Libération des présumés «terroristes» de Dagana : Le Sénégal avait mis la main sur des professeurs d’arabe et de maths

(Crédit photo : anonyme)

Kassataya. Après l’annonce en grande pompe de l’arrestation, à Dagana, de trois Sénégalais et de sept Mauritaniens présumés terroristes, l’enquête a révélé qu’il n’en a rien été des accusations.

Faute de charges suffisantes attestant de leur appartenance à Aqmi, ces quatre Sénégalais et six Mauritaniens (professeurs de Maths et d’Arabe) sont libérés, car détenant des papiers d’une légalité incontestable.

Ces individus, qui avaient traversé la frontière Sénégalo-mauritanienne, à partir de Rosso Mauritanie et de Rosso Sénégal, depuis le 29 juin dernier, ont réuni toutes leurs formalités administratives au niveau de la frontière, d’après des sources proches de l’enquête. Qui révèlent que tous les documents administratifs qu’ils possèdent sont en bonne et due forme.

Ce groupe de dix personnes, quatre Sénégalais, ont été interpellées par les gendarmes dans un véhicule de transport, lors d’un contrôle de routine, au moment où ils se rendaient à Keur Momar Sarr et dans le Djolof pour faire leur prêche. Arrêtés, ils ont été entendus le lendemain avant d’être acheminés sur Dakar. Contrairement à ce qu’on a laissé entendre, ils étaient loin d’être proches de cette branche d’Al-Qaida au Maghreb islamique (Aqmi).

Au contraire, renseigne notre source, depuis plusieurs années, ils ne cessaient de sillonner plusieurs localités pour faire la prêche. Ils sont dans un mouvement religieux dénommé Tablikh. Un mouvement non violent qui est même contre l’extrémisme.

C’est après 24 heures d’interrogatoire qu’ils ont été libérés pour être acheminés jusqu’à Louga, sous escorte des éléments du Gign. Les six Mauritaniens ont été escortés par les éléments de l’escadron de Saint-Louis jusqu’à Rosso. Arrivés dans cette localité, ces derniers ont traversé le fleuve, par pirogue vers minuit, pour se retrouver en terre mauritanienne.

Les six Mauritaniens sont des professeurs de Mathématiques et d’Arabe qui exercent leur métier d’enseignant à Nouakchott. Ils répondent aux noms de Samba Abdoul Diallo (34 ans), Abdoulaye Déthié Alhousseynou Seck (23 ans), Mohamed Lémine (54 ans), Ameth Saleh (45 ans), Mohamed Ahmed Hobayni (32 ans), et enfin Elbeshir Mohamed qui a 42 ans.

Jeanne Diandy, correspondante à Dakar

le 10/07/2012

Diffusion partielle ou totale interdite sans la mention : Source : www.kassataya.com

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page