C’était une action extrême, excessive, l’autodafé du Précis ( Al Moukhtaçar) de Cheikh Khalil, et les ouvrages qui en font l’exégèse. Au journal, nous avons traité la question, en long et en large. Ce qui m’intéresse, moi, c’est la position de mon Président. Toujours. Je le marque. Celui-là. Il ne m’échappera, jamais. Quels que soient, par ailleurs, les oripeaux dont il se draperait. Ceux d’un ascète, fusse-t-il, de l’époque Abbasside, fuyant les fastes de la Cour et les guéguerres autour de la nourriture terrestre que distribuaient, sans parcimonie, les khalifes ‘’magnifiques’’ aux courtisans. Je le marque. Il ne m’échappera pas, s’il devait passer pour l’homme de la science, encensant la vertu de celle-ci, celle de la mécanique, vouant aux gémonies les lettres, la poésie. Il ne m’échappera pas, je le marquerai, dans toutes ses mues, en épousant, aujourd’hui, une idéologie, pour la répudier, demain, afin de laisser la place à son antinomie.
Je l’ai vu, l’autre jour, le Président, enturbanné, accueillant les milliers de fidèles, venus fustiger l’acte d’autodafé des ouvrages malékites. J’ai ri. Non, je n’ai pas ri. J’ai ‘’lollé’’. J’ai fait : L.O.L. comme en font chaque jour, chaque soir, surtout, les facebookeurs et autres ‘’addictionnés’’ de réseaux sociaux et messageries instantanées de la toile. Lollement, mon Président. J’ai lollé, mais je n’ai pas exprimé la fameuse mention des facebookeurs : ‘’ J’aime.’’ Non, je n’aime pas. Je lolle. Tout simplement. C’est différent.
‘’Lollement’’ mon Président ! Quand, je vois mon Président prendre la défense de Cheikh Khalil, je lolle. Allez-y savoir le pourquoi de ma ‘’ lollation’’. Mon Président en sait, pourtant, la raison. Même, le Précis de Cheikh Khalil, si on devait l’interroger et répondre dans un langage intelligible saurait bien attester la raison de ma ‘’lollation.’’ Puisque mon Président sait, au fond de lui-même, qu’il n’a jamais entendu parler du Précis de Cheikh Khalil. Tout comme d’ailleurs, le Précis de Cheikh Khalil, qui, lui, non plus, n’a jamais entendu parler de Mon Président. Ils ne se connaissent pas. Al Moukhtaçar et mon Président. La première rencontre entre les deux entités est survenue l’autre jour, devant le portail de la présidence de la République. L’autre jour après que l’un des opposants farouche du régime a commis un autodafé d’Al Moukhtaçar et les ouvrages qui en font l’exégèse.
En le voyant se réclamant de ses livres, je n’ai trouvé de mots, dans tous les dictionnaires dont je dispose, un seul qui exprimerait le sentiment qui m’investît ce jour-là. Même rire n’était véritablement pas le mot pour le dire. C’est son versant-convention utilisé sur le Net qui a donné un nom au sentiment que j’ai éprouvé ce jour-là. Lol…lol…
Post-scriptum :
A ceux qui se plaisent à rendre à César ce qui appartient à César, pour me rappeler que L.O.L est un acronyme de l’expression anglaise « laughing out loud » qui veut dire littéralement : ‘’rires aux éclats’’ ‘’ rire tout haut’’ ou bien d’autres, selon Wikipédia, je dis : Attention !
L.O.L pour moi, c’est-à-dire ‘’la lollation’’ que j’ai toujours utilisée n’exprime pas des rires aux éclats. Puisque mon L.O.L, à moi, je l’écris parfois, à mes interlocuteurs de la toile, alors que je suis courroucée, affichant une gueule de bois, tantôt, une mauvaise mine, tantôt, tout simplement-et c’est le cas lorsque je vois ‘’l’autre’’, jouer la défense d’un univers qu’il ignore- la désolation. Lol…lol…lol
Mouna mint Ennass
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Source : Maurichronique le 02/05/2012
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