Il n’y a pas qu’au Gorgol où le parti présidentiel bute à des problèmes. N’eût été la visite programmée le 16 avril à Bababé, les rivalités politiques ne seraient pas remis au goût du jour dans ce département. Et comme l’UPR a désigné une commission chargée de préparer l’accueil du président de la République au Brakna, il est fort à craindre qu’elle ne bute à des difficultés. Car, dans ce département le parti présidentiel est fortement critiqué. Bon nombre de ressortissants de la moughataa, toute tendance politique confondue disent ne pas se retrouver dans ce parti. N’empêche qu’ils soutiennent Mohamed Ould Abdel Aziz et évitent soigneusement de faire référence à la formation politique. Ici on n’a pas oublié le choix d’investir Yengé O Ahmed Challa contre celle de l’ancien ambassadeur, M. Bâ Amadou Racine favori du scrutin s’il s’était tenu à la date prévue. Rien d’ailleurs ne vient indiquer que le rapport des forces a changé.
Cette investiture reste encore en travers de la gorge des populations de la moughataa. D’autant que cet investiture n’avait pas lieu d’être. C’est un douanier à la retraite. Avant, c’était feu Me Cheîn qui profita du boycott de l’opposition en 1992 des élections législatives. Yengé O Ahmed Challa ambitionne de succéder à son frère de même père et même mère, Nene O Ahmed Challah, le sénateur sortant. Plusieurs éléments cependant jouent contre sa candidature. Son grand frère, le sénateur sortant, Nene avait soutenu le candidat Eli O Mohamed Vall lors des dernières élections présidentielles de 2009. Second élément, Mohamed O Abdel Aziz, avait été laminé dans la commune d’El Vrah avec un score qui frise l’humiliation au profit du candidat du Front, Messaoud O Boulkheîr.
Par contre, Bâ Amadou Racine, ancien diplomate et ministre est un cadre né en 1946 à Bababé. Il s’est présenté deux fois aux élections locales de novembre 2006 à Bababé. D’abord à la députation contre Bâ Aliou Ibra, qui sortira vainqueur de cette compétition. Ensuite, face au sénateur sortant, Yengé O Ahmed Challa, à la même date et que ce dernier a remporté de justesse avec une différence d’une seule voix. Ses adversaires politiques de l’époque, le duo : Aliou Ibra Bâ (député de Bababé) et Bâ Mamadou Abdoulaye, l’actuel maire de Bababé et à l’époque chargé de mission à la présidence, avaient tout mis en œuvre pour lui barrer le chemin et démontrer au pouvoir et à leurs rivaux de Komo Djiké, cette alliance politique regroupant Sall Amadou Abou (ancien maire de Bababé), Amadou Racine et Bâ Mamadou dit M’Baré, le président du Sénat.
Pourtant sur les raisons de sa candidature, il a toujours mis en avant sa qualité de membre fondateur de l’UPR et premier initiateur avec l’association des anciens parlementaires du mouvement de soutien à Mohamed Ould Abdel Aziz lors du « mouvement rectificatif » de 2008. S’y ajoute pour lui les nombreux défis à relever, les multiples problèmes que vivent les populations et le programme du président de république à appliquer. Mais l’UPR qui n’a pas tenu compte des vœux des populations, ne s’est pas privée de prendre leur contrepied. Et cela, les populations du département n’ont pas oublié et même le long de la vallée du fleuve.
Bababé au souvenir des sénatoriales
A quelques jours de la visite du Président de la République, prévue le 17 avril dans le Gorgol, une commission du parti présidentiel est à pied d’œuvre dans la wilaya pour préparer l’accueil. Cette commission dont fait partie Aïcha Vall Mint Vergès présidente exécutive des femmes de l’UPR au niveau national va buter sur des problèmes sérieux. En effet, l’Union Pour la République n’a pas bonne presse dans le département de Kaédi où bon nombre de « militants » boudent où ne sont pas contents de lui. « Je n’ai rien à voir avec cette formation politique. J’irais accueillir le président de la république parce que je le soutien », dit un cadre haut placé.
Il faut dire que l’implantation du parti dans la wilaya a posé beaucoup de problèmes et ainsi exacerbé les rivalités politiques. Tant et si bien qu’à Maghama l’UPR n’a pas encore implanté, au jour d’aujourd’hui, ses structures locales de base. Une situation qui rend difficile la tâche du fédéral du Gorgol, M. Bâ Amadou Abou, certainement embarrassé par cette situation de voir les camarades d’un même parti aller à Foum-Gleita chacun de son côté, pour accueillir le président de la République.
Moussa Diop
Source: Le quotidien de Nouakchott
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