Statut de Zone franche industrielle : Nouadhibou exulte !

(Quai de débarquement à Nouadhibou. Crédit photo : anonyme)

Nouadhibou est passé samedi 7 juillet au statut de Zone franche, afin de favoriser le libre échange économique, comme l’avait précisé le 14 juin 2012, le communiqué du conseil des ministres.

Devant la presse, le ministre des Affaires économiques, Sidi Ould Tah, commentant le projet de loi avait souligné que « la baie de Nouadhibou jouit d’énormes potentialités naturelles et stratégiques et possède des atouts importants pour constituer une zone de libre échange et un pôle de développement privilégié « . Il avait également ajouté que « c’est une ville proche des continents européens et africains, située sur les voies de navigation internationale ». Ainsi, l’ouverture naturelle de Nouadhibou, point de débouché des activités minières et gazières de la Mauritanie, lui conférait un statut que le ministre du Développement lui avait prédit avant la fin de l’année 2012.

C’est chose faite, puisque la ville jouit depuis le 7 juillet de ce statut privilégié qui transformera Nouadhibou en un espace favorable à l’investissement national et étranger, avec une liberté totale en matière d’exportation sans compter les autres multiples avantages. Le gouvernement avait précisé qu’une telle décision historique allait bouleverser l’image de Nouadhibou qui se transformera en pôle de développement et un important centre commercial à la porte de l’Europe et de l’Afrique. Le ministre des Affaires économiques avait précisé que la zone de Nouadhibou sera scindée en sous zones spécialisées dans l’industrie, le commerce et le tourisme, ce qui créera selon lui des milliers d’opportunités d’emploi et conférera à la cité économique une dynamique appréciable.

La Mauritanie, avec un tel statut conféré à Nouadhibou rejoint ainsi plusieurs pays africains qui ont depuis longtemps fait le choix, à l’instar du Maroc depuis 1962, les Iles Maurice en 1971, la Tunisie en 1972, l’Egypte et le Sénégal et 1974, le Libéria en 1975, la Côte d’Ivoire en 1976, le Togo en 1977 et la RD Congo (ex-Zaïre) en 1979. L’expérience mauritanienne serait ainsi plus contemporaine de celle du Gabon en 2009, avec la création de deux zones franches. Il faut dire que ce statut explique en grande partie le boom enregistré par les Dragons de l’Asie, comme Singapour, Macao, Taïwan…

Qu’est-ce qu’une zone franche ?

Wikipedia nous renseigne qu’une zone franche est une zone géographique d’un pays bénéficiant d’avantages tels que l’exonération de charges fiscales. Les règlementations sociales, environnementales et de l’emploi y sont favorables à certains types de projets économiques. Dans le cas mauritanien, les trois axes arrêtés sont l’industrie, le commerce et le tourisme. Ainsi, les entreprises qui choisiront de s’investir et d’investir dans ces secteurs bénéficieront d’un régime de faveur par rapport à celles travaillant dans un environnement fiscal et réglementaire normal. A Nouadhibou, les véhicules en provenance de l’Europe seront ainsi exonérés de douane, tout comme les exportations. Cette mesure aura une incidence heureuse sur le niveau de vie des populations, qui pourront accéder à des produits alimentaires moins coûteux que dans le reste du pays.

Le type de zone franche qui sera établi à Nouadhibou sera certainement celui des « Ports francs » et des « zones commerciales franches « , le modèle le plus ancien historiquement. Ces zones hors douane sont propices au développement des industries et des exportations de marchandises.

L’exploitation politique

Les partisans de Mohamed Ould Abdel Aziz se sont saisis de l’opportunité pour organiser une manifestation politique au cours de laquelle, ils ont fustigé la campagne de l’opposition pour le départ du président Aziz, soulignant qu’une telle démarche est antidémocratique et procède d’une soif de pouvoir absolue. Après avoir organisé une harangue devant la tribune officielle, la manifestation s’est transformée en évènement ludique à la Maison des jeunes où musique et danse sont venues s’associer à la politique. L’adjoint du Gouverneur et le Préfet ont jugé nécessaire de marquer leur présence pour affirmer leur allégeance au pouvoir en place. Le gouverneur adjoint a en effet profité de l’audience pour faire une déclaration politique, soulignant que « le passage de Nouadhibou à un statut de zone franche constitue un acquis important et une réalisation historique qui vient s’ajouter à toutes les réalisations jusqu’ici accomplies ».

Cheikh Aïdara

Source  :  L’Authentique le 11/07/2012

Diffusion partielle ou totale interdite sans la mention : Source : www.kassataya.com

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page