Dialogue Bis : Polémique sur le gros machin

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Le président Mohamed Ould Abdel Aziz dans un éclair de lucidité l’avait pourtant bien reconnu, lorsque profitant d’une visite à l’hôpital Mère et Enfant au Ksar, il avait avancé l’idée deuxième tour de dialogue. Certains analystes avaient même trouvé dans cette déclaration, l’unique prétexte à cette visite.

Puis, il s’est rétracté face aux pressions exercées par son entourage et sa majorité, mais aussi par ses alliés de l’opposition dialoguiste qui y voyaient un reniement de tout ce qui a été fait. Il faut dire que le sacrifice politique était lourd de conséquence pour un pouvoir qui avait besoin du nouveau recadrage et qui n’était pas prêt de sacrifier ses nouvelles alliances au profit d’une opposition qui ne jouerait jamais sa partition. Le blocage consécutif à un tel revirement entrainera d’ailleurs le pays dans une spirale de la violence, aussi bien dans les discours que dans les manifestations de rue.

L’implosion sociale est aujourd’hui presque aux portes du pays. Lors de leur séjour dans le pays, les parlementaires de l’Union européenne qui ont eu le temps de faire quelques diagnostics des principaux maux dont souffre la Mauritanie n’ont pas manqué de lancer un appel à l’intention des acteurs politiques pour qu’un véritable dialogue soit initié. Même au sein de la majorité, des voix se sont élevées dans ce sens. Ce serait peut-être là le sens de la dernière sortie de Moussa Fall, président du parti Mouvement Démocratique, ancré dans l’opposition radicale et dont une certaine presse avait attribué des intentions dialoguistes. Sa sortie récente pour démentir cette transgression de la loi commune au sein de la COD (Coordination de l’opposition démocratique) concourt à apaiser ses alliés sur sa solidarité au groupe.

Alors que la majorité continue, en apparence, de s’arc-bouter sur les acquis du dialogue à minima conclu avec quatre partis de l’opposition, la COD campe sur ses positions, tout en souhaitant elle aussi une manche plus sincère. De part et d’autre, la disponibilité à ce dialogue semble de rigueur. Reste à trouver la formule pour d’une part, donner à la majorité et ses alliés le moyen de sauver la face et à l’opposition radicale, le temps de remodeler son discours pour justifier sa souplesse par rapport à ses intransigeances précédentes.

Cheikh Aïdara

Source  :  L’Authentique le 04/03/2012

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