Mali : Ansar Eddine prêt à négocier, une citoyenne suisse enlevée dans le Nord

(Les délégués de l’ex-junte et Blaise Compaoré, à Ouagadougou le14 avril 2012. Crédit photo : AFP)

Le groupe islamiste Ansar Eddine, au pouvoir dans le nord du Mali aux côtés de la rébellion touarègue, serait prêt à négocier avec Bamako, a indiqué un membre du groupe islamiste. L’urgence d’une sortie de crise se fait de plus en plus sentir, alors qu’une Occidentale a été enlevée à Tombouctou.

Le groupe islamiste Ansar Eddine serait-il prêt à négocier avec les autorités de transition maliennes ? C’est en tout cas ce qu’à laissé entendre Oumar Ag Mohamed, un proche d’Iyad Ag Ghaly, le chef du groupe qui a pris le contrôle de la partie nord du pays aux côtés de la rébellion touarègue. « Entre frères musulmans, on peut arriver à s’entendre. Mais il ne faut pas que les non-musulmans se mêlent de nos problèmes », a déclaré Oumar Ag Mohamed dimanche 15 avril, en faisant référence aux puissances occidentales.

Réunies à Ouagadougou autour du président burkinabé Blaise Compaoré, désigné médiateur dans ce conflit, l’ancienne junte malienne et la classe politique ont de leur côté exhorté à l’ouverture « sans délai » de pourparlers entre les nouvelles autorités dirigées par le président intérimaire Dioncounda Traoré et les groupes armés qui ont pris le contrôle du Nord. Les délégués présents au Burkina ont dans le même temps tenté d’avancer sur le dossier de la transition politique.. Après deux jours de discussion, la « déclaration solennelle » lue dimanche soir n’a pourtant pas fait état de la durée de la transition. Seule certitude, la durée du mandat du président de transition excèdera bien les 40 jours prévus par la Constitution, en raison de la crise exceptionnelle que traverse le pays. Certains sont d’ores et déjà exlu de toute candidature à la présidentielle – dont la date n’a pas été fixée. Ainsi, les membres de l’ex-junte, le président intérimaire et son Premier ministre ne pourront briguer l’investiture suprême.

Le nom du Premier Ministre de transition n’est pas encore connu, mais il pourrait être nommé aujourd’hui, selon un représentant du chef des anciens putschistes, le capitaine Amadou Sanogo. Selon des sources proches des négociations, trois noms sont ressortis pour l’exercice de la primature : Soumana Sacko, qui avait déjà dirigé la transition en 1991-92, le patron de l’Onusida Michel Sidibé et un universitaire établi aux États-Unis, Dialla Konaté.

Une chrétienne suisse enlevée

Au fil des jours, trouver une solution pour sortir de la crise devient une urgence. Concernant la situation au Nord-Mali, le président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz a déclaré, dimanche 15 avril, craindre que le Mali devienne « un Afghanistan ».Alors que le siège de la rébellion touarègue est toujours basé à Nouakchott, Dioncouda Traoré a envoyé un émissaire, Tibilé Dramé, dans la capitale mauritanienne, afin d’obtenir l’aide de son voisin dans le règlement du conflit. Ce dernier a également insisté pour que s’ouvrent « bientôt » des entretiens entre Bamako et les rebelles.

La situation dans le Nord du Mali apparaît chaque jour plus préoccupante, alors qu’une Suissesse d’une quarantaine d’année a été enlevée dimanche à Tombouctou, portant à 21 le nombre d’otages enlevés au Sahel, dont 20 aux mains d’Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et un groupe dissident, le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’ouest (Mujao). « Béatrice, une ressortissante suisse, a été enlevée ce dimanche à Tombouctou par des hommes armés », a expliqué Mohamed Ould Hassen, fonctionnaire au gouvernorat de Tombouctou. Agée d’une quarantaine d’années, la femme est une chrétienne très impliquée dans les actions sociales. Elle vivait depuis longtemps à Tombouctou, et était la dernière occidentale présente dans la ville qu’elle avait refusé de quitter le 1er avril, alors qu’Ansar Eddine prenait le pouvoir aux côtés d’éléments d’Aqmi.

« J’ai vu six hommes armés embarquer Béatrice ce dimanche, ils ont crié « Allah Akbar » (Dieu est grand) », a témoigné un habitant.

Source  :  Jeune Afrique avec AFP le 16/04/2012

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