Crises sociales : Haro sur le SNEM

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Depuis le début des agitations à l’université, la police semble s’être donnée comme mission de neutraliser tous les éléments qui s’activent dans l’animation de la contestation. Elle a ainsi opéré plusieurs coups de filets contre des étudiants de tous bords.

L’année 2012 a commencé par des troubles sociaux qui n’arrêtent pas d’indisposer les pouvoirs publics. Derniers événements en date, ceux-là qui proviennent du monde estudiantin. C’est dans ce cadre que des dizaines d’étudiants de l’ISERI et d’autres de l’université, pour la plupart proches de la mouvance islamique, ont été mis au violon pendant quelques jours à la fin janvier. D’autres jeunes, affiliés au Mouvement du 25 Février ont été, eux aussi, violemment matés et interpellés pendant quelques heures à la suite d’une manifestation organisée, le 11 février.

Ce jour du 11 février, la manifestation du Mouvement du 25 Février coïncidait avec une imposante action contestataire organisée par les étudiants de l’université de Nouakchott pour protester contre l’exclusion de leurs collègues et l’organisation par l’administration des facultés d’examens partiels, ce qui entérinerait, de facto, la décision de l’exclusion contestée.

Comme d’habitude, ici aussi, la police n’y ira pas du dos de la cuillère, d’autant qu’un grave acte de violence a été commis. Il s’agit, en l’occurrence de l’incendie de 4 bus de transport public dont les auteurs courent toujours. Même si cet acte s’est produit loin de la scène des manifestations et à deux heures avant le début du rassemblement des étudiants et des activistes du 25 Février, la police semble croire dur comme fer que les agitateurs de la scène seraient derrière le crime. De leur part, les étudiants et les activistes du 25 Février condamnent l’acte et rendent la police et le pouvoir qui pourraient, selon eux, être derrière cet acte pour discréditer leur action pacifique. Des arrestations furent opérées dans tous les milieux estudiantins.

Après moins de 48 heures de leur détention, les jeunes du 25 Février, dont une forte majorité constituée essentiellement d’enfants de la bourgeoisie, sont libérés après d’énormes pressions de la rue, entretenues notamment par les partis d’opposition et les organisations des défense des droits de l’homme.

Rapidement, la police changera son fusil d’épaule. Au lieu de pourchasser tous les étudiants ou d’entrer en discussions avec eux pour apaiser la situation, elle décide de s’acharner contre les étudiants affiliés au Syndicat National des Etudiants de Mauritanie (SNEM). Elle mènera des actions de répression contre eux, procédera à des poursuites dans les rues et opérera des arrestations anarchiques. Elle installera la terreur même dans les domiciles des parents des étudiants qu’elle violera sans aucun scrupule, parfois tard dans la soirée. Ceci est arrivé à la SOCOGIM, à El Mina, dans les Medina et à la Capitale. Plusieurs dizaines d’étudiants, dont 8 filles, seraient détenus dans des conditions particulières voire indignes dans des commissariats de Nouakchott. Les familles ne sont pas informées et tous ceux qui s’aventurent à se présenter dans un commissariat localisé sont systématiquement repoussés. Tous les étudiants arrêtés n’ont pas été localisés. Nombre d’entre eux ont disparu de la scène sans laisser de trace et nul ne sait encore où ils se trouvent, tout contact avec eux étant perdu. On accuse une nouvelle unité spéciale de la police, chargée d’opérer des arrestations clandestines d’avoir enlevé ces jeunes. On évoque notamment la disparition depuis quelques jours du SG du SNIM, Bathily Bakary que la police recherchait depuis quelque jours. Le jeune a disparu de la circulation. Pour éviter l’arrestation, beaucoup d’étudiants ont déserté leurs domiciles pour se réfugier chez des proches. Certains étudiants ne se gênent plus pour parler d’une attitude digne de militants du KKK au sein de la police dont certains agents tiennent des propos injurieux et racistes contre eux.

Face à cette situation, les partis politiques et des associations des droits de l’homme semblent faire le blocus, gardant un silence coupable. Sommes-nous en train de vivre une préparation psychologique de l’opinion à un 89 bis comme seul rempart contre les prémices de la révolution des jeunes qui se profile à l’horizon ???

MOMS

Source  :  L’Authentique le 20/02/2012

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