Quatre marmites sur le feu, tout autour, des hommes et des femmes veillent à la cuisson. En ce mois béni de Ramadan, l’initiative « la marmite du partage » est en pied de guerre au quartier Dar El Bewa. Leur mission ; distribuer 400 repas aux familles nécessiteuses de la localité.
Ils sont étudiants, fonctionnaires, journalistes, sportifs, artistes à venir offrir leur service aux plus démunis, en cette soirée du vendredi 27 juillet 2012. Lancée officiellement le 01er juillet lors d’une conférence de presse, tenue à l’IFM, la « marmite du partage » se veut selon l’initiateur Khaly Diallo « le cordon ombilical de tous les mauritaniens, le départ du patriotisme et du sens du partage. ». Leur tactique : sortir une fois tous les trois jours dans les différents ronds-points de la capitale pour distribuer de l’eau, des dattes et du lait aux personnes prises dans les embouteillages. Faire une sortie tous les vendredis dans les différents quartiers précaires de Nouakchott pour distribuer 400 repas et enfin offrir à 20 familles démunies un mouton pour la fête de l’Aid El Fitr.Pour leur première intervention dans la capitale, l’initiative a mobilisé 115 bénévoles à l’Ecole primaire Mecca1 de Dar El Bewa, avec comme mot d’ordre, la solidarité et le partage. Des hommes et des femmes partagés par la même ambition « Nous avons tenu parole car il y’avait des gens qui n’avaient pas cru à notre projet. Nous avons une équipe de 115 personnes, des jeunes dévoués qui croient à ce projet qui se battent pour que la situation des pauvres puisse changer. » renchérit Khaly Diallo. Pour réussir leur pari, les bénévoles ont travaillé d’arrache pied depuis le matin pour satisfaire les populations. Sans appui financier, ils étaient obligés d’aller au charbon dans les marchés« Nous avons créé une commission de collectes finances et denrées alimentaires. Des files et des garçons qui quémandent dans les marchées de Nouakchott de 10 h à 14h pour que la marmite puisse aller de l’avant. Ils sont issus de toutes les communautés du pays. » Déclare l’initiateur du projet. »
Parlant toujours d’appui finacier, il déclare« On ne bénéficie pas d’un appui financier des institutions ou des ONGs internationaux. Nous avons déposé des lettres au Pnud, au Pam, dans les ministères, mais sans réponse »
« Nous sommes apolitiques, nous sommes des jeunes mauritaniens conscients de la gravité de la pauvreté »
A quelques minutes de la rupture du jeune, les bénévoles s’activent pour faire leur dernier réglage avant l’arrivée des invités. Les nattes sont étalées dans la cour de l’école, le peu de vivres emmagasinés dans un hangar. Malgré l’absence de subventions, ils ont pu compter sur de bonnes volontés. « Nous avons eu quelques personnes qui ont voulu nous soutenir. La CUN a donné 300000um ; Pizzorno qui a fait un partenariat avec nous, a donné 250000um. Des personnes anonymes ont aussi participé financièrement. La fondation Moctar Oud Daddah nous a donné du riz de l’huile, du sucre. Il y’a un ami qui nous donne chaque vendredi un mouton, sans parler de notre partenariat avec l’Association Multiculturelle pour un Avenir Meilleur en Mauritanie(AMAM). » déclare Khaly Diallo.
Il poursuit, « Je remercie Constance qui n’a aucun lien de parenté avec nous et qui a réagi après avoir vu l’annonce. Elle a mis sa voiture à notre disposition. Nous sommes apolitiques, nous sommes des jeunes mauritaniens conscients de la gravité de la pauvreté qui existe dans le pays et nous voudrons redonner le sourire à ceux qui l’ont perdu à travers cette initiative »
Dans une ambiance festive, survoltée par les chants et les pas de danse de l’humoriste « Thiathioura », la marmite du partage a séduit plus d’un.
MF, cadre raconte « je suis venu offrir mes services à l’initiateur du projet. Beaucoup de familles mauritaniennes sont pauvres et elles n’ont pas des moyens pour manger à leur faim, même si on sait que le pays est riche en ressources. Pour moi, c’est une opportunité d’aider les pauvres » dira-t-elle.
Invité surprise de la soirée Me Fatimata Mbaye ajoute « C’est une très bonne initiative. Je demande au bon Dieu que cette initiative puisse servir et continuer et qu’il ait d’autres marmites du partage. Les jeunes ont donné une bonne leçon aux adultes et surtout aux ainés. C’est vrai, on n’a pas pensé à cela, quand les jeunes pensent à le faire, ca mérite un encadrement des adultes. Partager c’est la meilleure qualité qu’un être humain peut faire à l’égard de son semblable. »dira-t-elle.
Prochain rendez-vous, le vendredi 03 aout à dar Naim avec come invité Marième Daddah
Dialtabé
Source : Le Quotidien de Nouakchott le 02/08/2012
Diffusion partielle ou totale interdite sans la mention : Source : www.kassataya.com
