Nouadhibou : » Il fallait en finir avec les Kebbas »

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L’homme est intelligent, posé et cordial. Il n’a rien du loup-garou que ses détracteurs s’ingénient à décrire. C’est vrai, sa détermination semble quand même inébranlable.

Il reconnaît, sans détours, que «les affaires de la gazra ne sont pas faciles à gérer. Mais, il fallait, dit-il, exécuter, à la lettre, coûte que coûte, le plan de lotissement pour en finir avec cette histoire de Kebbas. Certes, il y a eu, parfois, des erreurs, mais l’enjeu en valait la peine. L’enchevêtrement et la promiscuité des habitats précaires sur des terrains vagues exposaient les citoyens à certains sinistres comme les incendies et les électrocutions ainsi qu’aux problèmes d’insalubrité.

Aujourd’hui, plus aérée, la ville de Nouadhibou a meilleur look et les conditions de sécurité y sont mieux garanties. Chaque famille déplacée a eu droit à un lot dans une zone où les services publics de base ont été aménagés (Dispensaires, écoles, eau potable, électricité, transport, etc.». .

Le Wali de Dakhlet-Nouadhibou, Mohamed Vall Ould Ahmed Youra, assure que les revendications des familles qui n’auraient pas eu de terrains par omission ou suite à des litiges seront traitées cas par cas. « Il n’est pas question d’ouvrir la porte à la boulimie des opportunistes, car, dit-il, c’est tout la population déjà lotie qui se bousculera de nouveau pour avoir encore des lots ». Un cercle vicieux, en somme.

Le wali se dit « la conscience tranquille ». Son seul souci « est de faire de la capitale économique une ville aux normes, sûre et où il fera bon vivre.». Il voit dans la tolérance des ghettos un encouragement à la délinquance, voire à la criminalité.

Ville cosmopolite, Nouadhibou est la troisième plus importante agglomération du pays après Nouakchott et Kiffa (Capitale de l’Assaba). Elle compterait aujourd’hui plus de 100 000 habitants dont environ 20 000 étrangers (maliens, sénégalais, ivoiriens, guinéens, gambiens, ghanéens, asiatiques, etc.). Hier, potentiels candidats à l’immigration en Europe, ces derniers semblent désormais peu pressés à retourner dans leurs pays d’origine s’accommodant de petits boulots dans le secteur de la pêche. En attendant, une très hypothétique occasion d’échouer sur les plages espagnoles. Leur situation irrégulière est une source constante d’inquiétude pour les autorités régionales. On pense que l’adressage de la ville et le recensement en cours mettront de l’ordre en permettant notamment aux résidents étrangers de régulariser leur statut.

Sinon pour le reste, le wali est confiant. « Nouadhibou connaît une bonne année avec, entre autres, les excellents résultats réalisés par la SNIM et la SMCP. Et la tendance est à l’optimisme en particulier pour le secteur des pêches. La ville est en chantier depuis plusieurs mois. Des travaux d’extension des ports, de construction de complexes de pêche et d’aménagement de l’aéroport sont en cours. Deux puissants groupes électriques d’une puissance de 11 mégawatts résoudront, par ailleurs, les problèmes d’énergie de la capitale économique ».

De son bureau, le wali s’informe de temps en temps sur l’état d’avancement des négociations sociales entre armateurs et marins qui se déroulent à l’Ecole nationale de ‘enseignement maritime des pêches. « Nous encourageons ces négociations en vue d’une amélioration des conditions de vie et des marins », confit-il. « Mais tout doit se faire dans la sérénité et l’esprit de responsabilité », ajoute-il.

Aux dernières nouvelles, ces négociations n’ont pas encore abouti. Les marins veulent aller directement au but : l’accord de principe sur une augmentation des salaires à compter de septembre 2011. La FNP (Fédération nationale des pêches) voudrait, quant à elle, que la révision de la convention soit discutée article par article pour enfin aboutir aux annexes où figure la grille des salaires. Aussi, le dialogue buterait-il sur une factice divergence sur l’approche méthodologique.

Ahmed Ould Soueidi

Source  :  Rim24 le 23/02/2012

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