Non-tenue des élections législatives et municipales : Une confusion qui fait l’affaire de tout le monde…

(Archives. Dépouilement. Crédit photo : anonyme)

De qui se moque-t-on vraiment ? Voilà un an que les élections législatives et municipales auraient dû se tenir. Soit le 11 novembre 2011. Elles ne se sont pas tenues. Ici Députés de « l’Opposition » et de la « Majorité » sont logés à la même enseigne. Tous ont leurs mandats arrivés à expiration y compris Messaoud Ould Boulkheir depuis le 11 novembre 2011. Mais ils continuent de siéger et de percevoir indûment des salaires et autres avantages.

Apparemment cela ne gêne personne. C’est même le point sur lequel tous semblent être d’accord. En fait, la Coordination de l’Opposition Démocratique (COD) qui demande à ce que Mohamed Ould Abdel Aziz dégage, se fait sciemment complice de cette situation en laissant ses députés siéger aux séances de cette Assemblée « illégale».

Difficile de comprendre son jeu dans cette histoire. Elle qui continue de percevoir une subvention calculée au prorata de son score aux élections municipales. D’ailleurs elle n’est pas la seule. D’autres partis continuent à être sucrés d’une subvention, notamment l’APP, Hatem, UCD, l’UDP etc. Chacun trouve son compte dans la confusion politique qui s’est installée durablement. Parce que des élections législatives et municipales n’auront pas lieu de sitôt. Le raïs ne semble pas pressé, tout comme la communauté internationale à travers le Groupe de Contact International pour la Mauritanie (GCIM). Pas même la COD qui réclame du bout des lèvres la tenue d’élections municipales et législatives. Ces élections pourraient mettre à nu le poids réel de chaque parti. Une épreuve à laquelle elle ne s’est pas préparée et ne tient nullement à subir dans la situation actuelle. Tout porte à croire que le chef de l’Etat compte les organiser à la veille des élections présidentielles de 2014. Elections présidentielles auxquelles il sera candidat à sa propre succession. Qu’on ne s’y trompe pas : Mohamed Ould Abdel Aziz est entré en campagne pour son second mandat. Les signes de cette campagne sont nombreux et ne laissent pas indifférents.
Dans les milieux politiques avisés, le sujet retient l’attention. Pourquoi le RFD ou l’UFP ne retirent pas leurs députés de l’Assemblée nationale dès lors qu’elle est illégale, s’interroge-t-on ici ou là. « Je trouve aberrant de dénoncer l’illégalité des séances de l’Assemblée nationale alors qu’on ne se prive pas de siéger à ces séances et de percevoir un salaire en fin de mois », lance un leader de la COD non sans accuser ses amis de tenir un langage double et hypocrite. Selon lui, il faut arrêter « la comédie des marches et des meetings » parce qu’il estime que c’est de la diversion pure et simple. Ce n’est pas cela qui fera partir Aziz, dit-il. Il n’y aura pas meilleure impasse que de travailler à ce que les députés quittent l’Assemblée nationale. A la question qu’en pense Ahmed Ould Daddah, la réponse coule de source d’un haut responsable du RFD : Ahmed ne s’y opposera pas, au contraire il demandera aux députés du parti de ne plus siéger à l’hémicycle. Et l’UFP, Tawassoul et l’APP qu’en pensent-ils. Sans doute que les députés du parti de Mohamed Ould Maouloud quitteront sans sourciller s’il leur était demandé de quitter l’Assemblée nationale. Resterait à connaître l’attitude qu’adopteront Tawassoul dans ces cas là.
Pour l’heure, la COD paraît plutôt préoccupée par le départ de Mohamed Ould Abdel Aziz du pouvoir. Comment ? Depuis que le leader du RFD et chef de file de l’institution de l’Opposition Démocratique est revenu de son long voyage à l’étranger, les choses bougent à la COD. Apparemment elle a concocté un programme d’activités devant mener à l’organisation d’une marche le 14 novembre suivie d’un meeting populaire dans la capitale. En outre le conseil des présidents a avalisé le programme d’action que l’opposition compte exécuter dans les prochains jours pour mettre la pression sur le pouvoir. Une conférence de presse se tiendra lundi prochain à Nouakchott pour expliquer aux journalistes le déroulement des activités. Conférence de presse, marche…En fait rien de nouveau.

Moussa Diop

Source  :  Le Quotidien de Nouakchott le 10/10/2012{jcomments on}

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