{jcomments on}Ould Aziz se rend à partir du 5 août prochain sur les terres de l’ancien président Ould Taya à Atar dans le cadre de ses visites périodiques pour inaugurer des projets de développement dans la région et dialoguer in visu avec les populations locales via la radio et la télévision nationale.
C’est le troisième périple de ce genre du chef de l’Etat après Dakhlet-Nouadhibou, le Brakna et le Gorgol.Pour les observateurs, le fait que le président mauritanien ait décidé de transformer ses rencontres avec les populations locales sous forme d’un exercice médiatique est un signe de rupture avec les méthodes de l’homme d’Atar, l’ancien président Ould Taya adepte du progrès au forceps. Sur le fond, cette fois-ci dans la capitale de l’Adrar, Ould Aziz revient dans une région meurtrie par une mauvaise pluviométrie et un manque d’eau potable pour les populations qui attendent des solutions concrètes pour sortir de cette mauvaise année qui n’a même pas épargné les palmeraies. Une dure situation qui coïncide avec le mois béni du Ramadan .Le chef de l’Etat devra convaincre ceux qui sont restés à proximité des villes historiques comme Chinghetti et Ouadane et surtout relancer l’économie touristique qui apportait un revenu à plus de 10 000 personnes il y a seulement quelques années. Mais depuis 2008 elle est en perte de vitesse du fait de la guerre contre les barbus d’Al Qaïda du Maghreb Islamique qui a donné un coup d’arrêt au rallye Dakar et au tourisme occidental. Conséquences désastreuses de l’économie mauritanienne que l’opposition ne cesse de décrier et qualifie de paupérisation des populations du Nord. Ould Aziz devra convaincre surtout les cadres adrarois qui ont manifesté récemment leur colère contre la gabegie des responsables locaux qui résulte du projet des évacuations sanitaires et des pavés en cours de réalisation dont l’un des objectifs est d’attirer les visiteurs .Il serait question d’un détournement de fonds alloués à ce projet .Un manque à gagner considérable pour le trésor public. Il s’agira pour cet important déplacement dans le berceau des « Smassides » de se départir in fine des méthodes de l’ancien chef Ould Taya partisan du moindre effort pour le progrès. Une gouvernance qui plonge ses racines dans la corruption et le népotisme. Sur la forme, Ould Aziz innove un peu avec les médias nationaux qu’il a tant soit peu libéralisés mais reste prisonnier de l’UPR, parti majoritaire qui lui ouvre les portes du populisme comme en témoigne le choix du stade sportif d’Atar pour la communion avec les habitants. Ce sera l’occasion de relancer l’opération de l’enrôlement de la population qui lui tient à coeur pour gagner les prochaines législatives. Mais la difficulté du président « des pauvres » est de montrer que son plan EMEL 12 pour les éleveurs et agriculteurs et les personnes démunies est en bonne voie malgré les nombreuses critiques de mauvaise gestion dans certaines régions. Malgré l’allure d’une pré campagne pour les prochaines élections, cette visite ne sera pas un plébiscite des réformes qu’il a engagées depuis juillet 2009 mais une façon de monter sa côte personnelle au moment où la pression de l’opposition et la poussée des salafistes lui donnent le tournis et beaucoup de fil à retordre dans la crise malienne en particulier. La troisième édition d’Atar est un tournant décisif dans la solution sécuritaire du Nord du pays où Al Qaïda semble avoir pris le dessus malgré la présence dans cette région de soldats et d’instructeurs français .Encore faudrait-il que dans cet exercice médiatique Ould Aziz dise toute la vérité sur ses intentions politiques ? Dans le cas échéant au moins donner la parole aux sans voix ou à l’opposition pour entendre un autre discours quitte même à ce qu’il ne soit pas relayé par les médias publics. C’est une autre façon de se démarquer des habitudes de l’ancien régime de Ould Taya.Bakala Kane
(Reçu à Kassataya le 26/07/2012)
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