{jcomments on}Les vacances sont finies. Nous revoilà revenus. Tous. Les gens du Calame. Les empêcheurs de tourner en rond. Les emmerdeurs. Coucou, nous revoilà ! Pourtant, l’équipe du Calame est structurée exactement comme la Mauritanie socio-politique. Tout y est : les Maures, les Harratines, les Négro-africains. Il y a même Mansour qui est tout à la fois, avec, quand même, une petite préférence pour les Harratines.
Il y a les Upéristes, les gens de l’opposition boycottiste, ceux de l’opposition dialoguiste, les riens, les tout à la fois, les peshmergas, dans tous les formats. Il y a les guerriers, les Tieddo, les Soubalbés, les Zwayas, les anciens esclaves, les Thiernos. Enfin, c’est pour dire que toute l’équipe est là, avec ses bons et ses méchants, ses hauts et ses bas, pour vous servir ou vous desservir, c’est selon. En tout cas, « voilà nous », comme disait l’autre. Bonne reprise. Bonne lecture. Bonne inspiration. Moi, j’ai passé les vacances chez moi. Inutile de dire où, quelque part en Mauritanie. Là-bas, les gens sont tous de l’UPR ou quasiment tous. Donc, attention ! Rien que du bien de Monsieur son Excellence le Président. J’ai bu beaucoup de thés autour desquels des montagnes de discussions sur tous les sujets SVP de toute la Mauritanie et d’ailleurs. L’hivernage, le programme Emel 2012, la Oumra du Président ; de l’initiative de Messoud Ould Boulkhaïr ; des fonctionnaires civils et militaires atteints par la limite d’âge et devant, en principe, partir à la retraite ; d’un probable remaniement ministériel qui serait imminent ; des abondantes pluies de cette année qu’on devrait mettre dans le registre des réalisations du Président car tous ceux qui ont moins de quarante ans n’ont jamais vu autant de pluies ; des prochaines élections municipales et législatives qui ne devraient plus tarder ; de l’armée, de la police et bien d’autres choses que je ne peux pas toutes énumérer ici. Mais on a parlé de tout ce que vous pouvez imaginer. Une des discussions qui m’a le plus passionné, c’était celle se rapportant à la mise en scène que les responsables nationaux de la santé ont fait faire à ceux du centre hospitalier régional d’Aleg, en avril 2012 à l’occasion de l’arrivée du Président. D’une structure complètement délabrée ne disposant d’aucun matériel et dont le personnel était encore, à quelques jours de la visite, incomplet, l’hôpital est devenu, en quarante-huit heures, un Val-de-Grâce national, avec tous les spécialistes, et disposant de toute la technique de pointe que requiert un hôpital vraiment moderne. Et, curieusement, les autorités administratives et municipales ont fait passer la filouterie destinée à tromper le Président sur les réalités, catastrophiques, d’une structure qui, en temps réel, n’a même pas les moyens de prendre en charge les soins d’un simple fracturé. Quelques jours après, les choses sont redevenues ce qu’elles étaient : une vieille bâtisse complètement dégarnie, un personnel médical et paramédical insuffisant et des malades laissés à leur compte. Les commanditaires de la supercherie courent toujours, à défaut d’avoir été promus à de plus importantes responsabilités. Sur le silence des autorités administratives et sécuritaires régionales, un des convives est allé loin, en les accusant de complicité avec les services régionaux qui continuent à user et abuser, selon lui sous leur protection, des budgets alloués au fonctionnement de leur service. Les Fonds Régionaux de Développement (les fameux FRD) des mairies ? Les centaines de millions des directions régionales des affaires sociales et celles des directions régionales de l’éducation ? Les centaines de millions des délégations régionales de la jeunesse et du développement rural ? Et encore et encore ! La question internationale qui a ravi la vedette des débats, autour des mille thés de mes dix jours de vacances, a été l’exécution, par Yaya Jammeh, le président gambien, de neuf condamnés à mort. Au nom, dit-il, de la Chari’a ! La plus belle phrase que j’ai entendue, à ce sujet, est celle de mon ami et collègue du Calame, l’intarissable Jiddou qui a écrit, sur son blog Mauritaniepourtous : « Le Président Jammeh exécute neuf personnes, malgré les protestations de Mauritaniepourtous ». Génial !
Sneiba
Source : Le Calame le 06/09/2012
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