Mourabitounes : Les expatriés se font attendre

(Crédit photo : MauriFoot)

L’équipe nationale de Mauritanie n’a pas vraiment convaincu lors de ses dernières sorties internationales. Défaits par l’Egypte (3-0), puis par l’Iran (2-0), avant de se faire humilier au tournoi amical de la Nakba en Palestine, les Mourabitounes constatent l’énorme fossé qui les sépare encore des grandes écuries.

Le renfort des joueurs expatriés se fait de plus en plus pressant. Ça tombe bien, puisque le sélectionneur national Patrice Neveu, qui était en mission de prospection en Europe, a annoncé avoir trouvé l’accord de quelques grands noms.

Le public sportif mauritanien rêve de voir ses expatriés revêtir ensemble la tunique vert et jaune. Mais alors que les éliminatoires de la CAN 2015 (Maroc) débuteront dans un peu plus d’un an, l’arrivée des footballeurs mauritaniens évoluant à l’étranger en équipe nationale, n’est toujours pas d’actualité. Pourtant, Patrice Neveu s’était spécialement rendu en France en mars dernier pour les convaincre de venir défendre les couleurs de la Mauritanie. Le coach des Mourabitounes avait confié récemment avoir trouvé l’accord de plusieurs d’entre eux. Oui, mais à quoi bon les contacter si aucun match n’est organisé pour les faire venir ? Pour le moment, les dirigeants de la FFRIM concentrent tous leurs efforts sur l’équipe nationale des locaux. Mais au vue de ses dernières performances, elle ne pourra (espérer) rivaliser avec les pays voisins qu’avec l’apport des expatriés.

Oumar N’Diaye et Bilal Sidibé pour stabiliser l’arrière garde

 Le principal chantier de la sélection nationale se situe en défense. En cinq rencontres disputées, les filets mauritaniens ont tremblés à onze reprises. Soit une moyenne de 2,20 buts encaissés par match. Un chiffre inquiétant, pour une équipe en quête de sérénité. Mais la Mauritanie possède en Oumar N’Diaye (27 ans, 1m86 pour 79kg) un joueur capable d’apporter cette expérience qui manque à l’arrière garde des Mourabitounes. Le défenseur central (28 matches joués lors de la saison 2011-2012 – 3 buts marqués) évolue depuis une année avec le Vannes OC en National en France. En 2009, le natif de Mantes-la-Jolie – prêté à l’époque par le SM Caen – avait disputé la finale de la Coupe de la Ligue avec Vannes, perdue face aux Girondins de Bordeaux. Autant dire que c’est un renfort de choix.

A côté d’Oumar N’Diaye, un ancien pourrait lui aussi rendre d’énormes services à la défense mauritanienne. Le charismatique Bilal Sidibé (1m88, 84kg) joue lui aussi en National, mais sous les couleurs du Poiré-sur-Vie. A 33 ans, le « Lion » n’a toujours pas fini de faire parler sa combativité et pourrait former un binôme expérimenté avec N’Diaye dans l’axe central. L’international mauritanien (14 sélections) n’est pas prêt de raccrocher les crampons.

Guidilèye Diallo et Adama Ba, les mauritaniens de Brest

Du côté de la Bretagne, la Mauritanie est assez bien représentée. Deux joueurs font aujourd’hui les beaux jours du Stade Brestois 29, en Ligue 1 française. Guidileye Diallo (22 ans, 1m81 pour 76kg) originaire de Djadjibiné a atterri à Brest l’année dernière en provenance de son club formateur, l’ES Troyes. Handicapé par les blessures, le milieu défensif n’a pas eu l’occasion de s’exprimer la saison passée, avec seulement 6 matches à son actif (dont 5 titularisations, notamment une face à l’Olympique de Marseille).

L’autre représentant mauritanien n’est autre que le jeune prodige Adama Ba (19 ans). Le natif de Gouraye (Sélibaby) vient de signer son premier contrat professionnel avec Brest. Considéré comme un joueur prometteur du championnat de France, l’attaquant brestois a le potentiel pour s’imposer chez les plus grands.

Dominique Da Sylva et Karamogho Traoré : un duo de choc

En attaque, les Mourabitounes sont pourvus de plusieurs armes offensives et pas des moindres. Dominique Da Sylva, pensionnaire d’Al Ahly en Egypte, confirme au fil du temps son statut de meilleur joueur mauritanien à l’heure actuelle. Mais après le litige qui l’avait opposé à la FFRIM, le retour de l’attaquant de 23 ans n’est pas encore certain, même si la fédération de football affirme l’avoir convaincu.

De son côté, Moussa Karamogho Traoré (25 ans), fraichement transféré au Moghreb Athlétic de Tétouan, fait déjà l’unanimité au sein de sa nouvelle formation. En s’engageant avec le champion 2011-2012 de la Botola Pro (D1 marocaine), l’international mauritanien franchit un nouveau palier dans sa carrière. Le talentueux avant-centre qui tardait à confirmer tout le bien que l’on pense de lui, pourrait former avec Da Sylva, un duo étincelant.

Younousse Sankharé ne viendra pas

Le gros point d’interrogation planait au dessus de la venue, ou non, de Younousse Sankharé (22 ans). L’espoir de voir le sociétaire du Dijon FCO évoluer avec les Mourabitounes était pourtant de mise. Mais après s’être entretenu au téléphone avec le sélectionneur national Patrice Neveu, le joueur formé au Paris Saint Germain a avoué ne pas vouloir porter le maillot vert et jaune, prétextant qu’il n’était pas d’origine mauritanienne et qu’il avait d’autres plans pour sa carrière. Une perte pour la Mauritanie, tant la patte gauche du milieu relayeur aurait pu servir à l’entrejeu de l’équipe nationale. Mais on ne s’en plaindra pas tant que ça. Si Sankharé ne se sent pas mauritanien, alors il n’a rien à faire chez nous.

Les autres se tiennent prêt

Pas mal d’autres joueurs restent à disposition de la sélection nationale, dont d’anciens internationaux. On pense notamment à Abdelaziz Kamara (Imphy Decize – CFA2, France), Seydou M’Bodj (Union Sportive Roye – CFA2, France), Dahmed Teguedi (sans club), Boubou N’Diaye (Royal Standard FC Bièvre – D4, Belgique) et Wedad Ely (Ilets Etoile Foot Montluçon- PH, France). De nouvelles têtes pourraient cependant faire leurs apparitions. Dyby Fofana (FC Mondercange – D2, Luxembourg), Cheikh Saadbouh Diagne (San Roque de Lepe – Segunda división B, Espagne) ou encore Adama Dieng (Olympique Médenine – Ligue 3, Tunisie) entre autres, se tiennent prêts à répondre à une éventuelle convocation.

Mais pour espérer voir tout ce beau monde fouler la pelouse du Stade Olympique de Nouakchott, il faudra que la FFRIM se retrousse les manches et passe à la vitesse supérieure pour convaincre l’Etat de débloquer les fonds nécessaires pour l’opération. L’équipe nationale est avant tout l’affaire de toute la Mauritanie, car elle représente le peuple mauritanien aux yeux du monde entier…

 Brahim Sow Deïna

Source  :  Maurifoot le 11/08/2012

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