Ces «Para-préjugés» :Bana-Bana

(Bana bana commerçantes ambulantes. Crédit photo : Le Rénovateur)

Ce terme provenant de la langue Wolof, est exporté à travers la région ouest-africaine par les dynamiques colporteurs baol-baol (forcément du Sénégal), des paniers remplis de marchandises sur la tête se déplaçant d’une localité à une autre puis d’un pays à un autre dans le dessein de véhiculer leurs ventes.

Dans les voyages, ce mot est adapté par les peuples rencontrés et mieux devient familier à tous les usagers et à tous les opérateurs de l’économie informelle.

Au point de pousser les linguistes à se pencher sur son étymologie afin de lui trouver une signification appropriée et un équivalent en Français. Ainsi dans beaucoup d’ouvrages, il signifie un « marchand ambulant ».

Lequel désigne quelqu’un qui achète et revend toute sorte de produits surtout ceux destinés à l’alimentation notamment les fameux et succulents « Guédjé » (poissons fumés et séchés)-dont la Mauritanie en possède l’une des meilleures qualités. En effet, ces bana- bana mettent en colis ces poissons secs afin de les délivrer selon la périodicité des marchés à l’instar des loumas (marché hebdo).

Cette activité commerciale mobile a donné naissance au terme « banabanisme ».Ce néologisme, formé à base d’ « emprunt africain (wolof) combiné au suffixe français ‘isme’ », est employé pour la première fois par les journalistes avant de prendre la destination d’autres sphères comme celle de la politique.

Dans ce cadre, son emploi est occasionnel. Néanmoins, le banabanisme politique désigne l’action ou l’activité d’un « grand électeur » supposé qui est capable d’emmener des voix pour les « vendre » au candidat le plus offrant (à une élection présidentielle, législative, municipale) pour qu’il la remporte haut la main, moyennant des sommes trébuchantes faramineuses.

Ensuite, ce « bana-bana » politique cupide va plus tard faire « gouter » aux autres « petits votants ». Ainsi on peut dire que la façon de faire la politique non structurée, pas du tout étudiée par des experts, improvisée à la va-vite, menée par un élu sans l’aval et à l’insu des populations électrices, est une politique banabaniste.

Sow aliou

Source  :  Le Rénovateur le 22/04/2012

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