Un fonctionnaire déferré au Parquet pour refus d’affectation

(Crédit photo : anonyme)

Pour une première, c’en est bien une. Un fonctionnaire, Abou Oumar Diallo, infirmier à l’Hôpital National de Nouakchott, aurait été déferré au Parquet de la République, pour avoir simplement refusé de rejoindre l’hôpital de Sélibaby où il a été affecté !!!

Une affaire purement administrative qui se retrouve ainsi pénalement résolue.

Abou Oumar Diallo est un fonctionnaire qui travaillait jusque-là à Nouakchott, à l’hôpital national. Un infirmier exemplaire, selon les témoignages, réputé pour sa ponctualité, son sérieux et ses compétences. Il n’a jamais servi ailleurs. Aussi, lorsqu’il fut affecté à Sélibaby, il rechigna à rejoindre cette ville éloignée, et de quitter Nouakchott, la ville où il a grandi et où se bousculent les opportunités. Une ville conviviale, amusante et libertine, avec ses causeurs de rues, ses belles disquettes qui savent si bien vider les poches des hommes, une ville où les hommes mariés sont toujours endettés, une ville d’ambiance où il fait bon de vivre. A l’idée d’aller ailleurs, surtout à Sélibaby, dont les échos qui lui en parviennent sont assez répulsifs, il en avait la diarrhée. Surtout, que Sélibaby est d’après ses informations, une ville peu attrayante, peu moderne, sans clinique privée où l’on peut se taper des heures supplémentaires, une ville étouffante et triste comme une morgue d’hôpital. D’ailleurs, le centre hospitalier de Sélibaby, d’après ses renseignements, était délabré et sans aucun professionnel.

Las de le faire rejoindre son poste, la direction de l’Hôpital national aurait alors porté plainte auprès du commissariat de Tevragh-Zeina 1 (sic !) Abou Oumar Diallo est arrêté et interrogé sur son refus de rejoindre son poste d’affectation, avant d’être déferré devant le Procureur de la République, qui après l’avoir entendu l’orienta vers le juge du 5ème cabinet. Une véritable affaire de fou, que seule l’extrême ignorance d’Abou Oumar aurait rendu possible. L’affaire a eu lieu le lundi 4 juin dernier. Abou était suivi par ses proches, comme un vulgaire bandit. Le juge comme le Procureur lui avaient demandé pourquoi il refusait de rejoindre son poste de travail et respecter son engagement vis-à-vis de l’Etat. Tremblant de peut, Abou demanda excuse et promit qu’il rejoindra son poste dès la semaine prochaine.

Il réclame sa voiture immobilisé par la justice depuis 2 ans

Depuis presque deux ans, Ahmed Tidjane Ousmane Bâ, 34 ans, originaire de Bababé, court pour récupérer sa voiture, une Peugeot 309 matricule 5242 AF00, immobilisée par la justice. La voiture qu’il avait transformée en taxi était sa seule source de revenus et celle de sa famille. Il l’avait confié à un chauffeur dénommé Mamadou Diarra. D’après sa version, l’Antidrogue avait retrouvé du chanvre indien chez lui, avant de l’embarquer, lui et sa bagnole au commissariat. Pour les limiers, la drogue a été saisie dans la voiture alors que pour Ahmed Tidjane, elle l’a été dans la chambre du chauffeur. L’affaire s’est passée en décembre 2010. Lorsqu’il fut informé sur l’arrestation du chauffeur, Ahmed Tidjane se serait rendu au commissariat antidrogue pour récupérer sa bagnole car il estimait qu’elle n’avait rien à voir dans cette histoire, la drogue saisie l’ayant été dans la chambre de son chauffeur, et non dans sa voiture. N’ayant pas eu gain de cause, il espérait régler le problème au Parquet où son chauffeur a été déféré. Le dossier 103/2010 tomba sur le bureau Procureur de la République, puis transféré auprès du juge d’instruction du 3ème cabinet qui envoya Mamadou Diarra en prison. Le véhicule fut immobilité et Ahmed Tidjane eut beau plaider, mais ne parvint pas à le récupérer. Plus tard, Mamadou Diarra a été jugé et condamné à 5 ans de prison ferme. Ahmed Tidjane soutient que pas un moment, au cours du jugement, mention ne fut faite de la voiture. Depuis, il court pour récupérer son bien, laminé par la misère et les dettes. Il a dû ainsi vendre une partie de ses matériels pour survivre et déclare mener une vie de mendiants. Il avait embauché Mamadou Diarra un mois avant l’incident et ignorait qu’il consommait de la drogue, se lamente-t-il. Aujourd’hui, il dit n’avoir d’autre recours que le Président Mohamed Ould Abdel Aziz , le « président des pauvres  » pour lui venir en aide afin qu’il puisse récupérer son taxi, son unique gagne-pain. La voiture serait immobilisée au commissariat du Ksar 2 depuis 1 an et demi.

Abou Cissé

Source  :  L’Authentique le 12/06/2012

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