Forte affluence dans les CAC : Entre Aziz et Abdoul, qui en profite le plus?

(Crédit photo : AMI)

Les différents Centres d’Accueil des Citoyens (CAC), communément appelés les bureaux d’enrôlement des citoyens, ne désemplissent plus des hommes, des femmes et des jeunes de 16 heures à minuit depuis un certain temps.

Autant dire qu’il y a une forte affluence des citoyens recensés.Ces derniers ne se font pas du tout prier pour venir rentrer en possession de leur nouvelle carte d’identification de citoyen mauritanien.Nombreux sont les Mauritaniens y sortent avec un large sourire aux lèvres.Et pourtant cette identification biométrique des Mauritaniens avaient fait couler beaucoup de salive, de sueur… et du sang.

Des hommes et des femmes avaient, en effet, connu un nombre incalculable de « difficulté » pour se faire enrôler auprès des agents recenseurs dans les différents Centres d’Accueil des Citoyens. C’est ainsi que le Mouvement TPMN (Touche pas à ma nationalité) est vu le jour, sous la houlette d’un certain Abdoul Birane Wane, pour prendre évidemment à bras-le-corps tous les problèmes de toutes les personnes, qui avaient du mal à se faire recenser. Et pour se faire connaître, ils ont organisé des marchés de protestations « pacifiques » sur les voies publiques de la capitale mauritanienne et celles des villes de l’intérieur contre ce qu’ils ont cessé d’appeler l’enrôlement « raciste » et « discriminatoire ». Comme en atteste la déclaration de son Coordinateur, Abdoul Birane Wane : « Nous n’arrêterons pas nos marches de protestations pacifiques tant que les autorités mauritaniennes ne mettent pas fin à l’enrôlement raciste et discriminatoire à l’égard des noirs de la Mauritanie ». En fait, les autorités mauritaniennes, n’ont pas, certes, mis fin à des opérations de recensement des citoyens, mais ont visiblement tenté de mettre de l’eau dans le vin ou du moins dans le « zrig » des agents recenseurs, qui posaient des questions non catholiques aux musulmans négro-mauritaniens selon les dires des leaders du Mouvement TPMN. Des manifestations qui ont fait couler des salives et des sueurs des jeunes militants de TPMN ainsi que du sang de Lamine Mangane, qui est mort à Maghama et du jeune rappeur Abdou Fall, qui a vu ses cinq doigts décimés à Nouakchott. Des événements successifs qui ont fait fléchir les tenants du pouvoir.
Aziz s’est plié, mais n’a pas rompu
Devant les nombreuses sorties des militants et des sympathisants du Mouvement TPMN, les autorités publiques ont tenté par de nombreux moyens pour canaliser ces derniers notamment les violentes répressions à l’encontre des jeunes leaders et militants manifestants de TPMN par les forces de l’ordre. Mieux, le ministre de l’Intérieur et de la Décentralisation, Mohamed Ould Boïlil, a dit que l’Etat va prendre toutes les mesures nécessaires pour que tous les citoyens puissent se faire enrôler sans aucune tracasserie, mais que l’enrôlement continuera et touchera les citoyens rentrés des camps de réfugiés du Sénégal. Ce qui est une chose faite aujourd’hui à moindre mesure pour dire que nombreux sont les citoyens qui partent prendre leur carte d’identification toutes les nuits dans les Centres d’Accueil des Citoyens. Une situation sociopolitique peut être mis à l’actif de deux personnes : Mohamed Ould Abdel Aziz a pensé doter ses compatriotes des cartes d’identification biométriques et Abdoul Birane Wane, qui s’est battu bec et ongles pour qu’aucun citoyen mauritanien ne soit exclu à cause de sa couloir.

Camara Mamady

Source  :  Le Rénovateur le 29/07/2012

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