Si l’on regarde le parcours du Président Aziz depuis sa prise de pouvoir en août 2008, son élection en juillet 2009 et ses plus récentes actions, l’on pourrait croire que le Rais mauritanien est incompris.
Lui, a fait son cheval de bataille la lutte pour l’amélioration des conditions de vie des citoyens grâce à un pouvoir central fort.Quid alors de la séparation des pouvoirs, du pluralisme démocratique, d’effectives libertés publiques et individuelles, etc.L’essentiel étant d’impulser les leviers du développement à la satisfaction des populations.C’est alors que depuis qu’il est aux affaires, Mohamed Ould Abdel Aziz a eu pour priorité de s’occuper des grands problèmes de développement auxquels la Mauritanie fait face. D’ailleurs à l’époque certains le comparaient à Zine El Abidine Ben Ali qui avait fait de la Tunisie en quelques années un pays performant sur le plan économique mais totalement arriéré en matière de libertés. Le Président mauritanien pour sa part a entamé l’exercice de ses fonctions en baissant les prix des denrées de premières nécessité, en construisant des routes, en équipant les hôpitaux, en rationnalisant les dépenses de l’Etat et en se mettant en à la traque des délinquants financiers. Autant de mesures salutaires et applaudies par les mauritaniens. Cette option qui dénote d’un réel désire de voir les populations mauritaniennes sortir du cercle de la pauvreté et s’arrimer sur la voie de l’émancipation a toutefois été perturbée par un environnement difficile.
Sur le plan intérieur le pouvoir doit faire face aux affres d’une pluviométrie déficitaire et le plan Emel 2012 mis en branle par le gouvernement a montré ses limites. Le risque de famine est encore élevé dans de nombreuses régions mauritaniennes, notamment celles productrices de céréales. Le cheptel par manque de pâturage et d’eau est également menacé et la situation au Mali risque de compliquer davantage la donne, d’éleveurs ayant l’habitude de traverser la frontière à la recherche d’herbes.
D’autre part la conjoncture internationale marquée par une grave crise économique n’arrange pas également le pouvoir mauritanien qui voit le prix des denrées de premières nécessités s’envoler. Mais également la flambée du prix du pétrole à son incidence directe sur le pays qui vu le prix de l’essence grimpé 5 fois cette année.
C’est alors que le Président mauritanien qui misait sur une amélioration sensible du niveau de vie des populations dans un court terme est contraint de revoir sa copie d’autant plus qu’il pensait sans doute que l’opposition et son faible score à la présidentielle était moribonde. Mais après des mobilisations populaires réussies, la COD a montré au Président Aziz que malgré tout ce qu’il avait pu faire, que la bonne marche de la démocratie était autant importante. Pour avoir sous estimé ou négligé l’opposition, piétiné le judiciaire et reporter les élections législatives et municipales, le Président mauritanien voit son pouvoir sérieusement titillé aujourd’hui.
Seyid
Source : Le Rénovateur le 04/06/2012
Diffusion partielle ou totale interdite sans la mention : Source : www.kassataya.com