Mauritanie : l’UFP de Ould Maouloud fait sa rentrée

(Crédit photo : anonyme)

Cette fois, c’est fait. Attendue depuis sa convalescence en juillet dernier, la rentrée médiatique de Ould Maouloud chef de l’UFP, l’un des partis d’opposition les plus importants en Mauritanie n’a laissé personne indifférent avec la tenue de son bureau national cette semaine à Nouakchott.

Le leader de l’UFP Ould Maouloud a fait sa rentrée cette semaine dans la capitale mauritanienne. Une rentrée tournée essentiellement sur la crise économique et sociale, la gabegie, la crise des institutions démocratiques et les élections et la crise malienne. Des thèmes que son parti a développés lors de son bureau national le 25 août dernier à Nouakchott et qui confortent l’UFP dans sa campagne de défiance contre le régime de Ould Aziz qu’il qualifie de démissionnaire sur tous les plans et responsable du pillage des ressources naturelles du pays , le fer, le poisson, l’or et le cuivre malgré une croissance économique de près de 5 pour cent confirmée récemment par le FMI et des réserves importantes de devises qui pourraient couvrir six mois d’exportation du pays. Une situation paradoxale qui occulte la pauvreté croissante de plus de la moitié de la population qui comptait sur le programme « EMEL » pour satisfaire ses besoins les plus élémentaires. Sur cet échec du « président des pauvres »,l’UFP demande un audit indépendant et une révision du Plan d’urgence de ce programme qui a finalement coûté cher aux contribuables mauritaniens près de 45 milliards d’ouguiya. C’est plus que le budget de la défense 2012 qui avoisine les 42 milliards d’ouguiya. Cette gouvernance qui frise la gabegie est devenue insupportable pour l’opposition démocratique qui entend bien bec et ongle précipiter le départ du locataire de la Maison brune en multipliant les manifestations et sit-in. Pour ce faire l’UFP est solidaire de la COD pour l’émergence d’un gouvernement d’union nationale seul légitime pour organiser les prochaines élections voire toute élection en Mauritanie .Les opposants de l’UFP ne sont pas dupes quant aux intentions du président Ould Aziz de reporter indéfiniment les législatives et municipales depuis juillet 2009 dont l’objectif est tout simplement d’éliminer la COD en particulier. Dans cette perspective le parti de Ould Maouloud ne reconnaît pas la CENI actuelle composée pour la plupart de seniors et proches de l’UPR, le parti de la majorité .C’est sur la crise malienne que l’UFP a tapé fort. Cependant peut mieux faire que de se contenter de lancer un appel à tous les protagonistes pour un dialogue tout en dénonçant l’ingérence de Ould Aziz qui avait permis aux indépendantistes du MNLA de proclamer l’autonomie de l’AZAWAD et d’offrir un cadeau du ciel aux terroristes d’Al Qaïda du Maghreb islamique d’occuper Tombouctou, Gao et Kidal au Nord du Mali consacrant ainsi la partition du pays. L’enjeu est aujourd’hui énorme. C’est toute la bande sahélo-saharienne qui est directement concernée. Cette occupation est illégale. Et faire croire au dialogue une position assumée avec celle du président mauritanien est une façon de reconnaître les intégristes et de passer sous silence l’intégrité du territoire malien certes un pays enclavé et l’un des plus pauvres d’Afrique et du monde par conséquent intéresse moins les puissances occidentales cachées jusqu’ici depuis des mois derrière l’ONU pour ne pas intervenir afin certainement de ne pas compromettre la libération des otages français notamment détenus par les barbus .Rien de nouveau dans cette rentrée médiatique du leader de l’UFP qui devra multiplier ses sorties et pourquoi pas convaincre davantage les mauritaniens sur le traitement des questions nationales sur la cohabitation entre les différentes composantes du pays pour être plus crédible aux yeux des citoyens. Cela suppose un vrai changement d’approche de l’opposition qui se veut démocratique.

Bakala Kane

(Contribution reçue à Kassataya le 29/08/2012)

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