Politique régionale : La COD accuse le pouvoir d’exporter la crise

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Les derniers propos faits par le président de la république à notre confrère « Le Monde », selon lesquels le nord-malien est laissé à la merci des terroristes, exprimés dans un contexte particulier, caractérisé par des lourdes suspicions qui pèsent sur le régime de Nouakchott, portant sur un éventuel soutien camouflé, apporté aux rebelles touaregs contre Bamako, ne sont aux yeux de la COD qu’une astuce délibérée visant à exporter l’impasse nationale aux pays de la sous-région.

Dans son appréciation de la récente interview de Ould Abdel Aziz, l’opposition estime qu’au contraire, en raison des relations et intérêts réciproques qu’ils partagent avec les pays voisins, les mauritaniens sont les premiers à subir les contrecoups de ce qui se passe chez eux et à pâtir des drames que peuvent subir les peuples frères malien et sénégalais, actuellement en proie à « des événements graves qui menacent leur propre stabilité et donc la sécurité et la stabilité de la sous-région dans son ensemble » estime la COD.
L’opposition reproche au président de la république de ne pas être conscient de cette situation et de préserver dans des agissements irresponsables, soulignant que les « déclarations dont se pourfendent ses diplomates ne servent pas la sérénité des relations entre notre pays et chacun de ces deux Etats ». Et d’ajouter à propos des événements du Mali, que « le gouvernement mauritanien a été accusé d’implication et d’alignement en faveur d’une des parties ; ce que du reste ont confirmé les déclarations du ministre des Affaires étrangères d’Ould Abdel Aziz », soulignant que l’interview du président au journal Le Monde n’a pas du tout infirmé ce penchant.
Au sujet de la crise électorale au Sénégal, l’opposition indique que « le même gouvernement s’est empressé, à travers son ambassadeur à Dakar, de s’en servir pour prendre des décisions inamicales vis-à-vis du voisin du sud, en priant les Mauritaniens résidant dans ce pays de le quitter, concluant ainsi à la perte de contrôle de la situation là-bas ». Et d’ajouter que « ces agissements et déclarations sont symptomatiques d’une volonté délibérée du pouvoir d’exporter la crise sérieuse dans laquelle il a empêtré notre pays vers les états voisins, dans le but évident de détourner l’attention du peuple mauritanien de la gabegie ambiante, de la sécheresse et la famine qui menacent le tiers de la population, des élections reportées parce que le gouvernement n’est pas en mesure de les organiser, du vide constitutionnel grave dû à la manipulation par le président des lois et institutions de la République, de la menace terroriste que la guerre par procuration a exacerbée et d’autres manifestations de la faillite du régime et l’écroulement de ses structures ».
Prenant note avec un grande préoccupation des risques graves que les positions du pouvoir actuel par rapport aux événements du Mali et du Sénégal font courir aux relations de la Mauritanie avec ces deux pays ainsi qu’aux intérêts communs entre notre populations et leur peuples frères, la COD a condamné énergiquement l’attitude du pouvoir vis-à-vis des événements du Mali et du Sénégal ; tout en rendant Mohamed Ould Abdel Aziz entièrement responsable des conséquences néfastes que ses politiques en la matière pourraient avoir sur nos communautés résidant dans ces pays. Elle a exigé également de mettre fin aux agissements et attitudes aux conséquences incertaines dans la gestion des relations extérieures du pays de manière générale et de celles avec les pays voisins en particulier, faisant enfin part de ses vœux sincères que les frères maliens et sénégalais trouvent des solutions rapides et pacifiques à leurs problèmes, loin de toute logique de violence et de confrontation.
Toujours en rapport avec cette politique étrangère, l’App se dit préoccupée par cette situation d’insécurité due au terrorisme et aux trafiques transfrontaliers au Mali ainsi que par la détérioration du climat politique au Sénégal et les risques sérieux de confrontation, faisant part de son à toute velléité d’ingérence extérieure sous quelque forme que ce soit dans les affaires intérieures maliennes et saluant l’accueil fraternel, spontané réservé par les populations frontalières mauritaniennes aux réfugiés. Le parti de Ould Boukheir a démandé également au gouvernement mauritanien d’encourager et développer des actions urgentes de solidarité avec les maliens réfugiés dans le pays ainsi qu’à poursuivre et à renforcer la coopération sous-régionale de lutte contre le terrorisme et les trafics transfrontaliers avec tous les pays de la sous-région confrontés à ces phénomènes.

Amadou Diaara

Source  : Le Rénovateur le 12/02/2012

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