Sa candidature définitivement validée : Comment Wade a forcé le barrage

Les huit recours déposés contre la candidature de Wade n’ont servi à rien du tout.Les cinq ‘sages’ qui se sont penchés toute la journée d’hier sur les recours ont confirmé la recevabilité et la validité de la candidature de Me Wade.

De même, le Conseil a rejeté le recours introduit par la mouvance présidentielle pour invalider les candidatures de Idrissa Seck, Macky Sall et Cheikh Tidiane Gadio.Quant à Youssou Ndour, les juges n’ont pas varié sur son cas.

Me Wade sera bel et bien sur la ligne de départ pour l’élection présidentielle de 2012. Le Conseil constitutionnel en a décidé ainsi.En effet, les arguments avancés par les candidats de l’opposition pour demander l’invalidation de la candidature de Me Wade n’ont pas convaincu les juges du Conseil constitutionnel, qui estime que Me Wade ne peut pas faire un troisième mandat. Cela signifie que la Constitution de 2001 qui limite les mandats du chef de l’Etat à deux, ne s’applique pas immédiatement à Wade qui avait été réélu en 2007. Ce mandat constituant, aux yeux du juge constitutionnel, le premier qu’il exerce sous l’empire de la nouvelle Constitution. En termes juridiques, cela veut dire que la nouvelle Loi fondamentale n’est pas rétroactive et qu’elle a ‘effet immédiat’, selon la décision du Conseil.

L’autre argument fourni par Macky Sall dans son recours n’a pas, non plus, marché. L’ancien Premier ministre rappelait au Conseil constitutionnel que toute candidature, pour être recevable, doit être présentée par un parti politique ou une coalition de partis politiques légalement constituées. ’Le Conseil Constitutionnel dans sa décision du 27 janvier 2012 a relevé dans son considérant n°9 ‘que le 24 janvier 2012 Abdoulaye Wade né le 29 mai 1926 à Saint-Louis a fait déposer au greffe du Conseil constitutionnel une déclaration au terme de laquelle il est candidat à l’élection présidentielle du 26 février 2012 qu’il a reçu l’investiture du Parti démocratique sénégalais (Pds) et de la coalition des Forces Alliées 2012’’, écrit Macky Sall qui indique que ‘ce constat du Conseil constitutionnel à lui seul suffit pour invalider la candidature de M. Abdoulaye Wade en application des dispositions combinées de l’article 29 de la constitution, et des articles LO 116 LO 118 du Code électoral ainsi que l’Arrêté n° 000010 du Ministre chargé des Elections en date du 5 janvier 2012 modifiant l’arrêté 013225 du 29 Février 2011 fixant les modèles de déclaration de candidature à l’élection présidentielle du 26 Février 2012’.

Ainsi, Macky Sall ne se limitait plus au débat sur les mandats de Wade, mais sur cette ‘irrégularité’ dans son dossier de candidature. ‘Il résulte des dispositions précitées qu’une candidature ne peut être portée cumulativement par un parti politique et une coalition de partis politiques’, fait remarquer l’ancien Premier ministre dans sa requête. Or, ajoute-t-il, ‘l’investiture de Monsieur Abdoulaye Wade, portée par le Parti démocratique sénégalais et par la coalition des Forces Alliées 2012 est une violation manifeste des dispositions sus visées.Par ailleurs, les candidatures de Youssou Ndour, Abdourahmane Sarr et Kéba Keinde ont été encore déclarées irrecevables par le Conseil constitutionnel qui reproche à ces trois candidats indépendants de n’avoir pas pu rassembler 10 000 signatures identifiées.

Dans la même veine, les cinq ‘sages’ ont rejeté les recours de la mouvance présidentielle contre Cheikh Tidiane Gadio, Idrissa Seck et Macky Sall à qui les partisans de Me Wade reprochaient de ne pas être en règle avec le Fisc. ‘Tout candidat doit fournir une déclaration sur l’honneur par laquelle, il atteste être en règle avec la législation fiscale du Sénégal’. Les candidats visés ont bel et bien signé cette déclaration sur l’honneur, mais Wade ne les croit pas. ‘Ils n’ont donc jamais payé l’impôt bien qu’exerçant, selon leurs propres déclarations, des activités lucratives’, affirme le candidat des Forces alliées 2012 qui souligne qu’’un citoyen qui ne fait pas de déclaration fiscale de revenus, n’ayant jamais payé l’impôt, est un fraudeur qui n’est pas digne de prétendre exercer la fonction de président de la République, qu’il ne peut pas avoir la qualité de président de la République’.Cela dit, il n’existe plus aucune autre voie de recours contre la candidature de Me Wade.

Georges Nesta DIOP

Source  :  Walf Fadjri le 30/01/2012

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