Les responsables des deux ONG anti-esclavagistes S.O.S-esclaves et IRA ont organisé, jeudi dernier, au siège du FONADH, un point de presse commémorant la Journée Internationale du Souvenir de la Traite négrière et de son abolition en présence des personnalités de la société civile et des journalistes de la presse nationale et internationale.
Une rencontre avec les médias que le président de SOS-Esclaves Boubacar Ould Messaoud et son jeune frère Brahim Ould Bilal Ould Ebeid, vice-président de l’IRA, ont mis à profit pour passer un savon aux autorités et à l’institution judiciaire du pays.Comme dire qu’ils n’ont pas du tout de très bons souvenirs de ces gens pour ce jour de mémoire de la traite négrière. Dans son intervention devant les invités au point de presse Boubacar Ould Messaoud a rappelé que c’est dans la nuit du 22 au 23 août 1791 qu’a commencé à Saint Dominique (aujourd’hui Haïti et République dominicaine), l’insurrection qui devait jouer un rôle déterminant dans l’abolition de la traite négrière transatlantique. La commémoration de cette journée internationale vise à inscrire la tragédie de la traite dans la mémoire de tous les peuples. Elle devrait avoir, en Mauritanie, un grand éclat en ce sens que le phénomène de l’esclavage reste encore bien vivace et s’illustre tragiquement par les nombreux cas révélés durant les années par des organisations de défense de droits de l’homme. La Directrice générale de l’UNESCO a invité officiellement les Ministères de la Culture de tous les Etats membres à organiser des actions de commémoration. Les autorités mauritaniennes en général et en particulier le ministère de la Culture ont passé sous silence cette date importante-preuve de leur persistance dans leur honteuse attitude de déni de l’esclavage.
Les «mépris» des autorités
Nonobstant les mépris manifestés par les autorités mauritaniennes vis-à-vis de toutes les victimes, les militants abolitionnistes de l’esclavage en Mauritanie semblent plus que jamais déterminés à aller à l’encontre des maîtres esclavagistes, qui ne cessent de s’adonner à cette vile pratique dans le pays. En témoigne la déclaration du vice-président de l’IRA répondant à une question relative aux propos du président Mohamed Ould Abdel Aziz niant l’existence sur l’esclavage à l’occasion de son dernier Grand Oral à Atar. «La déclaration et l’attitude d’Aziz ne peuvent pas nous décourager. Il a toujours été comme ça. Mais nous déplorons ces propos, qui n’ont rien à voir avec les réalités». Et pour enfoncer le clou, le président de SOS-Esclaves a vertement regretté le même discours officiel, précisant qu’ « Aziz ne doit pas couvrir les esclavagistes en Mauritanie » soulignant que ses propos sur la négation de la pratique de l’esclavage dans le pays ne peuvent qu’influencer les magistrats, qui doivent condamner les asservisseurs. Quant à Balla Touré de l’IRA, il a dit que lui et ses amis abolitionnistes de l’esclavage ne ménageront aucun effort pour l’éradication totale de l’esclavage en Mauritanie. Pour finir, ils ont tous appelé à la mobilisation et à la fermeté des organisations de défense des droits de l’homme face au racisme et à l’esclavage dans le pays. Mieux, ils ont proclamé leur solidarité indéfectible avec les victimes de l’esclavage.
Camara Mamady
Source : Le Rénovateur le 26/08/2012
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