Il y a différentes formes de gaspillage, mais celle à laquelle s’adonne ces derniers jours la SAM est bien curieuse. Jugez en ! En Mauritanie, le projet de l’aéroport international de Nouakchott a fait couler beaucoup d’encre. Ils s’en trouvent et parmi lesquels le QDN qui doutent qu’il soit achevé dans les délais et surtout dans les règles de l’art.
Mais à voir la frénésie de dépense qui continue de plus belle dans l’ancien aéroport on serait tenté de croire qu’au sein même de l’Administration il s’en trouve qui ont les mêmes doutes qui, pour une raison ou une autre ne peuvent pas l’exprimer ouvertement. Comment peut on expliquer que la SAM, et alors que l’on va entamer la dernière ligne droite avant l’inauguration du nouvel aéroport, commence à dépenser « sans compter ». Des centaines de millions sont engagé dans un aéroport qui si tout va bien, cessera de servir au 28 Novembre 2013.
La Société des Aéroports de Mauritanie (SAM.sem) est une société à économie mixte dont le capital social est détenu à 66% par l’Etat Mauritanien après une nationalisation qui s’est passée en catimini.
La société a pour objet l’aménagement, l’exploitation et l’entretien des installations des aéroports de Mauritanie par voie de concession (Nouakchott et Nouadhibou) ou de mandat de gestion (aéroports intérieurs autre que Nouadhibou) à l’exception des tâches relevant de l’autorité de l’ASECNA. Alors que cette société ne faisait jusqu’ici que le service minimum à savoir le nettoyage confié en sous-traitance de gré à gré à une société locale, elle se met subitement à faire des dépenses inexplicables. Les halls Arrivée et Départ sont entièrement refaits, carrelage changé !!!!! Box réorganisés, nouveaux couloirs d’écoulement des passager et pour couronner le tout, toute la clôture de l’aéroport qui était en grande partie surmontée d’une petite haie métallique coupante est totalement refaite avec du barbelé soit sur une longueur de plus de DIX km . Bien entendu ce marché non plus n’a pas fait l’objet du moindre appel d’offre. On se rappelle qu’un Directeur général de cette entreprise avait été limogé séance tenante parce qu’il refusait d’acheter des fauteuils pour le pavillon d’honneur qui allait recevoir plusieurs invités de marque. Alors pourquoi du jour au lendemain la parcimonie se transforme-t-elle en frénésie de dépense ? La première explication qui vient à l’esprit est ou bien la SAM ne croit pas à l’histoire du nouvel aéroport ou alors elle a des fonds qu’elle veut « dépenser » avant le grand déménagement.
Rappelons que les travaux qui doivent durer 2 ans ont effectivement commencé le 28 Novembre 2011 et le chantier est si bien gardé qu’on ne peut pas se rendre compte de l’état d’avancement des travaux.
La construction du nouvel aéroport international de Nouakchott avait été placée dans le cadre de la célébration de la 51éme année de l’indépendance de la Mauritanie. Cet aéroport va s’installer à 25km au nord de Nouakchott sur une superficie de 18 000m². Il devrait coûter selon la lettre d’Intention adressée par le gouvernement mauritanien au FMI, entre 200 et 300 millions de dollars US.
Il faut juste souligner qu’alors que pour tous les travaux de BTP, un bureau de contrôle indépendant est requis, MCE a commencé à décaper les deux pistes et les taxiways et a commencé leur remblai avec pour seul contrôleur une cellule du Ministère dont les compétences en ce domaine ne sont pas prouvées et le correspondant local du bureau Veritas qui est recruté par l’entreprise mais qui ne fait pas un travail de certification des travaux.
Pour combler cette lacune, le gouvernement mauritanien a entamé des négociations avec le bureau EGIS International qui est un bureau de réputation mondiale mais celui-ci exige 8 millions d’euros pour sa prestation et cela pose problème. Car cette somme n’avait pas été prévue ni par l’entreprise ni par le maître d’ouvrage. Et pour la payer le gouvernement est obligé de passer par un collectif budgétaire ou loi rectificative du budget qui requiert l’approbation du parlement.
Vous avez dit lutte contre El Vessad ?
B.C
Source: Le Quotidien de Nouakchott
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