UPR : Un plan de bataille pour gagner les élections

(Crédit photo : anonyme)

Comme attendu, le rapport de synthèse et les recommandations présentées à l’issue de la quatrième session ordinaire du Conseil National de l’Union pour la République (UPR), parti au pouvoir en Mauritanie, ont fait une large place à la préparation des futures élections municipales et législatives.

Même si d’autres points comme l’analyse de la situation politique actuelle (avec l’émergence d’un troisième pole), le travail du gouvernement et le dialogue avec les partis de la Coalition pour une Alternance Pacifique (CAP) ont, eux aussi, été abordés avec plus d’attention. Ces conclusions ont été rendues publique dans l’après-midi de samedi dernier, lors d’une conférence de presse organisée par les instances de l’UPR.

En fait, l’ordre du jour de ces deux jours de conclave du Conseil National de l’UPR (les 12 et 13 octobre) étaient chargé par la présentation du rapport d’activité par le secrétaire général du parti au pouvoir, et ministre délégué à l’Enseignement secondaire, Oumar Ould Mataala, et une série d’exposés présentés par des cadres du parti sur la situation politique actuelle, les préparatifs des élections, le rôle de la jeunesse, les adhésions, l’action du gouvernement, et un package de recommandations qui doivent être pris en compte et par le Bureau exécutif du parti au pouvoir et par le gouvernement.

Il a été très remarquable que face à la double adversité politique de la COD (Coordination de l’opposition démocratique) et de la CAP (Coalition pour une Alternance Pacifique), l’UPR ait voulu battre le rappel de la Majorité en évoquant les relations avec les autres formations de la CPM pour non seulement contrer l’action de sape de la COD mais aussi mettre toutes les chances de son côté lors des prochaines élections. Pour cela, certaines recommandations sont adressées directement au gouvernement (augmentation des salaires, poursuite du programme d’urgence  » Emel « ) pour aider l’UPR à disposer toujours d’un argumentaire de choc face aux critiques acerbes de l’opposition, notamment dans le domaine économique et social. C’est d’autant plus vrai que la compétition qui s’annonce sera rude entre trois pools politiques, qui cherchent à s’affirmer, mais aussi entre formations dont l’assise populaire ne se justifie que par le nombre de mairies et de postes de députés remportés.

Jugeant son action positive entre les deux sessions, l’UPR veut accorder plus d’importance à la sensibilisation et à l’encadrement des structures du parti pour ne pas avoir de surprises lors des prochaines échéances. En cela, elle prévoit de rééditer le travail accompli lors des visites du président à l’intérieur des wilayas. Et d’expliquer aux populations que la réalisation de 70% du programme électoral du président Aziz, en seulement 50% de son quinquennat, et malgré les conditions peu favorables de la scène politique nationale, est un argument massue que l’UPR et l’ensemble des partis de la majorité vont tenter de rentabiliser. Ces performances que le secrétaire exécutif chargé des Affaires politiques, Mohamed Mahmoud Ould Javaar, a fait ressortir en corrélation avec l’environnement sous-régional (crise malienne), arabe (crise syrienne) et international (crise économique) sont présentées comme une sorte de miracles qui font que l’UPR ne se préoccupe pas vraiment des résultats des prochaines élections, étant donné que celles-ci doivent seulement servir à  » conformer «  une majorité déjà acquise à l’Assemblée, au Sénat et dans les conseils municipaux.

Cependant, l’UPR est aussi consciente de ses faiblesses en tant que parti ne disposant pas encore de financement ne provenant pas des caisses de l’Etat.

Un manque de ressources qui sonne déjà comme défi à relever par le parti au pouvoir qui a tenu à féliciter la fédération du Tiris Zemmour pour son action au niveau régional. D’ailleurs, c’est la présidente de cette fédération qui a été chargée de faire une présentation sur la préparation des élections à venir au niveau de la sensibilisation sur la nécessité de s’enrôler, mais aussi de la concertation à tous les niveaux pour triompher. Un objectif que l’UPR sait ne pouvoir atteindre facilement que si elle donne la priorité à la dynamisation de l’action du rôle de la commission des femmes et des jeunes, comme cela a été souligné par les présidents de ces deux structures, respectivement Aicha Vall Michel Vergès et Mohamed Abderrahmane Ould Banne. Sur la question de l’enrôlement, le fédéral du Gorgol, Bâ Amadou Boubou, a indiqué qu’il s’agit d’une question de souveraineté qui mettra fin à la pagaille généralisée qui caractérisait l’état-civil et qui doit permettre de corriger les erreurs du passé.

Pour réussir cette opération bien lancée aujourd’hui, le fédéral du Gorgol préconise d’aider ceux qui n’ont pas les moyens de s’inscrire et de donner une large place à la sensibilisation.

Pour le reste, l’UPR a voulu raccorder ses violons avec le gouvernement en décernant une sorte de satisfecit total au Premier ministre, Moulay Ould Mohamed Laghdaf, et à son équipe. L’exposé présenté par un cadre du parti à énumérer les réalisations du gouvernement dans tous les secteurs et domaines (sécurité, pétrole, énergie, emploi, urbanisme, pêche, éducation, santé, sécurité alimentaire). Mais ce sont les 5 recommandations ayant trait à la date des élections, à leur préparation, en concertation avec le gouvernement, à l’enrôlement, à la poursuite, jusqu’à 2013, du plan d’urgence  » Emel «  et à l’augmentation des salaires qui détermineront le degré de conviction – et de réussite – des différents segments du pouvoir.

Sneiba Mohamed

Source : L’Authentique le 17/10/2012{jcomments on}

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