Sénégal : nouvel appel de l’opposition à manifester, libération d’un anti-Wade

La police a relâché lundi soir 30 janvier Alioune Tine, un des animateurs de la lutte contre un nouveau mandat du président sénégalais, Abdoulaye Wade, quelques heures après des violences à Podor (Nord), qui ont fait deux morts, et à la veille d’un nouveau rassemblement de l’opposition.

Alioune Tine, arrêté le 28 janvier par la police judiciaire, a affirmé qu’il avait été libéré sans charge après avoir été longuement interrogé sur les manifestations du Mouvement du 23 juin (M23), qu’il coordonne et qui regroupe des partis d’opposition et des ONG hostiles à un nouveau mandat de M. Wade, au pouvoir depuis douze ans. « Ça y est, on est libre et heureux d’être libre », a déclaré M. Tine, militant reconnu et respecté pour la défense des droits de l’homme en Afrique et l’un des plus farouches opposants à la candidature du président sortant, Abdoulaye Wade, à l’élection présidentielle du 26 février 2012. La candidature de M. Wade a été validée le 27 janvier par le Conseil constitutionnel, puis confirmée dimanche soir. La libération de M. Tine avait été réclamée par plusieurs organisations de défense des droits humains.

« RASSEMBLEMENT PACIFIQUE »

Le M23 a appelé « tous les citoyens » à participer à un « rassemblement pacifique » mardi 31 janvier après-midi à Dakar « pour exiger le retrait de la candidature de Wade ». Ce « sera un rassemblement pacifique pour continuer à protester contre l’inqualifiable et l’inacceptable validation de la candidature du président Wade par le Conseil constitutionnel », a affirmé Alioune Tine.

Lundi, des violences ont eu lieu lors d’une manifestation de militants du M23 à Podor, au cours desquelles deux civils ont été tués et plusieurs autres blessés, selon diverses sources concordantes. Le 27 janvier, la validation de la candidature de M. Wade avait provoqué des émeutes à Dakar, où un policier avait été tué, et en province. Selon l’opposition, de nombreuses personnes avaient été blessées, dont des journalistes frappés par la police, laquelle avait procédé à de nombreuses arrestations.

Plusieurs ONG, dont Amnesty International, la Fédération des ligues des droits de l’homme, et des organisations de journalistes, dont le Syndicat des professionnels de l’information et de la communication du Sénégal (Synpics), ont dénoncé ces violences et exhorté les autorités à garantir la liberté d’expression, d’information et de manifestation.

Source  :  Le Monde et AFP le 31/01/2012

Diffusion partielle ou totale interdite sans la mention : Source : www.kassataya.com

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page