Ramadan : L’Aïd se prépare déjà dans les ateliers de couture

(Crédit photo : Noor Info)

A deux semaines de la fête de l’Aïd, les tailleurs sont littéralement assaillis par les commandes pour la fête clôturant le Ramadan. Une période charnière dans leur chiffre d’affaire annuel.

Aminata Al Hussein vient tout juste d’ouvrir son atelier «Au fil d’or de la couture », que déjà les commandes affluent de toutes parts. «Nous avons à peine un mois et demi d’existence» explique la jeune dame qui a installé son atelier dans le quartier de la Socogim plage, «accessible et calme» à ses yeux.

En un mois, déjà des robes de filles d’honneur, pour la ruée vers les mariages qui a précédé le Ramadan (comme chaque année) et qui continuera après ; mais aussi et surtout les commandes de boubous pour hommes, femmes et enfants pour la fête de l’Aïd, prévue cette année le 18 ou le 19 août prochain.

«C’est une période importante pour tous les ateliers, surtout pour les nouveaux comme celui-ci, qui ont tout à prouver surtout au niveau de la qualité des coutures, et surtout encore, des délais tenus» estime Aminata Al Hussein, souriante face à une situation de commandes pleines. «Il reste maintenant à travailler dur pour tenir les délais» dit-elle laconique.

Un peu plus dans le centre, à la Médina 3, une des plus fortes concentrations d’ateliers de couture de la capitale. Bocar, Souleymane et Ousmane tiennent le leur près du comptoir américain. Les traits tirés, le métreur entre les mains, finissant à peine de prendre les mesures d’une demoiselle, Ousmane explique que le plus difficile dans cette période est de tenir les délais.

«La plupart des tailleurs, pour ne pas dire tous, ont des problèmes de délais dans cette période ; en tout cas pour les commandes remises tardivement. Il y en a qui ont leur boubou de fête prêts depuis un ou deux mois au moins» affirme le quarantenaire.

Des retards qui donnent traditionnellement lieu à des prises de bec coutumières dans ces locaux de coutures. Souleymane a quelques souvenirs de ces scènes mémorables avec une cliente mécontente. «Il y a deux ans, l’une de nos clientes, qui avait apporté son tissu trois jours à peine avant la fête, après être passée dans plusieurs autres ateliers, est revenue furieuse, la veille au soir de la fête, car sa tenue n’était pas prête. Elle voulait nous amener la police ! Carrément ! Si on a une part de responsabilité, les gens aussi maintenant sont assez expérimentés pour savoir qu’un tel événement ne se prépare pas en quelques jours. Nous répétons sans cesse autour de nous, à nos clients notamment de nous donner leurs commandes des semaines avant» raconte-t-il.

 


Un moment à ne pas rater

La mode cette année est au Bazin riche sans motifs, à 3000 ouguiyas le mètre, sachant qu’il faut compter une bonne vingtaine pour un ensemble à un adulte, les vendeurs de tissus au marché de la capitale sont à la fête. Un ensemble que les tailleurs préparent pour des sommes variant entre 10 et 15.000 MRO selon le raffinement des finitions.

«Nous avons des commandes fermes payées en partie, de 19 boubous pour homme, et une trentaine de boubous pour femmes. Nous sommes à plein régime. Sans compter les ensembles pour enfants dont nous déléguons la confection à un tailleur payé à la tâche, tellement nous sommes pris» explique le troisième acolyte de l’atelier de la Médina 3.

Un business qui marche de plus en plus et qui accueille régulièrement de nouveaux investisseurs, en général des dames désireuses de se lancer dans un des 3C du business quasi-exclusif féminin en Mauritanie, mais aussi dans la plupart des pays de la sous-région : Cuisine, Commerce, ou Couture.

Ibrahim Mariam Diallo

Source  :  Noor Info le 06/08/2012

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