Deux morts sur la route de Nouadhibou

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Kassataya le 06/03/2012.  La route a encore tué.

Dans la nuit de jeudi à vendredi un groupe d’amis en partance de Nouakchott et à destination de Nouadhibou, a eu un accident d’une violence inouïe, ayant conduit au décès de deux jeunes d’une trentaine d’années.

Aliou Kane et Adama Camara, qui se rendaient avec d’autres amis à un mariage, n’arriveront jamais à destination. L’accident s’est produit à une quarantaine de kilomètres de Nouadhibou, quand l’une des deux voitures a heurté le rond point de la « DAKHLA ». Aliou Kane et Adama Camara meurent sur le coup; deux autres occupants du véhicule sont blessés. L’un est toujours hospitalisé.

Durant le Week-end, c’est au moins le second accident mortel signalé après celui de Djiguéni.

La route tue. En Mauritanie plus qu’ailleurs. Manque de civisme, « far west » routier, non respect des règles de base, réesau routier souvent en mauvais état, téléphone au volant, enfants souvent assis sur les genoux du passager à l’avant du véhicule, véhicules surchargés, mal entretenus, incivisme, police et gendarmerie «  indulgentes »,…tel est le sombre tableau de la route.

Ce triste bilan routier soulève, à nouveau, le problème des infrastructures routiéres et le manque de règles de conduite : rappel et respect de la vitesse, respect des distances entre les voitures, réhabilitation et entretien des panneaux de signalisation, absence d’une véritable signalisation routière.

Depuis plusieurs années de nombreuses voix s’élèvent pour demander une plus grande lisibilité des consignes et une amélioration des carastéristiques matérielles et techniques : meilleure signalisation des carrefours giratoires, obligation de réduction de vitesse annoncée par panneaux, port de la ceinture de sécurité obligatoire, sanctions sévères à l’encontre des chauffards de la route…

Certains reprochent au Ministère des Transports et à l’Etablissement National d’Entretien Routier (ENER) leur laxisme en matière de consignes de sécurité routière et d’entretien du réseau routier national. Et reprochent aussi aux autorités de ne pas faire de campagnes « choc » de sécurité routière, pour imposer, par exemple, le port de la ceinture de sécurité. Pourtant, selon toutes les études mondiales, cette ceinture de sécurité, en rendant le corps du passager solidaire du véhicule et, ainsi, le protégeant des risques d’éjection en dehors de la voituire, a permis, dans d’autres pays, de réduire considérablement les conséquences d’accidents : 50 % en moins de tués sur les routes et une réduction de 35 à 40% du nombre de blessés graves.

L’arrivée de la nouvelle brigade routière, il y a quelques mois de cela, ne s’est pas accompagnée de mesures plus fortes de repression de la violence routière. Ni de mesures de prévention…

Les règles basiques de sécurité ne sont pas appliquées. L’usage du téléphone au volant, par exemple, bien qu’interdit, ne fait l’objet d’aucun retrait de permis ou d’amende, les forces chargées de la route se contentant de faire un signe au contrevenant pour lui indiquer de poser son portable. Et le conducteur de continuer sa route et, au bout de quelques dizaines de mètres, de reprendre son portable!

Le conducteur d’une voiture aux vitres fumées se voit immobiliser et confisquer son véhicule, règles sécuritaires oblige ! Celui qui téléphone en conduisant, qui n’a pas de ceinture, qui a grillé un feu rouge, qui roule trop vite et qui, pour corser le tout, a ses enfants debout dans l’habitacle ou à l’avant du véhicule, n’est pas arrêté…

La route tue. Dans l’indifférence quasi générale des autorités et des citoyens qui, après l’émotion immédiate qui suit l’annonce d’un décès dans un accident,  « oublient » tout sens de sécurité.

Et, pendant ce temps, la route continue de tuer….Dans le silence assourdissant des autorités et le manque de civisme des mauritaniens…

Kassataya

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