SOS Esclaves : communiqué du 16/01/2012

 Jusqu’où certaines autorités vont aller pour accréditer, ce mensonge grotesque et criminel : « l’esclavage n’existe pas en Mauritanie » ?

 

 

Encore une fois, la machine de répression barbare du Régime s’acharne contre des militants de droits humains, anti esclavagistes.
Les faits nous ont été rapporté comme suit :
Le 11 janvier 2012, une mission de IRA composée de Lehbouss Ould Oumar, commerçant, d’Ely Ould Rava, professeur vacataire à l’université, d’El Mehdi Ould Lemrabott, journaliste et d’Abdallahi Abou Diop, photographe s’est rendu à Ain Farba, arrondissement de la Moughataa de Tintane, dans la wilaya du Hodh
Gharbi, dans le cadre d’une affaire d’esclavage qui porterait sur quatre mineurs d’une même famille : Taleb Jiddou ( 16ans), Mohamed El Moktar ( 14 ans ), Cheikh Omar ( 12 ) et Ainna, une fillette de 10 ans.
Opérant en toute transparence et légalité, la mission a saisi le commandant de brigade d’Ain Farba, l’adjudant de gendarmerie Boubout Dieng. Ce dernier a demandé avec insistance aux membres de la mission de le laisser seul faire les investigations au niveau du village d’Aghaghar, où résident les présumés coupables de pratiques esclavagistes et leur a promis de suivre les procédures et les dispositions prévues par la loi dans le cas d’espèce.

Après une journée passée seul au village, loin de toute assistance des droits de l’homme aux victimes, l’adjudant rabroue le plaignant, Mohamed Lemine, l’intimide et le menace de poursuites pour profération de propos mensongers, ingratitude et diffamation à l’encontre de ses pseudo bienfaiteurs. Une méthode conforme aux pratiques des autorités administratives, sécuritaires et judiciaires, qui consiste à prendre toujours le parti des maîtres, tout en manipulant l’information, en terrorisant et intimidant les victimes, pour enfin procéder à des habillages et qualifications dont le but est de détourner et de camoufler des cas souvent avérés d’esclavage, comme pour appliquer une consigne immuable : « quand c’est possible ne pas accepter que l’esclavage persiste encore dans le pays ».
Exactement comme ce qui s’est passé dans l’affaire de Yagref en Adrar, s’agissant de Moulkheir Mint Yarba esclave des Ehel Boulemsak en 2007 lorsque des scénarii de tous ordres ont été montés pour démentir le représentant de SOS-Esclaves dans commission officielle de sensibilisation sur la loi incriminant l’esclavage.
De retour à Ain Farba, le commandant de brigade sous prétexte d’avoir reçu des instructions, arrête les défenseurs des droits humains de l’IRA, leur passe les menottes et les met en garde à vue, en les accusant d’avoir voulu attaquer la brigade renforcée d’Ain Farba. Ils ont été transférés enfin de compte à Aïoun.

Face à cette situation de provocation et d’injustice, SOS- ESCLAVES :
1. s’insurge contre les pratiques anti démocratiques, qui consistent à empêcher des défenseurs de droits humains d’assister des victimes d’esclavage, pour éviter la manipulation, la complicité et l’intimidation ;
2. considérant que les organisations des droits de l’homme doivent obligatoirement accompagner et assister les victimes qui se plaignent car elles ne sont pas en situation d’égalité avec ceux qu’elles accusent, exprime sa solidarité agissante, pleine et entière avec la démarche de l’IRA ;
3. condamne avec énergie cette pratique continue des autorités de manipuler et d’intimider les victimes de pratiques esclavagistes, chaque fois qu’un nouveau cas est dénoncé, afin d’extraire les bourreaux à la loi ;
4. exige une enquête sérieuse à laquelle prendront part des organisations des droits humains pour faire toute la lumière sur cette sur cette affaire et situer la responsabilité des uns et des autres.
5. exige la libération immédiate et sans condition des militants de l’IRA, organisation des droits humains.

Nouakchott le 15/01/2012

pour le Bureau Exécutif, le Président Boubacar Messaoud

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