La diaspora et l’Etat face à leurs responsabilités !

(Crédit photo : anonyme)

Les mauritaniens établis à l’étrangers et dont le nombre est encore mal connu faute de statistiques, constituent une force économique, politique et sociale considérable.

Mais c’est au niveau économique que le rôle des ces immigrés est véritablement senti tant sur le plan de la famille large qu’au niveau des investissements dans l’immobilier mais aussi dans d’autres activités lucratives.Les transferts de devises et autres apports financiers contribuent fortement à dynamiser le secteur bancaire et faire fonctionner l’économie formelle et informelle du pays.
Nombreux sont aujourd’hui les mauritaniens qui depuis l’étranger développent des réseaux de relation débouchant sur des partenariats utiles pour le développement du pays. Il y a aussi ceux qui font la promotion de la Mauritanie sur le plan touristique, culturel et dans bien d’autres domaines, drainant ainsi des opérateurs de taille vers plusieurs secteurs clés de l’économie nationale. La présence à l’étranger de ces citoyens partis pour des raisons diverses à la quête de nouveaux horizons est pourrait-on dire nécessaire à bien des égards. On est même tenté de se demander ce que serait Nouakchott et bien de localités éloignées de la Mauritanie sans ces immigrés. Grâce à cette force expatriée, le visage urbain de la capitale a subi de profondes mutations sur le plan du bâtiment, des parcs automobiles, des marchés, bourses etc. Selon des estimations les transferts générés par la manne de l’émigration représente plus de 20 % des apports en devise pour le pays. Une valeur considérable pour un pays qui a besoin de rattraper un retard accumulé par des décennies de mal gouvernance. Pour toutes ces raisons, l’Etat doit encourager la diaspora et faciliter pour elle les conditions de vie en termes d’accès à des droits nationaux que beaucoup ont du mal à résoudre auprès des autorités consulaires du pays. Pourquoi ne pas créer un Ministère chargé des mauritaniens de l’étranger cumulativement au portefeuille des affaires étrangères ? Sur un autre plan, la diaspora intellectuelle résidant à l’étranger dans le cadre des études ou de la recherche de l’emploi est porteuse d’actions intellectuelles et politiques pour la promotion de la démocratie. Il n’est que de suivre comment à travers les forums et autres réseaux d’échanges et de débats, ces mauritaniens de l’étranger participent à la transformation des mentalités. Les partis politiques nationaux doivent beaucoup au militantisme de ces résidants ailleurs qui à distance s’impliquent dans la dynamique politique. Ils auraient encore mieux à faire malgré les divisions idéologiques, le manque de structuration voire de maturation politique. Le taux de cadres de toutes les spécialités établis à l’étranger qui voudraient bien revenir au pays est important. Il revient à l’Etat d’envisager une politique en matière de réintégration de ces forces disparates pour impulser une dynamique de progrès par et pour la Mauritanie.

Cheikh Tidiane Dia

Source  :  Le Rénovateur le 30/07/2012

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