Kassataya. L’année 2012 est caractérisée par un manque cruel de pluie et une quasi inexistence des pâturages. Les éleveurs du Guidimakha, une wilaya à forte majorité agro pastorale, à l’instar de leurs frères d’autres wilayas du pays, sont confrontés à la sécheresse et au manque d’aliments bétail.
A la recherche de pâturages et d’eau, nombreux sont les éleveurs de cette région à déplacer leurs troupeaux vers les pays limitrophes, Mali et Sénégal.Face à l’urgence, le gouvernement a mis en place un programme d’urgence, Emel 2012, programme chargé de distribuer des aliments pour le bétail et permettre aux agriculteurs et aux éleveurs de surmonter la crise.
Ont été mis à la disposition des administrations locales des stocks de nourriture à des prix plafonnés : 3500 UM le sac de blé, 3500 UM celui de Rakel ( aliment bétail), stocks devant bénéficier aux éleveurs et devant leur permettre de nourrir leurs troupeaux à moindres coûts.
Cependant, ces stocks à prix bas ont vite été détournés par certains faux éleveurs qui ont profité de l’occasion pour revendre leurs stocks : les sacs de blés achetés à 3500 UM sont revendus à 5000 UM, ceux de rakel entre 5000 et 6000 UM le sac.
Au grand dam des populations guidimakhanké et des éleveurs qui dénoncent ces pratiques frauduleuses.
Même son de cloche du côté des autorités administratives qui dénoncent une manipulation lors des dernières manifestations où des éleveurs avaient envahi, Lundi 14 mai, les locaux du bureau du Wali pour réclamer du blé.
Selon le premier responsable de l’éxécutif régional, Isselmou ould Abderrahmane ould Meinouh, ces manifestants étaient tout sauf des éleveurs. Pour preuve, selon le wali, les manifestants ne réclamaient que du blé alors que de vrais éleveurs auraient aussi réclamé du rakel.
Les autorités accusent certaines personnes de profiter de l’extrême urgence et et de la situation précaire des éleveurs pour « frauder » en constituant des stocks mis à l’abri dans des magasins de Sélibaby, stocks ensuite revendus plus chers aux éleveurs.
Face à ces pratiques, les autorités ont décidé de suspendre le programme Emel 2012, provoquant ainsi la colère et le désarroi des éleveurs du Guidimakha qui disent que ces pratiques existent depuis le début du lancement du programme d’aide aux agriculteurs, que les autorités le savaient et que des enquêtes auraient du être lancées dès le début et que la suspension du programme est un mauvais choix, allant jusqu’à s’interroger sur les véritables bénéficiaires de cette suspension.
Amadou Bocar Ba / Gaynaako
pour Kassataya
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