GHANA. Le président John Atta-Mills meurt subitement

(John Atta Mills dirigeait depuis janvier 2009 cette ancienne colonie britannique devenue récemment un important producteur de pétrole et devait se présenter pour un second mandat à la fin de l'année. Crédit photo :Issouf Sanogo / AFP)

Le président John Atta-Mills, qui dirigeait le Ghana depuis 2009, est mort brusquement mardi 24 juillet à 68 ans. Son vice-président lui a immédiatement succédé pour un intérim jusqu’à l’élection présidentielle prévue en décembre dans ce pays présenté comme un rare exemple de démocratie en Afrique de l’Ouest.

La présidence avait annoncé dans l’après-midi « la mort brusque et prématurée du président de la République du Ghana », sans donner de précisions sur les raisons du décès du chef de l’Etat survenu dans un hôpital d’Accra, la capitale.

Le président Atta-Mills s’était rendu aux Etats-Unis le mois dernier pour des examens médicaux dits de routine mais des rumeurs le disaient atteint d’un cancer de la gorge.

Important producteur de pétrole

Il dirigeait depuis janvier 2009 cette ancienne colonie britannique devenue récemment un important producteur de pétrole et devait se présenter pour un second mandat à la fin de l’année.

Pays de 25 millions d’habitants, le Ghana avait été choisi par Barack Obama pour y effectuer en 2009 sa première visite de président des Etats-Unis en Afrique sub-saharienne.

Conformément à la constitution, le vice-président John Dramani Mahama a prêté serment devant une session extraordinaire du Parlement quelques heures après la mort du chef de l’Etat.

« Je veux assurer les Ghanéens que tout est en ordre. Nous allons maintenir la paix, l’unité et la stabilité qui font la réputation du Ghana », a-t-il dit tout de suite après son investiture.

Solide tradition démocratique

A Washington, Barack Obama a également salué la mémoire de son homologue disparu.

Atta-Mills « a travaillé inlassablement pour améliorer la vie des Ghanéens. Il a aidé à promouvoir la croissance économique au Ghana (…) et en a renforcé la solide tradition démocratique », a-t-il dit. D’autres condoléances ont afflué de pays d’Afrique de l’Ouest.

Atta-Mills avait été élu fin 2008 avec moins de 1% des suffrages contre Nana Akufo-Addo, candidat du parti du président sortant John Kufuor. Ce dernier avait tiré sa révérence après deux mandats de quatre ans, la limite constitutionnelle qu’il n’avait pas cherché à repousser.

Atta-Mills avait été désigné par son parti, le Congrès national démocratique (NCD), en juillet de l’an dernier pour briguer un second mandat de quatre ans à l’élection présidentielle prévue en décembre prochain.

La rivale Nana Konadu Agyemang Rawlings

Lors de primaires, les premières au Ghana où un président en exercice se présentait, il avait écrasé avec près de 97% des voix des délégués son unique rivale, Nana Konadu Agyemang Rawlings.

Nana Konadu Agyemang Rawlings est la femme de l’ex-président Jerry Rawlings, qui fut pourtant son mentor et l’homme fort du Ghana à la faveur de deux coups d’Etat successifs en 1979 et en 1981 avant d’être président élu de 1993 à 2001.

Juriste de formation, Atta-Mills avait acquis une dimension nationale en 1997 avec sa nomination par Rawlings à la vice-présidence. Il avait abandonné ses fonctions à l’élection du président Kufuor en 2000. Après des études en Grande-Bretagne, Atta-Mills avait enseigné le droit à l’université pendant 25 ans dans son pays.

Corruption et mauvaise gestion du voisin nigérian

Le pays produit du pétrole offshore depuis le gisement de Jubilee, une des découvertes les plus importantes des dernières années dans le golfe de Guinée. L’exploitant du champ, Tullow, estime que son potentiel peut atteindre le milliard de barils.

L’exploitation du pétrole a fait craindre que le Ghana soit atteint avec sa nouvelle richesse par les maux dont souffre déjà son grand voisin nigérian, premier producteur de brut d’Afrique : corruption et mauvaise gestion d’une économie où les secteurs autres que pétrolier sont négligés.

Le couple Rawlings avait, avant les primaires, accusé l’administration Atta-Mills de ne pas avoir poursuivi des responsables de la précédente administration soupçonnés de corruption.

Source  :  Le Nouvel Observateur avec l’AFP le 25/07/2012

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