Après deux coups d’état, Aziz nous fait le coup du faux départ…

C’est curieux qu’il n’y ait pas eu un concert d’indignations, des marches endiablées ou des urgences débordées par les crises d’hystérie contagieuses réclamant qu’Aziz revienne sur-le-champ sur son hérésie à savoir son départ hypothétique car le malheureux a déclaré, les yeux pensifs plongés dans la panse déconstruite de l’UPR,  qu’il pourrait ne pas se représenter… Du temps de Taya, on aurait eu dans toutes les régions, tous les dignitaires guerriers, marabouts et leurs h’ratines dans les rues pour réclamer « Taya pour mille ans ! » comme on l’a vu après l’échec des cavaliers du changement.

Aujourd’hui, Aziz le messie, le sauveur, déclare qu’il pourrait ne pas se représenter et personne ne pleure, personne ne crie… Que c’est triste ! Personne… Tous les aziziens qu’il a embauchés pour se taire ont-ils définitivement perdu leur langue ; peut-être l’ont-ils avalée vu qu’avec Aziz il n’y a que ça à avaler à part bien sûr ses directives, ses promesses, ses réalisations titanesques, ses conventions chinoises, ses commissions présumées en tas et en ziast.

 

Aziz partir ? Ce serait la fin de la lutte contre la gabegie ! Enfin l’argent de retour !  Aziz partir ? Que deviendraient ses pauvres enfants du Basep ?  Aziz partir ? Pour aller où ? En a-t-il assez dans les poches pour des siècles des siècles ? Aziz partir ? Pour laisser la place à quel général bientôt civilisé ?

Ce serait donc chacun son tour pour nous raser ? Il faut dire que ça repousse et derrière ça pousse…

 

Non ! Président adoré ne partez pas ! Foi d’azizien déçu ! Non ! Ô grand président des pauvres qui devient de plus en plus président à force que tout le monde devient de plus en plus pauvre ! Que deviendrons-nous sans vous notre sauveur ! Allez-vous nous abandonner à l’un des vôtres aussi pauvre que vous en arrivant ?

 

Seigneur Aziz le Kbir : ne partez pas ! Restez ! Après le président des pauvres, nous ferons de vous le président des misérables ! puis le président des morts-vivants, puis le président de cadavérés ! puis le président des revenants si on en revient…

 

Pour vous, on vous offrira mille PM aussi plat que le vôtre, on vous livrera des ministres viranes avec des genoux de rechange ; vous aurez le parti des jeunes et des moins jeunes, le parti des fœtus pour vous ; on ira vous chercher le futur in vitro ; vous aurez des tas d’enfants soldats qui diront «  à bas les vieux ! vive Aziz l’arabe au sang pur ! »

 

On fera taire les Birame H et N, on ne voudra plus de général hartani, on parlera tous l’arabe de souche avec l’accent d’Arabie si vous ne voulez pas du Yémen ! Pour vous sire, on se laissera pousser la barbe pour faire des branches islamistes dissidentes pro-aziz ! On sera nombreux inch’allah ! On défendra le basep, il pourra dormir tranquille !

 

Ne partez pas Seigneur Aziz le Kbir ! Si vous partez, on risquera de se farcir le Ghazouani. On ne le connaît pas, qui nous dit qu’il nous laissera parler tranquillement ? Qui nous dit qu’il ne fera pas comme vous, la liberté d’expression en moins ? C’est trop qu’inquiétude, c’est trop d’aventure incertaine quand avec vous on est déjà prévenu car on aura tout vu…

 

Ne partez pas Aziz ! Vous avez un pays à construire, un peuple à genoux à faire ramper pour le faire avancer. Que deviendrons les goudrons, que deviendra la famine, et Ouadane et Chinguetti et les touristes ? Avez-vous pensé aux touristes ? Que feront-ils sans vos avions gratuits ? Et tous ces incapables qui vous avez choisis pour vous servir par leur silence, allez-vous les lâcher dans la rue à gorge déployée ? Ce n’est pas sérieux seigneur Aziz !

 

Par Dieu, je le jure, on doit avoir le seul tee-shirt encore tout neuf avec dessus « le changement constructif » ; on l’avait gardé comme on croit au père noël : on vous l’offre pour voir s’il vous va toujours sinon il vous faudra faire faire un petit régime à votre égo, à votre ingratitude, à votre soif de vain pouvoir et votre manque soudain de perspective, d’audace, de clarté et d’espoir de changement alors enfin ce tee-shirt vous ira comme une arme…

 

Inchallah 

 

Vlane

 

Source  :  chezvlane.blogspot.com le 23/02/2012

 

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