Signé à la faveur en décembre 2009, un accord soudano-mauritanien envisageait de fonder sur le sol mauritanien une usine de sucre à partir de Rosso. Mais apparemment les investisseurs soudanais (Danfodio) auxquels s’est adjoint un bailleur émirati ne veulent plus entendre parler d’un tel projet. Or, il semble que c’est consécutivement à cette tournure des événements que le président Ould Abdelaziz envisageait, mardi, de limoger les principaux responsables des départements qui auraient fait perdre une aubaine pour le pays, non seulement en matière de satisfaction de ses besoins en sucre, mais également pour les emplois que cette entité aurait pu créer.
Ould Horma et Moulaye Ahmed pressentis pour les remplacer
Si aucune information officielle ne corrobore encore cette rumeur, des indices font croire qu’il s’agirait tout simplement d’un sursis que le président a accordé aux deux responsables en attendant de les remercier. Parmi ces indices détectés par les observateurs on note le fait que le ministre des finances, Thiam Diombar, qui devait se rendre à l’étranger, aurait été « retenu ». En d’autres termes on lui aurait signifier en haut lieu de ronger son frein en attendant. Dans les coulisses départementales, en tout cas, on ne perd pas son temps et des noms sont cités comme d’éventuels remplaçants aux deux premiers responsables. Parmi les noms des personnes citées, on annonce Mohamed Yahya Ould Horma (Upr, ancien Anesp) aux commandes du ministère des finances. Aux affaires économiques et du développement viendrait Ahmed Ould Moulaya Ahmed, actuellement DG de la Caisse de Dépôt et de Développement. Si dans le cas de Mohamed Yahya Ould Horma, cela paraissait plausible, dans le cas de Ahmed Ould Moulaye Ahmed, des doutes liés à son état de santé font peser des doutes sur une telle éventualité. Mais on pourrait également rétorquer, en dépit de sa santé fragile, Ould Moulaye Ahmed préside bien aujourd’hui aux destinées de la CDD, une pièce maîtresse dans l’échiquier économiques.
Que reproche-t-on aux concernés ?
Il est bien vrai que les deux hommes ne sont pas une foudre de guerre. En reconnaissant tout de même que Thiam Diombar traîne moins de casseroles que son vis-à-vis du Maed dont le département est aujourd’hui dans un total laxisme. Une autarcie que certaines sorties, parfois en grande pompe, du Ministre, Sidi Ould Tah, ne peuvent maquiller. De toute évidence, la mort prématurée de ce projet de construction d’une usine de sucre, censé être porteur, tranche pourtant avec les facilités accordées pour la culture de canne à sucre et l’implantation de l’usine. Déjà engagés dans le bunkering, les télécommunications, les soudanais semblaient pourtant chaux pour ce projet dont l’idée a été lancé, en décembre 2009, à la faveur de la visite du président Omar Hassen El Béchir en Mauritanie. Plusieurs délégations du ministère soudanais ont également fait le déplacement à Nouakchott pour l’étude et la faisabilité de ce projet. Des experts de la société soudanaise Danfodio, spécialisée dans la culture de la canne à sucre ont également alors que l’Etat aurait promis l’aménagement de 11 302 ha à cette fin. Censé se déroulé sur sur 5 ans pour un financement de 335 millions Usd; le projet visait la production de 6 000 tonnes de canne et la production annuelle d’au moins 106 000 t de sucre blanc. Les retombées sont sociales attendues sont également énormes compte-tenu de près de 2 000 emplois crées. Autant que la convention avec Polyhondone Fisheries sur 25 ans.
Mais contre toute attente ce projet gigantesque risque de ne pas voir le jour. Car le conglomérat soudano-émirati ne le voit plus d’un bon œil. Le projet aurait-il été mal ficelé? Les investisseurs connaissent-ils une crise de confiance avec la partie mauritanienne (les deux responsables concernés) ? Et pourquoi ? S’agissant de la participation d’un fonds d’Abu Dhabi, ce dernier verrait tout simplement contre-productif de mettre son argent dans un projet public. Lui a-t-on donné un avant-goût des pratiques locales?
Il faut toujours craindre le pire avec nos responsables !
JD
Affaire à suivre
Source: Le quotidien de Nouakchott
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