Matières premières : Glencore, le mastodonte qui pourrait dévorer la SNIM via Xstrata

(Crédit photo : anonyme)

Le géant suisse des matières premières Glencore a créé la surprise, vendredi 7 septembre, en proposant de relever le prix de l’offre pour la fusion avec son homologue Xstrata, opérant en Mauritanie, obligeant les deux groupes à reporter leurs assemblées générales respectives.

Alors que les deux assemblées générales de Glencore et de Xstrata devant entériner le mariage entre les deux géants semblaient vouées à l’échec, Glencore a proposé à la dernière minute un relèvement des termes de l’offre, sur lesquels butait jusqu’à présent l’opération.

Le groupe de Baar, dirigé par le Sud-Africain Ivan Glasenberg, a proposé à son homologue « un relèvement du ratio [d’échange] de la fusion à 3,05 actions Glencore pour une action Xstrata », contre 2,8 auparavant, a indiqué Xstrata dans un communiqué (PDF).

NOUVEAUX TERMES DE L’OFFRE

Glencore a par ailleurs proposé que M. Glasenberg « devienne le directeur général du groupe fusionné », alors que le projet de fusion initial, annoncé en février, prévoyait que le directeur général de Xstrata, Mick Davis, devienne le patron de la nouvelle entité, tandis que M. Glasenberg devait être nommé directeur général adjoint. Xstrata a précisé que cette proposition n’était « pas une offre ferme » et qu’elle reste soumise à l’approbation de son conseil d’administration.

Glencore avait créé une première surprise dans la matinée en reportant son assemblée générale, déjà repoussée une première fois en juillet. La nouvelle offre de Glencore n’a alors laissé d’autre choix à Xstrata que de reporter à son tour l’assemblée générale, afin que les actionnaires prennent connaissance des nouveaux termes de l’offre.

Les responsables de Xstrata et de Glencore, notamment les présidents respectifs John Bond et Simon Murray, n’ont pas fait de commentaire à l’issue des assemblées générales aussitôt ajournées.

FUTUR MASTODONTE

La fusion entre les deux géants suisses des matières premières Glencore et Xstrata semblait fortement compromise, de l’aveu des analystes, face au blocage sur le relèvement du prix de l’opération réclamé par certains actionnaires.

Le fonds souverain du Qatar, Qatar Holding, qui détient plus de 12 % dans Xstrata, réclamait ainsi depuis juin un relèvement de plus de 16 % du ratio d’échange de l’opération, à 3,25 actions, auquel Glencore se refusait jusqu’à ce matin.

Qatar Holding, suivi par d’autres actionnaires, avait fait monter la pression la semaine dernière, en annonçant qu’il voterait contre la fusion si Glencore refusait de relever le prix de l’opération. Le groupe de Baar a finalement plié face aux enjeux de ce mariage de géants, destiné à donner naissance à un mastodonte du secteur des matières premières pesant environ 69,8 milliards d’euros en Bourse, au cours actuel des deux titres.

Ivan Glasenberg avait même préparé le terrain face à un éventuel échec de l’opération, indiquant à Dow Jones Newswires lors de la publication des résultats semestriels, le 21 août, que la fusion n’était « pas une obligation ».

GROGNE

Les assemblées générales de Xstrata et de Glencore avaient déjà été repoussées une première fois au début de juillet, en raison de la demande d’un relèvement de l’offre par Qatar Holding et de la grogne suscitée par les primes destinées aux soixante-treize responsables clés de Xstrata, dont le directeur général, Mick Davis.

On avait appris par le Financial Times que le fonds Norges Bank Investment Management, contrôlé par le fonds souverain norvégien – qui s’est renforcé ces dernières semaines au sein du capital de Xstrata, dont il détient désormais 2,97 % – avait aussi « indiqué en privé à Xstrata et à Glencore qu’il était opposé aux termes actuels de leur fusion ».

Glencore a par ailleurs annoncé qu’il avait demandé la suspension temporaire de sa cotation à Londres et à Hongkong. A la Bourse de Londres, l’action Xstrata s’envolait après cette annonce de 7,30 %, à 1 050,50 pence, tandis que Glencore perdait 4,17 %, à 376 pence, dans un marché en progression de 0,23 % à la mi-journée.

Xstrata a récemment obtenu une autorisation d’explorer et d’exploiter des gisements de fer aux environs de Zouerate, jusque-là chasse gardée de la Société Nationale Industrielle et Minière, en Mauritanie.

Source  :   Noor Info avec Le Monde le 09/09/2012

 

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