L’Union européenne offre son aide au Sahel

(Les Maliens fuient Tombouctou devant l'avancée des forces touaregs. La rébellion touareg n'est que le dernier des facteurs ébranlant la stabilité au Sahel. Crédit photo : Issouf Sanogo/AFP)

Les ministres des Affaires étrangères des pays de l’Union européenne sont « déterminés » à aider les Etats du Sahel à faire face aux « défis interconnectés » de la pauvreté, du terrorisme, de l’extrémisme et du crime.

Lors d’une rencontre organisée un an après la première présentation de la Stratégie de l’UE pour la sécurité et le développement dans la région du Sahel, le conseil des ministre des Affaires étrangères de l’Union européenne s’est engagé le 23 mars à « travailler étroitement » avec l’Union africaine et la CEDEAO pour soutenir le développement socio-économique dans les pays de la région et les aider à renforcer leurs capacités en termes de lutte contre les menaces pour la sécurité.

Le conseil a également renouvelé son appel à un cessez-le-feu immédiat dans le nord du Mali et à la tenue d’un dialogue ouvert.

La Commission européenne a suspendu ses opérations de développement du Mali à la suite du coup d’Etat, à l’exception de l’aide humanitaire. Pour leur part, les ministres des Affaires étrangères réclament la restauration du gouvernement civil et de l’ordre constitutionnel.

Face aux défis sécuritaires que doivent relever les pays de la région, les ministres des Affaires étrangères se sont entendus sur le fait que la mission de l’UE destinée à former la police et la gendarmerie au Niger dans le cadre de la gestion des crises soit étendue à d’autres pays du Sahel. Cette initiative sera mise en place d’ici la fin de l’été 2012.

Pour le journaliste mauritanien Mohamed Ould Sid El-Mokhtar, cette aide permettra de retrouver l’équilibre au Sahel, tendu en raison de l’activité des rebelles dans le nord du Mali et de la prise de pouvoir par un groupe d’officiers à Bamako, en plus de la sécheresse et de l’évolution sociale dans la région.

« La situation humanitaire sur la frontière mauritanienne mérite que les gouvernements du Sahel et leurs amis de la communauté internationale oeuvrent conjointement dans un certain nombre de missions », a commenté Maklufa Bint Brahim, une militante dont le travail concerne l’afflux des réfugiés maliens.

« Ce qui se passe en Mauritanie reflète les implications des crises au Sahel, et l’intervention des Européens, à travers l’aide accordée aux pays de la région, contribuera de manière significative à éviter des répercussions qui seraient négatives, » ajoute-t-elle.

Les pays européens tentent d’aider les pays du Sahel à surmonter la crise de la sécheresse et les défis sécuritaires qu’ils doivent affronter en raison de la montée du terrorisme dans la région.

Raphael Sendai, responsable au sein d’une organisation internationale, a appelé à lutter contre la crise alimentaire qui a balayé un grand nombre des Etats du Sahel, notamment la Mauritanie, le Niger, le Tchad, le Mali, le nord du Nigeria et le Burkina Faso.

Sendai a déclaré à Sahara Media que le doublement des investissements dans l’agriculture serait l’une des priorités les plus importantes à long terme dans la lutte contre cette crise.

« Les rapports publiés par le gouvernement ont évoqué récemment des mises en garde sur le fait que la Mauritanie pourrait revenir à une crise économique similaire à ce qu’elle a connu dans les années 1970, ce qui exige une intervention rapide », selon El-Khalil Ould Khairi, président de l’Association de protection des consommateurs en Mauritanie.

Ould Khairi a expliqué à Magharebia que « le plan de sauvetage ‘Espoir 2012’ lancé par le gouvernement n’apportera aucune solution complète, en particulier au vu des articles parus dans la presse qui parlent de la mort d’animaux dans différentes parties du pays, de l’augmentation du prix des carburants et de l’envie du gouvernement de mettre un terme à ses subventions, ce qui vient s’ajouter au fait qu’une crise attendue très bientôt pourrait faire augmenter le prix du riz en raison des inondations dans les pays qui exportent cette denrée en Mauritanie ».

« Nous avons de réelles craintes qu’une crise, si elle doit être grave, soit susceptible de mener notre faible classe moyenne à la faillite, ce qui pourrait créer une pauvreté difficile à surmonter à l’avenir », a-t-il conclu.

Raby Ould Idoumou

Source  :  Magharebia le 05/04/2012

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