Par rapport au mandat d’arrêt international lancé mercredi par le parquet de Nouakchott, je suis prêt à me défendre devant n’importe quelle juridiction. Je suis quelqu’un de très serein, je ne me reproche absolument pas ce dont (le président Ould Abdel) Aziz m’accuse, a déclaré par téléphone à l’AFP à Dakar M. Chafi, qui vit à l’étranger, depuis un lieu non indiqué.
Mercredi, une source judiciaire avait indiqué à l’AFP à Nouakchott que M. Chafi était sous le coup de trois chefs d’inculpation: financement du terrorisme, intelligence avec des groupes terroristes et appui financier et logistique à des groupes terroristes en activité dans le Sahel.
Devant cette accusation très, très grave, je vais porter plainte contre Aziz. J’ai déjà contacté un certain nombre d’avocats en Mauritanie et à l’étranger, et je veux porter plainte contre lui (…) parce que je considère que c’est une diffamation inacceptable, a affirmé M. Chafi.
Je porterai plainte contre lui, parce qu’il n’a pas le droit de me diffamer et il n’a aucune preuve de ce qu’il a dit et je défie quiconque sur cette terre d'(en) apporter la preuve, a-t-il poursuivi.
Pourquoi Aziz a-t-il fait ce mandat d’arrêt ? Il a fait ce mandat d’arrêt parce qu’il a pu faire de la justice mauritanienne ce qu’il veut. (…) De même qu’il a manipulé la justice mauritanienne ou caporalisé cette justice, il pense le faire au niveau de la communauté internationale, mais il n’a aucune preuve, a dit cet opposant, homme d’influence en Afrique de l’Ouest.
M. Chafi est connu pour son rôle décisif dans les négociations pour la libération de plusieurs Occidentaux enlevés ces dernières années par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) qui sévit dans toute la bande sahélo-saharienne.
Il s’estime visé pour son opposition farouche à la politique du président Ould Abdel Aziz, élu en 2009 après avoir dirigé de 2008 à 2009 à la suite d’un putsch par une junte militaire.
Mon problème avec Aziz est un problème de politique nationale mauritanienne. (…) Et Aziz ne supporte plus une prise de position par rapport à sa politique, que j’ai fortement critiquée, et notamment en affirmant que sa lutte contre le terrorisme (…) est un échec, a-t-il ajouté.
D’après lui, le président a par ailleurs interdit la visite en Mauritanie de son épouse et de ses enfants, qui devaient rendre visite à (son) père.
Il y a eu un tel tollé à Nouakchott qu’il s’est vu obligé d’envoyer son ministre des Affaires étrangères au Parlement pour démentir. Ca s’est passé avant-hier mercredi, mais le même soir, il a lancé un mandat d’arrêt contre moi en m’accusant de terrorisme, comme tous les dictateurs ont accusé leurs opposants de terrorisme, a-t-il indiqué.
Depuis un certain temps, que ce soit en Tunisie, en Libye, en Egypte, en Syrie, chaque fois qu’un pouvoir est confronté à une opposition ou à un opposant, la formule idéale, c’est de le traiter de terroriste. (…) Mais Aziz se trompe d’adversaire, a-t-il soutenu.
(©AFP / 30 décembre 2011 20h48) via romandie news
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