Il y a quelques années le président Taya passait pour être l’homme aux mille projets.L’un des chantiers les plus visibles parmi ceux qu’il avait mis en œuvre avec l’aide des partenaires au développement fut le projet d’électrification de toutes les régions du pays.
Suivi de l’adduction d’eau potable urbaine et les forages en milieu rural. La promotion de l’enseignement originel, l’augmentation considérable du taux de scolarisation des filles en passant par quelques infrastructures routières.
De l’argent, beaucoup d’argent a coulé des vannes des institutions de Brettons woods, mais aussi du trésor public. Ces fonds ont pour la plupart, pris des chemins détournés sans laisser des traces. Mais Taya avait été surnommé l’artisan du modernisme par ses laudateurs. C’est à ce prix qu’ils arrivaient à la caresser dans le sens du poil pour mieux profiter de ses largesses. Quel poète zélé n’a pas chanté les prouesses de cet homme à qui des anecdotes ont prêté plus d’une bourde au cours de ses meetings. Mais toute phrase était magnifiée et amplifiée par la propagande médiatique. Cet argent dilapidé aurait permis de réaliser des infrastructures gigantesques dans le pays tout en réduisant le taux de pauvreté et le chômage. Que de chantiers dont les financements ont été utilisés dans les campagnes présidentielles, dans les voyages à l’étranger, la construction de villas de luxe en Mauritanie et à l’extérieur. Les sociétés privées de pêche, d’import / export, de l’agro- business et bien d’autres entreprises de grosse affaires puisaient leurs capitaux de l’argent de la République provenant de prêts ou de dons. La majorité de ces sociétés appartenant à d’anciens officiers, d’hommes de main de l’ex- dictateur se sont volatilisées. Quel haut gradé de l’armée, ministre, courtisan notoire n’a pas bénéficié de cette planche à billets circulant à profusion de la BCM. Le nombre de chantiers mort-nés sont encore légion dans le pays sur le plan des routes, des aéroports, de l’agriculture, etc. Taya est parti abandonnant aux mauritaniens ce legs que ses successeurs se sont contentés d’estampiller « symboles de la gabegie ».Ely Ould Mohamed Vall président du CMJD a usé de l’euphémisme pour atténuer ce vaste champ de la prévarication en tentant d’ouvrir les vannes du pétrole qui suintait des puits forés par woodside et schenker. L’odeur du pétrole se volatilisa sans piquer le nez de ceux qui rêvaient d’une Mauritanie devenue L’Eldorado de l’Afrique. Dans ce dossier pétrolifère qui révéla le scandale des avenants, la source de l’or noire cessa sa coulée dans les mannes du trésor public. Fin de partie pour une exploitation dont les retombées ne sont plus citées dans les indicateurs de croissance. Qui dit qu’aujourd’hui le brut mauritanien est quoté en bourse ? Si les chantiers de Taya ne sont pas en ruine, ils ont été ensevelis par la campagne de lutte contre la gabegie. Aziz lui aussi est venu avec ses inaugurations, avec à la clé les voiries urbaines de Nouakchott, les quartiers précaires, la protection du littoral, les programmes Emel qui occupent ses discours, et qui ont de plus en plus du mal à résister à un environnement politique et social hostile
Cheikh Tidiane Dia
Source : Le Rénovateur le 06/03/2012
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