Les déboires de la Mauritanie Airlines International (MAI) commencent à (re)faire surface. Il y a une semaine, un avion de la compagnie est revenu après un atterrissage «compliqué» sur l’aéroport de Tunis.
Officiellement «on» avait invoqué une panne technique pour justifier le retour de l’avion qui avait pour destination initiale Le Caire. C’est là-bas que l’avion devait, soi-disant, faire un entretien.
On peut se demander pourquoi choisir Le Caire, alors qu’à Casa il y a l’un des plus grands centres d’entretien Boeing de la région. Beaucoup de supputations là-dessus. Soit, les propositions au Caire sont plus «juteuses». Soit, c’est l’occasion pour quelque responsable de partir, avec famille, profiter de vacances touristiques au pays des Pharaons. Soit les deux.
Quoi qu’il en soit, on doit noter l’absence de partenaire stratégique pouvant palier aux problèmes de maintenance. Pour une flotte relativement vétuste.
En effet, les avions achetés à prix fort : une quarantaine de millions dollars. Les deux qui sont les plus vieux ont été achetés à raison de 7,5 millions à une compagnie tchèque (CSA). Ce sont ces avions qui posent problème.
Il y a quelques jours l’un de ces avions a quitté la piste de l’aéroport de Bamako, au moment du décollage. Selon les premières indications, il s’agirait d’une défaillance structurelle, une sorte d’asymétrie qui monte avec la puissance du décollage. Quand l’avion fait plein gaz, l’un des moteurs faiblit brusquement et l’appareil se retrouve porté vers le côté par la poussée du moteur en puissance. C’est arrivé plusieurs fois, au moins trois selon certains commandants de bord.
Que ce soit à Tunis ou à Bamako les pannes invoquées ne seraient donc que prétextes pour cacher quelque chose de plus grave.
Il se trouve justement que l’Inspection Générale d’Etat se trouve actuellement dans les locaux de la MAI. Les inspecteurs doivent, entre autres centres d’intérêt, s’attarder, le temps qu’il faut, sur le marché passé pour l’achat des trois appareils, en demandant notamment l’avis des avocats-conseils de Paris. Entendre aussi tout le personnel, surtout les pilotes qui ont le devoir moral de les renseigner sur l’état réel des appareils.
L’idée de juger de l’opportunité de la création d’une compagnie nationale n’est plus à l’ordre du jour. Il faut à présent lui éviter le sort de la défunte Air Mauritanie. Tout en rappelant que celle-ci a servi le pays pendant plus de quarante ans, alors que la MAI n’a pas trois ans d’existence et qu’elle se débat déjà. Sauver ce qui peut l’être encore.
Mohamed Fall ould Oumeir
Source : Vu de Mauritanie le 18/05/2012
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