La question de la vacance « formelle » du pouvoir se pose après la convalescence du Président de la république Mohamed Ould Abdel Aziz. A partir du jour où l’incident survenu samedi dernier, il y a un vide réel au niveau du sommet de l’appareil d’Etat qui fonctionne sans les activités du chef de l’Etat.
Le conseil des ministres pourrait probablement se tenir aujourd’hui, histoire de combler cette absence du Président de son palais.Mais pour autant cela suffirait-il à masquer les apparences et faire comme si tout va bien ?La réalité est que la Mauritanie est autour ‘hui entre les mains d’un carré de généraux qui tiennent le pays sous haute surveillance comme de l’huile sur le feu tant les tentations laissées par un vide sont grandes. Il suffit qu’un vide s’installe pour que la grande muette se mette en effervescence dans une Mauritanie où les traditions des putschs n’a pas été dissuadée par l’expérience des urnes. Qui dirige réellement le pays ? Difficile de répondre à cette question. Si le gouvernement continue de s’occuper des affaires courantes de l’administration, les choses les plus sérieuses sont entre les mains de chefs militaires. Et dans ce cadre, nous en avons à profusion. Cependant on présume que c’est le chef d’Etat-major qui tient la dragée haute du commandement. De là à dire que c’est le second homme fort, il n y a qu’un pas de botte à franchir.
En effet, dans un Etat de droit dont se prévalent à le répéter à toutes les occasions les militaires mauritaniens, venus au régime selon leurs justifications de l’éviction de l’ancien président de la république Ould Cheikh Abdallahi pour rectifier le tir et donner de nouveau le pouvoir aux civils, tous les observateurs s’accordent aujourd’hui à dire, que le pays était aux mains d’un seul haut officier reconverti civil, mais qu’une fois ce dernier momentanément éclipsé suite à un tir de balle, l’armée a renforcé sa mainmise de nouveau sur les commandes du pays.
Certes, elle ne s’exhibe pas publiquement, mais, il est aussi vrai que le pays n’est ni gouverné par son président évacué et alité, ni par le Premier ministre, ni encore par le président de l’assemblée nationale, partit au chevet du président à l’hôpital Percy de Clamart. D’ailleurs, cette situation paradoxale d’Etat démocratique sans dirigeants civils l’objet de moult interrogations au point d’être dénoncée par des médias, entrainant du coup la lire des Généraux qui gouvernant à traves des mains invisibles, tenant à leurrer la communauté internationale sur une démocratie tronquée après la découverte de la partie immergée de l’iceberg. Il est incontestable aussi que le regain de la diplomatie étrangère en Mauritanie, comme cette rencontre hier entre le chef du gouvernement mauritanien et l’Ambassadrice américaine s’inscrivent dans cette optique de savoir plus clair dans cette présumée vacance ou non du pouvoir, dans cette démocratie de façade où les civils se prélassent d’être aux commandes sans être du moindre pouvoir de tout l’appareil exécutif.
D’ailleurs, voulant contenir la contestation de cette situation de vide juridique ayant fait également l’objet d’une réunion non programmée de la COD, le pouvoir joue sur le plan médiatique en parlant d’un retour imminent du président, probablement dimanche prochain. Ce qui pose encore un autre problème, puisqu’en convalescence, le président opéré risque d’aggraver son cas par un départ précipité , pour éviter que le pourrissement de la situation ne conduit finalement à la découverte du pot aux roses.
Amadou Diaara
Source : Le Rénovateur le 17/10/2012{jcomments on}
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