l’homme qui l’accompagnait de même », soulignant que « dans ce cas, personne ne va s’arrêter ». Le lieutenant a indiqué qu’après l’incident, il a arrêté une voiture pour découvrir qu’elle appartient à la Garde Présidentielle et apprend de ses occupants qu’il a tiré sur le président de la République qui n’a pas été touché. Il dit avoir remercié Allah et regagné la caserne. Il a affirmé avoir rencontré quelque temps après le chef d’état-major de l’armée et des personnalités qui étaient avec lui. De même, que le chef d’état-major de la gendarmerie l’a pris avec lui en compagnie d’une unité de la gendarmerie pour faire l’état des lieux avant qu’ils ne soient rejoints par le chef d’état-major adjoint de l’armée. Il poursuivit en disant ; « je leur ai montré la direction d’où a surgi la voiture, celle d’où je venais moi, là où la voiture était arrêtée, le lieu où j’ai commencé à tirer, d’où ils ont ramassé des douilles ».

Source  :  Sahara Media le 22/10/2012{jcomments on}

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