Affaire Merah : Valls veut comprendre

(Crédit photo : capture d'écran France 2)

Le ministre de l’Intérieur a demandé à la DGPN et la DCRI « une étude très complète sur ce qui a dysfonctionné ».

« Dès lors qu’un homme, peut-être seul, a pu commettre de tels crimes, nous sommes face à un échec : l’Etat n’a pas su ou pas pu protéger des Français », déclare le ministre de l’Intérieur dans un entretien publié lundi 4 juin dans « Le Parisien ».

« Il s’agit maintenant d’en comprendre les raisons » poursuit Manuel Valls, qui a demandé à la Direction générale de la police nationale (DGPN) et la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) une « étude très complète sur ce qui a dysfonctionné dans cette affaire ».

« On est passé à côté de Merah »

Mi-avril, « Le Nouvel Observateur » révélait de quelle manière le contre-espionnage a égaré la fiche de Mohamed Merah, qui a revendiqué les meurtres de Toulouse et Montauban avant de trouver la mort lors de l’assaut du Raid mené à son domicile toulousain. Selon l’ex-chef de la DCRI Bernard Squarcini, ses services n’auraient entendu parler de lui qu’en novembre 2010. Mais Mohamed Merah était fiché comme susceptible d’attenter à la sûreté de l’Etat dès 2006. Or comme l’expliquait alors « Le Nouvel Observateur », sa fiche a été perdue en 2008 à la suite d’un imbroglio administratif survenu lors de la fusion des RG (Renseignements généraux) et de la DST (Direction de la surveillance du territoire) au sein de la nouvelle DCRI.

« Tout ce qui pouvait rater a raté », témoigne dans « Le Parisien » un ex-membre de la Direction générale du renseignement intérieur (DGSE), tandis qu’un fonctionnaire de la DCRI confesse : « On est passé à côté de Merah. » Les deux directions du renseignement auraient récemment « débriefé » sur le traitement du dossier, notamment sur le dernier voyage de Mohamed Merah dans le fief taliban de Miransha au Pakistan, en septembre 2011. Selon le quotidien, il a alors été repéré par les services de sécurité américains grâce à deux connexions Internet. Une information qui ne serait parvenue aux services français qu’au lendemain du décès du meurtrier.

Une plainte contre Sarkozy et Squarcini

Comme l’a aussi révélé « Le Nouvel Observateur », persuadés qu’ils pouvaient empêcher Mohamed Merah de passer à l’acte, les parents d’Abel Chennouf, jeune militaire abattu à Montauban, ont porté plainte début mai contre Nicolas Sarkozy et Bernard Saquarcini  pour non assistance à personne en danger. Ils ont aussi écrit à François Hollande mercredi 23 mai. Les familles des victimes de l’école Ozar Hatorah de Toulouse doivent quant à elles être reçues mardi 5 juin par les magistrats menant l’enquête. Une rencontre visant à les informer sur l’avancée de la procédure, leurs droits et les indemnités auxquelles ils peuvent prétendre.

Des extraits du rapport du Raid sur l’intervention ont été récemment publiés par «  »Le Point.fr« .

Limogés la semaine dernière, le patron de la police nationale Frédéric Péchenard a été remplacé par Claude Baland et celui du renseignement intérieur Bernard Squarcini, par l’ex-numéro 2 de la DST Patrick Calvar.

Source  :  Le Nouvel Observateur le 04/06/2012

Diffusion partielle ou totale interdite sans la mention : Source : www.kassataya.com

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page