Le groupe des initiatives de plaidoyer en faveur des femmes a organisé dans la journée du mercredi 08 février une conférence de presse à l’Hôtel Khater pour s’insurger contre la nouvelle loi relative à l’accès des femmes aux mandats électoraux et aux fonctions électives.
Le projet de loi visant à modifier et à compléter certaines dispositions de l’Ordonnance N° 2006-029 du 22 Août 2006, portant loi organique relative à la promotion de l’accès des femmes aux mandats électoraux et aux fonctions électives n’a pas réussit à séduire les décideurs. Pire encore, le quota de 20% accordé aux femmes en 2006 se retrouve aujourd’hui à 17 %, selon Mme Lalla Aicha, Coordinatrice Commission Communication « nous refusons le retour en arrière par rapport aux acquis matérialisés dans les 20% fixés par la loi de 2006 pour la femme mauritanienne. Nous confirmons notre demande à rehausser ce quota jusqu’à ce que soient réalisés les objectifs du millénaire à travers les prochaines élections. Malgré l’augmentation du nombre de sièges à l’assemblée nationale, nous avons été surprises de voir qu’il n’y ait eu aucune répercussion dans le sens de l’amélioration du quota des femmes» Initié par le groupe des initiatives de plaidoyer en faveur des femmes, le groupe de plaidoyer s’insurge dans leur déclaration contre cette nouvelle loi « la question doit être prise en compte en revenant aux dispositions de la loi de 2006, relative au quota des femmes. Cette loi stipulait que dans les circonstances électorales des chefs des willayas ayant deux sièges à pouvoir, que les listes candidates comportent un candidat de chaque sexe ; et qu’on octroie le 1/3 des sièges aux femmes dans les circonscriptions où est appliqué la proportionnelle. »
Dés le début du dialogue engagé entre la majorité et certains partis de l’opposition, dira Mme Lalla Aicha, nous avons mis en garde contre le danger d’un retour en arrière et insisté, à travers des correspondances envoyées aux dirigeants des pôles de ce dialogue sur la nécessité de rehausser le quota réservé aux femmes à 50% ou à la rigueur à 33% des fonctions électives et administratives conformément aux engagements de la Mauritanie pour la réalisation des OMD. Selon Mme Lalla Aicha, la nouvelle loi ne garantit plus le quota des femmes au Sénat, malgré leur nombre minime à l’assemblée nationale « il n’y’aura plus de sénatrice, car la loi nouvelle ne le permet pas, mais nous allons continuer à nous battre» renchérit Mme Lalla Aicha Sy.
Le groupe de plaidoyer n’a pas manqué de remercier les députés de la majorité et de l’opposition qui ont adhéré, selon elles aux revendications de la femme mauritanienne.
Constitué de femmes leaders de différents partis politiques de la majorité et de l’opposition, de membres de la société civile, d’élues et de personnalité indépendante, le groupe des initiatives de plaidoyer pour l’accès des femmes aux sphères de décision, s’est assignée la responsabilité de défendre le plaidoyer en vue de rehausser le niveau d’accès des femmes aux sphères de décision, dans les fonctions électives et administratives.
Le nouveau projet de loi fixe la liste nationale de députés à 20 sièges pour les femmes, soit 13% des députés sur un total de 146 parlementaires. Un recul par rapport aux dernières élections législatives où les femmes occupaient 19 % des sièges de l’assemblée nationale et 16 % des sièges du sénat.
Le projet de loi modifiant l’accès des femmes aux mandats électoraux et aux fonctions électives
Dans leur projet de loi présenté à la Présidence, à la Primature, au MASEF, aux deux chambres du Parlement ainsi que la presse, le groupe de plaidoyer demandait dans le chapitre III relatif aux mandats parlementaires :
Article 4 (Nouveau) : Les dispositions de l’article 4 de l’Ordonnance relatives aux élections parlementaires sont modifiées et complétées conformément aux indications ci-après :
A-) Pour les élections à l’Assemblée Nationale la parité doit être respectée, conformément à l’article 2 ci-dessus et suivant les termes ci-après:
1) Dans les circonscriptions électorales des chefs lieux de Wilayas ayant deux sièges à pourvoir, les listes candidates comporteront un candidat de chaque sexe ;
2) Dans les circonscriptions électorales ayant trois sièges, une femme au moins doit être tête de liste dans le tiers de ces circonscriptions.
3) Dans les circonscriptions électorales ayant plus de trois sièges, chaque liste candidate est composée alternativement d’un candidat de chaque sexe, et ce, en tenant compte des deux principes suivants :
Au sein de chaque groupe entier de quatre candidats dans l’ordre de présentation de la liste doit figurer un nombre égal de candidats de chaque sexe ; l’écart entre le nombre des candidats de chaque sexe ne peut être supérieur à un.
B-) Pour les élections au Sénat, le groupe de plaidoyer demandait :
Dans les circonscriptions électorales de Nouakchott, les listes candidates comporteront au moins une candidate en première position sur la liste.
Pour le reste du pays, lorsqu’un parti se présente dans quatre circonscriptions, il doit être représenté par au moins une femme dans la circonscription où il possède le plus de conseillers.
Article 5 (Nouveau) : Les dispositions de l’article 5 de l’Ordonnance ci-dessus citée, sont modifiées et complétées ainsi qu’il suit :
Les commissions administratives de validation des candidatures prévues respectivement pour les députés et sénateurs veillent à l’application des présentes dispositions lors des dépôts de candidature et peuvent proclamer l’irrecevabilité d’une liste non conforme aux dispositions des articles 2 et 4 ci-dessus.
Dialtabé
Source : Le Quotidien de Nouakchott le 09/02/2012
Diffusion partielle ou totale interdite sans la mention : Source : www.kassataya.com