Affaire du blé du CSA : Y a-t- il eu transparence ?

Dans le cadre de l’exécution du plan d’urgence version 2012, intitulé Emel 2012, le CSA Commissariat à la sécurité alimentaire a procédé à l’achat de 30 000 Tonnes de blé tendre en quatre lots.

L’objectif de cet achat massif est de parer à la sécheresse par la disponibilisation de cette quantité destinée aux marchés de Nouakchott et de l’intérieur du pays. Un marché de près de 3 milliards d’ouguiyas, au prix moyen de la tonne sur lequel se sont jetés les grands importateurs nationaux. Pas moins de quatorze groupes économico financiers dont les plus importants du pays se sont déclarés intéressés et ont acheté les dossiers. Il s’agit de : Ets EICO ;Ets Mirex ;AON ; Ets Acodis ; Ets CMNI ; GMM ; Ets Naji Ould Kah ; Ets Mohamed Mahmoud Ould Hamoud ; Ets Ahmed Baba Ould Deye ; Ets Abdel Wedoud Ould Mohamed El Moumen; TEKA EXPORT ; Sonimex; ENCI et SMDR. Mais bien avant l’ouverture des plis, une guerre psychologique a été engagée. Certains ont commencé à distiller dans la presse des informations selon lesquelles les dés sont pipés et l’affaire est entendue et que c’est un appel d’offre taillé sur mesure pour donner le marché à Ehel Ghadde. L’argument choc avancé par ces mauvais perdants est que le délai est trop court, et seul Ehel Ghadde qui dispose de stocks suffisant sont capable de l’honorer. Pourtant tous ces hommes d’affaires, peu habitués à jeter leur argent par les fenêtres, ont participé montrant ainsi qu’ils étaient tous capable de fournir le blé demandé dans les délais requis.
Tous ont oublié que le fait que le CSA procède ainsi est déjà en soi un fait nouveau. Nous avons tous encore en mémoire le premier plan d’urgence du temps de Moaouiya Ould Taya, lorsque Didi Ould Biya et Mohamedou Ould Abidine Sidi trônaient sur cette structure. Ce tandem a acheté à l’époque plus de 120 000 tonnes de blé par une procédure de gré à gré avec un prix fixé arbitrairement avec le client de leur choix. Bien évidemment des fortunes se sont faites à ce moment et personne n’y avait trouvé à redire. Plus lors d’une réunion d’évaluation organisée par le ministre des Finance de l’époque Mahfoudh Ould Mohamed Ali, il s’est avéré que le seul groupe qui avait entièrement livré la quantité qui lui avait été commandée était le seul qui n’avait pas encore été payé. Pour les autres certains ont été payé des quantités qu’ils n’ont jamais livrées, ou qu’ils n’ont livré que partiellement. C’est dire que pour le marché actuel, au moins la forme a été respectée. Mais au-delà de la forme il semble que le groupe en l’occurrence Ehel Ghadde, qui a remporté le morceau avait et de loin fait l’offre la plus avantageuse. Selon un haut fonctionnaire du CSA, l’offre de ce groupe était de 116 000 ouguiya la tonne alors que celle d’Acodis arrivé en deuxième position était de 123 000 ouguiya la tonne alors que les autres étaient à beaucoup plus que cela. C’est dire que rien qu’entre ces deux offres le CSA n’a économisé plus de deux cent millions d’ouguiyas. Et ce sans qu’aucun des groupes participant à l’appel d’offre n’émette la moindre réserve. La différence est si nette et la procédure si transparente que personne n’y a trouvé à redire. Si seulement c’était le cas pour tous les appels d’offre publics !

B.C

Source : Le quotidien de Nouakchott le 19/12/2011

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