ALAKHBAR : Que dites-vous des événements de l’université et l’arrestation des étudiants ?
Kadiata Malick Diallo : Je considère que c’est un événement très grave pour deux raisons. La première raison c’est que les étudiants n’avaient fait que d’user de leur droit en tant qu’étudiants pour revendiquer une meilleure situation pour leur études et en demandant la généralisation des bourses. Et ils n’avaient organisé qu’un sit-in à l’intérieur de l’université avec plusieurs composantes d’étudiants, c’est-à-dire qu’il y a avait plusieurs syndicats coalisés qui avaient les mêmes revendications. Malheureusement, le pouvoir n’a trouvé de réponse que la répression : ils ont été sauvagement réprimés très tard dans la nuit ; la police est venue les tabasser et les arroser de lacrymogène devant même des parlementaire. Donc c’est le droit des citoyens à manifester à s’organiser qui est remis en cause. Deuxièmement, lorsqu’il s’est agi de faire la répression, cela a pris une tournure un peu sectaire ; c’est-à-dire que la cible principale est devenue les étudiants négro-africains. Pour quelle raison ? Je ne sais pas, mais en tout cas, j’ai l’impression qu’on est en train de réveiller les vieux démons.
ALAKHBAR : Ne craignez-vous pas que la situation se dégénère ?
Kadiata Malick Diallo : C’est très grave lorsqu’on va faire une répression ciblée, ça veut dire qu’on met de côté l’objectivité et ce qu’on recherche c’est peut-être d’autres objectifs. Et là dans ce pays on a quand-même un passé très récent qui nous effraye ; c’est contre cela que nous nous élevons, et pour cela nous mettons en garde le pouvoir contre le réveil des vieux démons et la division de ce pays.
ALAKHBAR : comment expliquez-vous l’interdiction des députés de visiter les étudiantes détenues ?
Kadiata Malick Diallo : C’est toujours dans le cadre du recul de la démocratie, du recul des valeurs républicaines qu’on interdise à des députés de rendre visite à des détenus. Normalement les députés doivent avoir accès à tout le monde dès l’instant qu’ils sont des élus du peuple. Si on leur ferme la porte ça veut dire qu’il y a un recul tout simplement de la démocratie de manière globale et des valeurs.
ALAKHBAR : Finalement, les inscriptions seront reprises à l’ISERI, l’Etat a-t-il reculé faces aux étudiants ?
Kadiata Malick Diallo : Que le pouvoir arrive à céder, je pense que c’est une bonne chose. C’est une très bonne chose, parce que nous avions toujours dit que l’ISERI est un symbole. Et d’ailleurs ça n’a pas été seulement le résultat de la lutte des étudiants, ça était également celui de la lutte des politiques, des parlementaires et même des imams de mosquée.
Source: Alakhbar
Diffusion partielle ou totale interdite sans la mention : Source : www.kassataya.com